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LUCIA ROSSI - De l’Histoire à l’art, de la réflexion à l’engagement

Écrit par Lepetitjournal Melbourne
Publié le 12 août 2015, mis à jour le 12 août 2015

Le Petit Journal a participé à la discussion informelle avec l'artiste Lucia Rossi, organisée samedi dernier à l'Alliance française. Nous avons également eu l'occasion d'échanger quelques mots avec elle, pour mieux connaitre son parcours, son histoire et sa personnalité. Lucia nous confie que cette exposition a été pensée pour ce lieu, grand et lumineux, où elle se sent bien, comme en famille. En quoi sa résidence à Paris a-t-elle influencé le travail qu'elle nous présente aujourd'hui ? 

Quelques mots sur le parcours de Lucia

Le travail de Lucia se concentre sur les thèmes du corps et la mythologie, de la dé-construction et la re-construction. Lucia utilise son propre corps comme sujet de ses ?uvres, en matérialisant les rituels de la performance et la chorégraphie. Le début des années 2000 représente pour Lucia une période de travail en plein-air en Tasmanie. En positionnant son corps de manière intuitive et viscérale, elle imite le mouvement délicat de la nature. Quelques ?uvres illustrant cette période, notamment Daphnée (2011), Cradle (2006) & Unnatural Expectations (2002), sont exposées en ce moment et jusqu'au 4 septembre à l'Alliance Française.

De 2008 à 2009, Lucia est accueillie à Paris en résidence à la Cité Internationale des Arts. Elle profite de cette période pour donner des conférences à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts Le Mans. En France, son travail évolue en studio où son activité se concentre sur le regard entre hommes et femmes et l'exploration du corps, tel un miroir courbe.

Depuis 2011, Lucia travaille à Melbourne. En Janvier 2015, elle passe un mois de recherches intensives à Paris. Le sujet de ses recherches ? La révolution française de 1789. Grâce à sa collaboration avec Vincent Hanon, journaliste français indépendant et passionné par cette période de l'histoire, son travail s'attache à représenter le lien entre le passé et le présent, et questionne le futur.

Quel est le lien avec les ?uvres produites en Tasmanie ? Le travail sur l'illusion, le trompe l'?il, est présent dans les deux expositions. La façon dont on traite la Terre fait aussi référence à celle dont on traite les Femmes. Pour Lucia, les deux expositions sont fortement connectées.

Echo Chamber, ou l'influence de la révolution sur nos sociétés

L'exposition Echo Chamber, présentée en ce moment à l'Alliance Française de Melbourne, découle d'un cycle de recherches ardentes et intensives à Paris. Une vive épreuve permettant la naissance d'idées nouvelles? L'analogie avec la Révolution Française est volontaire ! La trois-dimension, utilisée dans cette exposition, permet justement de ramener à la vie ces images historiques. Des images principalement collectées dans des livres d'histoire, que Lucia a trouvé dans une rue à Paris avant de repartir pour Melbourne. Mais Lucia est artiste avant tout, et non historienne, comme elle s'amuse à souligner. Son goût pour l'intuition est plus fort que celui de l'analyse. Son objectif est d'harmoniser les images, les couleurs et le lien qu'elles entretiennent.

Malgré tout, on sent la passion de Lucia pour la révolution d'idées, la démystification des sciences, la naissance de la démocratie, l'unification des systèmes et la Déclaration des Droits de l'Homme ? de la Femme - et du Citoyen. Une admiration pour la liberté d'expression à laquelle elle a pu assister en janvier dernier. Car Lucia était à Paris lors des attentats de Charlie Hebdo et des manifestations qui ont suivi. Son travail a d'ailleurs été fortement influencé par la nervosité ambiante. Etait-ce la même qu'en 1789 ?

 

 

Les sacrifices de la révolution ont changé le monde. Après 200 ans, qu'en avons-nous appris ? Nos luttes sont-elles les mêmes ? Serions-nous capable de manifester pour des valeurs, de faire preuve d'audace pour surmonter les inégalités de pouvoir, de race, de sexe, et se révolter contre les nouvelles formes de violence ?

Lucia est à l'écoute de son public, de ses impressions et des interprétations qu'ils perçoivent de ses ?uvres. Elle aime étudier l'individu et son influence sur les décisions à venir. L'échange se termine ainsi sur l'avenir, le changement des corps et des systèmes de communication, la nécessité de revenir au physique et au spirituel. Elle s'amuse avec ses interlocuteurs, qui évoquent le pouvoir de décision du peuple sur des achats « raisonnés ». Acheter ses ?uvres est, pour sûr, un acte engagé !

Et après ?

Son travail est en évolution et Lucia nous confie qu'elle a déjà en tête d'autres illustrations, d'autres personnages d'époques, d'autres événements en lien avec cette période. 

En attendant, un prochain événement organisé à l'Alliance française à ne surtout pas rater et en lien avec cette exposition : la rencontre entre le journaliste français Vincent Hanon et le professeur Peter McPhee, jeudi 20 août à 18h30.

Clémentine Anglada (LePetitJournal.com/Melbourne), jeudi 13 août 2015.

lepetitjournal.com Melbourne
Publié le 12 août 2015, mis à jour le 12 août 2015

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