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PROJET PI – Planisfério da interculturalidade

Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 8 avril 2014, mis à jour le 9 avril 2014

Le projet "Pi" cherche à rassembler tous les enfants d'un même quartier ou d´une même ville autour d´un travail en lien avec les azulejos, ces carreaux de faïence portugais ornés de motifs géométriques ou de représentations figuratives de différentes couleurs, bien souvent blancs et bleus. Ce projet à caractère social représente une façon d'améliorer le vivre ensemble dans la population. Cette aventure doit aboutir à la création d'une fresque pour le monument de l'interculturalité qui se tient au centre de Monte Caparica dans la municipalité d'Almada. C´est en effet, dans cette ville qu´est né ce projet.

(Photos : "Planisferio da interculturalidade")
 
Un projet culturel et artistique
Le Portugal est connu pour être un pays d´émigration mais il est aussi devenu d´une certaine façon, depuis quelques années un pays d´immigration. Cette situation conduit à un certain changement dans le paysage social et à un besoin d'améliorer la cohésion des quartiers, c'est donc là que le projet PI prend tout son sens. Le but est de composer avec les différences, de les minimiser en faisant travailler les enfants issus de diverses communautés autour d´un projet commun : la décoration d´un planisphère. Celui-ci sera composé de 2500 "azulejos". Les participants, c´est à dire la totalité des écoliers de la ville de Almada mais également des volontaires d'âges divers, apportent avec eux un objet qui les définit et qu´ils aiment. Ils doivent par la suite travailler l'argile, en utilisant la forme de l'objet. Mario Campos, responsable de l´équipe, voit là un sujet de réflexion, l'écolier doit réfléchir aux multiples possibilités que lui offre la matière. Durant toute la durée de l'atelier, l'élève est accompagné d'un volontaire. L´idée est d'apporter un véritable soutien individualisé à un moment où à l'école les effectifs surchargés et les restrictions budgétaires ne le permettent plus.
 

Un projet colossal
La première session a eu lieu le 15 mars 2013 et la dernière le 14 mars 2014, l'aventure a donc duré un an. L'inauguration est prévue pour le 28 septembre prochain, puisqu'il faut maintenant cuire les azulejos et les vitrifier. C'est l'université des Beaux Arts de Lisbonne qui va s'en charger, ajoutant un certain cachet à l'?uvre. Le projet n'a en réalité coûté que 1000 euros, soit le coût de l'argile, il est avant tout basé sur le volontarisme, l'entraide et les infrastructures déjà existantes. Cette initiative a réuni près de 126 classes et 8 écoles, le tout réparti sur 140 sessions qui ont fonctionné essentiellement sur la participation d'une centaine de volontaires dont une vingtaine de français qui ont souhaité s'associer au projet via le clube intercultural europeu. Les partenaires sont nombreux : la municipalité, le centre d'art contemporain et également l'université des Beaux Arts. Ces différents organismes regroupent plusieurs professions nécessaires au bon fonctionnement du projet et aux ambitions qu'ils se sont fixés (designer, artistes, animateurs sociaux, anthropologues, bibliothécaire). L'?uvre va être entièrement numérisée, et chaque participant pourra ainsi retrouver son "azulejo" dans cette fresque gigantesque.

L´ampleur du projet a dépassé les attentes et a pris des proportions que Mario Campos n'envisageait pas au départ, selon lui le projet se veut exportable et pourrait rapidement franchir les frontières.

 


Arthur Conanec (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) mercredi 9 avril 2014
arthurconanec@live.fr

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Publié le 8 avril 2014, mis à jour le 9 avril 2014

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