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SUCRE - Vers une taxe sur les boissons sucrées en Australie ?

Écrit par Lepetitjournal Melbourne
Publié le 14 avril 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

 

Le Royaume-Uni taxera les boissons sucrées dès 2018 afin de réduire le risque d'obésité. Une mesure qui serait grandement efficace en Australie, pays où les sodas et autres eaux aromatisées sont populaires. La taxe serait viable autant d'un point de vue sanitaire qu'économique.

Le mois dernier, le Royaume-Uni a annoncé une "taxe sucre" sur les boissons gazeuses. Celle-ci entrera en vigueur en 2018, et les fonds récoltés seront utilisés pour lutter contre l'obésité infantile. L'impact de ces produits est clairement négatif sur la santé, notamment pour les dents. Les boissons sucrées sont également associées à une consommation accrue d'énergie, conduisant à l'obésité, à des maladies cardiaques et même certains cancers.

1600 vies sauvées en Australie en 25 ans

Si une telle taxe était appliquée en Australie, elle pourrait, selon The Conversation, sauver 1600 vies dans le pays. Les sodas sont très populaires dans l'Etat-continent, en particulier auprès des enfants et adolescents. Dans une étude, The Conversation a examiné l'impact potentiel de la nouvelle mesure britannique.

La revue scientifique a appliqué dans sa simulation une hausse de 20% des prix sur les boissons gazeuses et eaux minérales aromatisées. Elle a observé les résultats potentiels sur une période de 25 ans. Les conséquences seraient bénéfiques non seulement sur la santé, mais aussi au niveau économique. Comme prévu, la taxe se traduirait par une consommation réduite des boissons sucrées.

L'argent récolté serait destiné à des campagnes de prévention

Concrètement, cela conduirait à des baisses de prévalence de l'obésité d'environ 0,7 % chez les hommes et 0,3 % chez les femmes. En outre, la taxe permettrait d'éviter 4 400 crises cardiaques. The Conversation souligne que ces résultats seraient difficilement atteignables par le biais d'autres mesures de prévention contre l'obésité. Lorsque les avantages de ces changements pour la santé sont simulés pour l'ensemble des citoyens au cours de leur vie, l'influence de la taxe est encore plus importante. La recherche estime que cela réduirait le nombre de diabétiques de type 2 d'environ 800 cas par an.

Même en tenant compte des baisses de la consommation, les recettes perçues grâce à la taxe représenteraient plus de 400 dollars par an. L'argent servirait à subventionner des aliments sains pour les Australiens à faible revenu, mais aussi à mener des programmes de prévention contre l'obésité.

La population australienne en faveur d'une telle taxe

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment recommandé une consommation en sucre ajouté inférieure à 10 %. Or, une analyse récente constate que la population australienne dépasse la recommandation de l'OMS, surtout à cause des sodas. En 2015, les Australiens en ont acheté environ 1,1 milliards de litres (sans tenir compte des boissons vendues au fast food, au cinéma et dans les distributeurs), pour un coût de 2,2 milliards de dollars.

Bien entendu, l'industrie des sodas, représentée par le Conseil australien des boissons, a largement critiqué la réforme britannique. Mais la majorité des Australiens la soutiennent. D'après un sondage national, les deux tiers du panel sont en faveur d'une telle taxe. Ce fort soutien public, ainsi que les avantages pour la santé et les revenus supplémentaires attendus, sont autant d'arguments en faveur d'une "taxe sucre" en Australie. Et une option politique très attrayante pour le gouvernement fédéral.

 

Pierre Lépine, lepetitjournal.com/melbourne, jeudi 14 avril 2016

 

lepetitjournal.com Melbourne
Publié le 14 avril 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

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