En ouverture des concerts extérieurs des Nuits d'Afrique, la Rue Kétanou à confirmé son empreinte culturelle sur des générations de francophone. Révolté, amoureux, solidaire, Le petit journal.com a rencontré au détour des loges Florent Vintrigner, l'accordéoniste et chanteur au grand coeur.
La Rue Ketanou, on ne les présente plus. Depuis plus de 15 ans, Florent, Mourad et Olivier, arpentent les scènes, les squats, les caves, les rues, avec la même énergie et le même panache qui font leur succès d'hier et d'aujourd'hui.
Et les voilà de nouveau à Montréal, au Québec, qu'ils affectionnent autant que tous les pays qu'ils parcourent. "Le Québec c'est nos débuts, c'est ici que nous avons fait les premières parties de Tryo et que nous avons pu découvrir et offrir notre musique au public québécois. C'est un public qui est attaché comme nous à la musique traditionnelle et aux valeurs que nous véhiculons", nous raconte Florent.
"Les québécois sont un public exceptionnel comme beaucoup d'autres", ajoute Florent. Et le public, ça, ils le porte dans leurs coeurs. Oubliez les artistes imbus, les égos boosté à l'argent et à la popularité qui oublie trop souvent l'essence même de leurs succès: les gens. La Rue Kétanou porte bien son nom. Car c'est dans la rue qu'elle a vue le jour. Jeunes et pleins d'espoir, c'est d'abord sur les planches que les trois compères se sont trouvés. De spectacles en tribulations c'est avec une rencontre qu'ils ont pénétré le monde de la scène.
"Le Québec c'est nos débuts, c'est ici que nous avons fait les premières parties de Tryo et que nous avons pu découvrir et offrir notre musique au public québécois"
Ils ont rencontré Tryo, ils ont jasé, ils ont djammé et les tout jeunes interprètes de "l'hymne de nos campagnes" les ont embarqué avec eux. 15 ans plus tard, 6 albums dont deux lives, des centaines de concerts et des milliers d'âmes conquises. Un secret ? Aucun. Ils parlent avec leurs trippes de nos maux à tous, de nos quotidiens, de nos amours et de nos peines. Ils scandent nos révoltes et posent des mots là où il n'y en a plus.
Et cette semaine à Montréal, démarrant sur une" fiancée de l'eau" mélancolique, c'est avec "des mots pour tous" qu'ils clôturent leur beau spectacle en invitant, au détour, le pote Karim et sa guitare gitane en feu et un des techniciens du staff pour une track qu'il n'est pas prêt d'oublier.
Le public est toujours là, plus métissé et mélangé que jamais, car c'est ça la Rue Kétanou, c'est un message pour tous qui traverse le temps et ne se dilue pas dans les rides. Florent s'en surprend encore mais pour lui, la vie est bien faite.
"À chaque fois sur nos chemins, nous rencontrons des gens qui se connectent à nos valeurs. Même à Marseille on a notre public et c'est pourtant la patrie du rap et hip-hop français! On était loin de penser qu'un groupe comme nous puisse y avoir un auditoire. Et pourtant", précise t-il.
Et même si nous aimerions que les combats évoluent, que les fusils changent d'épaules et que de nouvelles mentalités émergent, nous sommes toujours heureux de pouvoir nous unir autour de sentiments que l'on partagent.
Le seul qui ne changera jamais c'est finalement l'amour dont le groupe nous parle avec une plume parfois acerbe. Mais comme l'as dit un jour un ami à Florent: "l'amour, c'est pas grave"...
Ce qui compte,
c'est nous,
c'est vous,
c'est la Rue...
Où que l'on soit et quoi qu'il se passe,
à jamais c'est la rue kétanou...
Sébastien Vergne (www.lepetitjournal.com/montreal) Vendredi 17 juillet 2015
Le concert en Image: