Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 1

Journée de la femme - Micro-trottoir à Lisbonne

Journee des droits des femmesJournee des droits des femmes
©UN Women/Yihui Yuan
Écrit par Alexandre Klein
Publié le 7 mars 2021, mis à jour le 7 mars 2021

 

A l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, célébrée tous les 8 mars, Lepetitjournal.com de Lisbonne est allé à la rencontre des Portugais. Que représente cette journée pour eux ? Quelle image ont-ils de la femme ?
 

L’égalité homme-femme, un sujet qui concerne les Portugais

Lors du micro-trottoir que nous avons décidé de faire pour cette Journée internationale des droits de la femme, nous avons constaté que la majorité de ceux que nous avons interrogés, ne savent pas forcément à quoi la date du 8 mars fait référence, cela ne signifie pas qu’ils sont insensibles à la cause de l’égalité homme-femme. En effet, l’ensemble des personnes interrogées se disent sensibles aux inégalités qui existent entre les deux genres. « En tant que femme, évidemment que la question de l’égalité des sexes est quelque chose d’important pour moi. Mais il reste quand même beaucoup de choses à faire pour que l’on parvienne à une égalité complète et totale » nous dit Mariana, 51 ans.

« Ce n’est pas normal qu’au XXIe siècle il existe encore autant de différences entre le traitement réservé aux femmes par rapport aux hommes, en particulier dans le domaine du travail » ajoute Inês, une étudiante de 22 ans.

Dans l’ensemble, la plupart des personnes interrogées déclarent qu’il reste tout de même de nombreux progrès à faire afin de parvenir à une égalité satisfaisante entre hommes et femmes. Pour Miguel, 63 ans, même si l’on est « sur la bonne voie, et que les gens luttent de plus en plus pour réduire ces inégalités, il reste tout de même un long chemin à parcourir. C’est bien qu’une journée de sensibilisation comme celle du 8 mars existe, même si cela devrait être tous les jours la journée de la femme ».
 

La question des violences conjugales pendant le confinement

L’Organisation mondiale de la santé déclarait en avril 2020, que le nombre d’appels suite à des violences domestiques auraient augmenté de 60% en Europe, après les des premières mesures de confinement. Au Portugal, la Garde nationale républicaine (GNR) a enregistré une baisse de 26% des plaintes pour violence domestique. Cependant, ces chiffres sont trompeurs, et ne doivent pas être interprétés comme une amélioration de la situation. En effet, il est plus difficile pour les victimes d’appeler à l’aide, en étant confinés 24h/24 avec leur agresseur. De plus, une étude de l'École nationale de santé publique portugaise publiée à la fin du mois de janvier 2021 montre que 34% des personnes interrogées ont été victimes de violence domestique pour la première fois au cours de la pandémie. Au total 15% des participants ont déclaré qu'il y avait de la violence domestique à leur domicile.

Les Portugais que nous avons interrogés ont conscience du problème que pose le confinement par rapport aux violences faites aux femmes. « Oui je pense qu’il y a plus de violence depuis que le gouvernement a mis le confinement en place. J´ai une amie, son mari a commencé à être un peu violent avec elle après quelques semaines pendant le premier confinement en 2020. Après ça s’est arrêté, mais je pense qu’elle n’est pas la seule à avoir vécu ça, c’est très triste » nous dit Mariana.

Pour António, 43 ans et cadre en entreprise, «il y a plus de femmes qui se font battre par leur mari à cause du confinement. Je n’en connais pas personnellement. Il me semble que le gouvernement a mis en place un numéro de téléphone pour les femmes qui se font battre par leur mari ». Ce numéro de téléphone gratuit est effectivement disponible 24h sur 24, pour soutenir les victimes de violences conjugales : le 800 202 148. Il s’agit d’un service anonyme et confidentiel.

 

Alerter, dénoncer et sensibiliser grâce aux réseaux sociaux

Depuis quelques années et notamment avec la naissance du mouvement #MeToo en 2017, les réseaux sociaux sont devenus un moyen pour les femmes victimes de violences conjugales de se faire entendre. Les personnes que nous avons interrogées en ont conscience, et nous l’on rappelé lors de ce micro-trottoir. « C’est peut-être aussi difficile de trouver des femmes qui veulent en parler. Mais on en parle de plus en plus sur les réseaux sociaux. On retrouve souvent beaucoup de soutien sur ces plateformes lorsque des femmes dénoncent les abus dont elles sont victimes. » nous dit João, un étudiant de 23 ans.

Les victimes de violences conjugales trouvent dans les réseaux sociaux un moyen plus intuitif, plus rapide et parfois plus efficace que les procédures de justice pour se faire entendre. En effet, la propagation d’un message ou d’un post diffusé sur Instagram, Facebook ou encore Twitter peut être très rapide. Les personnes qui dénoncent la violence dont elles sont victimes peuvent alors recevoir un soutien de la part d’un grand nombre d’utilisateurs. « Ma fille m’a dit que beaucoup de personnes essayent d’alerter et de sensibiliser via les réseaux sociaux, comme Instagram par exemple. C’est positif car cela peut, dans une certaine mesure, remplacer les journaux, et aider les jeunes à être sensible à propos de ce sujet, pour faire évoluer les choses » nous confie António.
 

Les actions de l’Union Européenne

Toujours dans le cadre de la Journée internationale des droits de la femme ce vendredi 5 mars, un webinaire intitulé « L’égalité entre les femmes et les hommes comme facteur de la reprise » a été organisé dans le cadre de la présidence portugaise du Conseil de l’Union européenne. « Le 8 mars, nous célébrons la Journée internationale des femmes : c’est le bon moment pour reconnaître que la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes est un combat quotidien et que nous devons concentrer nos efforts pour voir clairement ce qu’il faut changer », a affirmé la ministre d’État et de la Présidence du Portugal, Mariana Vieira Da Silva.

À l’occasion de cette conférence les résultats d’une note de recherche élaborée par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) pour la présidence portugaise du Conseil de l’UE sur les impacts socio-économiques de la COVID-19 relativement à l’égalité des genres ont été présentés. « Les impacts de la crise ne seront pas neutres en matière de genre, ils vont affecter différemment les hommes et les femmes », a insisté Mariana Vieira da Silva.

La ministre portugaise de la Présidence a également signalé la proposition d’établissement de mesures de transparence salariale : « Instaurer le principe “à travail égal, salaire égal” est vital pour réduire les disparités salariales et les inégalités existant entre les pensions de retraite et ainsi protéger les femmes salariées ». La ministre a conclu qu’il est fondamental que l’Union européenne et les États membres assument l’égalité entre les femmes et les hommes comme « un moteur de la reprise ».

Ce webinaire s’inscrit dans la stratégie en faveur de l’égalité homme-femme 2020-2025 de l’Union Européenne. Celle-ci présente les objectifs et les actions visant à accomplir, d’ici à 2025, des progrès significatifs vers une Europe respectueuse de l'égalité entre les hommes et les femmes. Les principaux objectifs sont notamment de mettre fin aux violences à caractère sexiste, de bousculer les stéréotypes sexistes, de combler les écarts hommes-femmes sur le marché du travail ou encore de remédier à l’écart de rémunération et de retraite entre les femmes et les hommes, peut-t-on lire sur le site internet de la Commission Européenne.
 
Bonne journée internationale des droits de la femme à toutes nos lectrices sans oublier, pour autant,  nos lecteurs hommes que nous saluons également.

 

En savoir plus sur la journée internationale de la femme 2021 : site de l´ONU Femme ici

 

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions