De l’Art de vivre : l’expo qui questionne l’immigration au Centre culturel canadien
De passage à Paris pour des vacances ? Vous pourriez avoir envie de faire un détour par le Centre culturel canadien pour l’exposition gratuite De l’Art de vivre qui se penche sur l’immigration, la communauté et la migration à travers le regard de trois talentueuses jeunes artistes immigrées au Canada.
L’exposition De l’Art de vivre est en ce moment au Centre culturel canadien, et ce jusqu’au 21 octobre 2022. Accessible librement et gratuitement, elle a permis à Xiaojing Yan, Jude Abu Zaineh et Soheila Esfahani, trois jeunes artistes qui ont émigré au Canada, de donner libre cours à leurs talents artistiques. Tout cela dans le but d’illustrer « ce sentiment toujours étrange de vivre dans un entre-deux », partagées entre leurs cultures d’origine - chinoise, palestinienne et iranienne - et la culture canadienne.
De l’Art de vivre, ou comment mettre à l’honneur des cultures variées
Ces trois artistes ne se sont pas accordées ni concertées pour produire les oeuvres présentées au cours de l’exposition De l’Art de vivre. Pourtant, force est de constater que l’ensemble se marie bien et affiche subtilement les sensibilités de chacune et leurs sentiments vis à vis de leur statut d’immigrées au Canada. Elles ont chacune connu une immigration différente, mais toutes ont à leur façon connu ce sentiment d’être déchirées entre deux cultures, voire de ne plus appartenir à aucune des deux. Un sentiment qui transparaît très bien dans l’exposition et qu’elles ont su mettre en scène à travers l’utilisation d’objets du quotidien, illustrant la double facette de leurs identités.
D’un côté, l’artiste Xiaojing Yan a cherché à représenter habilement certains éléments emblématiques de la Chine, parfois en assemblant simplement mais avec rigueur et précision des éléments parfois très banals comme des cuillères à soupe chinoises afin de former un pont typique de son pays d’origine. Un pont symbolisant l’entre-deux reliant ses deux cultures et lui permettant de bâtir son identité.
Jude Abu Zaineh a choisi quant à elle notamment choisi la cuisine qu’elle a héritée de ses racines palestiniennes pour illustrer son appartenance à deux cultures. A travers la nourriture, elle se penche sur la notion d’identité, cuisinant elle-même pour ses proches au Canada la Maqlouba, ce même plat qui ravive chez elle un sentiment d’appartenance à une communauté, à un foyer, pour le pays et les personnes qui constituent son autre foyer. Les restes de ce plat servent à l’exposition, seulement en photos à Paris, et sont présentés dans des petites boîtes de Petri.
Enfin, l’Iranienne d’origine, Sopheila Esfahani, est peut-être celle des trois à présenter le plus visuellement ce mélange de cultures qui les caractérise. Explorant à travers l’ornementation ce qu’elle nomme la « culture portative ». Ses récents travaux, dont ceux exposés au Centre culture canadien, ont pour vocation de « déstabiliser la fixité de l’identité culturelle et de reconstruire "le tiers espace de l’entre-deux" ». Cela se traduit, entre autres, par l’ajout de motifs ornementaux typiques de la Mosquée de l’Imam de sa ville d’origine, Ispahan, sur un panneau en bois représentant un paysage en bas-relief typiquement canadien. L’alliance des deux offre à voir une oeuvre unique en son genre et mettant expressément en scène ce fameux mélange de cultures.
Informations pratiques13mai21oct.
Du 13 mai à 10:00
Jusqu'au 21 oct. à 18:00
Adresse
130 rue Faubourg Saint-Honoré
Paris