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L’envers du décor d’une famille expat à Mérida raconté par Clément Neisson

Changer de vie du tout au tout en partant vivre à plus de 9.000 kilomètres de la France, c’est l’aventure qu’a vécu Clément Neisson avec sa femme et son fils en 2019. Troquant Poitiers pour Mérida au Mexique, cet enseignant raconte dans un petit livre les coulisses de son immersion mexicaine en famille.

Clément Neisson expatClément Neisson expat
Écrit par Capucine Taconet
Publié le 24 juillet 2023, mis à jour le 29 octobre 2023

L’expatriation est une expérience riche en émotions et enseignements. Elle peut se vivre très différemment, au sein même d’une famille et d’un couple. C’est ce qu’a compris Clément Neisson, au termes de deux années passées au Mexique avec sa femme et son fils. Dans un court récit, Mérida, l’envers du décor, il raconte à la première personne son vécu de ces deux années à l’autre bout du monde. Il a accepté de replonger dans ses souvenirs pour répondre à nos questions.  

 

Pouvez-vous nous décrire la ville de Mérida en termes de lieu, d’odeurs et de couleurs, d’ambiance… ?

Mérida est une ville magnifique, à rebours de l’image que l’on a du Mexique. On s’y sent en sécurité. Mon fils de 19 ans y est beaucoup sorti et a fait la fête pendant les deux années où nous avons vécu, sans jamais avoir d’ennui. La rumeur dit que les narcotrafiquants du nord du Mexique ont leur maison secondaire à Mérida. Quand ils y viennent en vacances, ils se reposent, ce qui expliquerait la tranquillité de Mérida. 

 

fiesta de los muertos
Des danseurs mexicains lors de la fiesta de los muertos à Mérida. Crédits : Clément Neisson

C’est aussi une ville très vivante avec plein de festivals, de musique, de danse. Au moment de la Fiesta de los Muertos à la Toussaint, les terrasses et les bars sont très animés. On se balade au milieu des odeurs de tacos et de légumes frits sur les étalages des petits marchés très bien achalandés. Chacun essaie d’attirer les passants en mettant de la salsa et de la cumbia. Les femmes portent des vêtements traditionnels très colorés et les hommes des chapeaux très élégants.  

 

Côté architecture, la ville est un mélange d’époque coloniale et de monuments mayas, c’est très beau à regarder. Les façades sont également colorées, il y a d’ailleurs une règle qui impose des couleurs différentes sur les façades des différentes maisons. 

 

Mérida


 

Avez-vous de bonnes adresses à recommander à Mérida ?

 

En termes de restaurants, je recommande Le Bistro Santiago, Le BC 66, Rosa sur 32 et La chaya maya. De supers adresses où manger des plats typiques. Je considère aussi de faire un tour dans le bar La Negrita, tenu par un Français, La Bierhaus (un bar allemand) et Pipiripau. Si vous aimez les musées, je vous conseille celui du monde maya de Mérida. Il est très instructif, même si on ne parle pas bien espagnol. Ensuite, en s’éloignant un peu de la ville, la plage de Chelem à 30 minutes est magnifique. Il ne faut pas non plus manquer les cenotes et les sites archéologiques. 

 

D’enseignant à crêpier et épicier… comment vous êtes-vous reconverti ?

Je l’ai fait par curiosité. J’aime expérimenter. Nous avons rejoint le neveu de mon épouse qui est cuisinier. Il a été très rassurant pour qu’on s’associe ensemble. Le concept du restaurant était de cuisiner des plats français assez simples : omelettes, croque-monsieur, crêpes et galettes. À force d’expérimenter, j’ai réussi à assurer 20 à 30 couverts quotidiens. Mon neveu m’a mis le pied à l’étrier. Même lorsqu’il y avait beaucoup de monde, il me laissait me dépatouiller et après nous débriefions ensemble. C’était un sacré défi de tenir une équipe stable sur la durée.

Partir en expatriation avec ses enfants, oui... mais à quel âge ?

 

Mérida maya

 

Que retirez-vous de cette expérience au Mexique ?

Ces deux années au Mexique ont été une expérience très riche. Elle m’a permis de mieux me connaître et de savoir quelles étaient mes limites, personnellement. Mais elle m’a aussi beaucoup appris sur mon couple. J’ai compris que ma famille était ma priorité, d’où la décision de quitter le Mexique en voyant que ma femme n’était pas bien dans cette nouvelle vie. Avoir travaillé dans la restauration m’a permis de prendre goût au bricolage, de me débrouiller au quotidien. Il y a également beaucoup d’enseignements à tirer en vivant avec des personnes d’une autre culture.

 

On comprend en lisant votre livre, que l’expatriation n’est pas faite pour tout le monde. Elle peut aussi être une expérience très intense pour un couple. Quels conseils donneriez-vous à des personnes qui réfléchissent à s’installer à l’étranger ?

Avoir le neveu de mon épouse sur place nous a énormément aidé. Il nous a renseigné pour les démarches administratives et nous a permis d’avoir des contacts sur place. Connaître une personne de confiance sur place est donc un conseil essentiel que je donnerai. Ensuite, il faut se connaître soi-même et savoir si on est très attaché à ses racines. Quand tout va bien, l'expatriation est géniale, mais lorsqu’on traverse des épreuves, la distance avec ses proches est beaucoup plus difficile. Tout dépend cependant des caractères, et des attaches que l’on a, ou non.

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