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COP30 Bike Ride : un relais à vélo pour le climat de Bakou au Brésil

De Bakou à Belém au Brésil, en passant par Bordeaux, Madrid et Lisbonne, le projet COP Bike Ride se propose de rejoindre à vélo les lieux où se déroulent les conférences mondiales sur le climat.

Antoine PolliantAntoine Polliant
©Camille Ponsard
Écrit par Camille Ponsard
Publié le 9 octobre 2025, mis à jour le 12 octobre 2025

Le 4 octobre, les cyclistes qui participent au projet sont arrivés à Lisbonne à vélo et ont ensuite embarqué dans un voilier vers Belém au Brésil. Leur objectif traverser l´Atlantique pour porter les dix propositions du projet COP Bike Ride jusqu'à la COP30 qui y aura lieu du 16 au 21 novembre 2025.

Cette année la COP30 Bike Ride compte avec plus de 800 participants et 15000 km parcourus alors qu´en 2024, la COP29 Bike Ride a relié Paris à Bakou en Azerbaïdjan avec la participation de 200 cyclistes et un parcours de 6500 km.

À l'occasion de l´étape au Portugal, Lepetitjournal a rencontré Antoine Polliant, ingénieur français dans le secteur de l'environnement et membre du projet depuis 2023. Passionné par les questions climatiques, il pédale, organise et défend un message simple mais ambitieux, le vélo est un levier clé dans la lutte contre le changement climatique.

 

Lepetitjournal : Pourquoi avoir choisi ce format de relais façon" flamme Olympique" ?

Antoine Polliant : C'est un format qui nous permet d'impliquer un maximum de personnes.
On veut un impact fort autour du vélo. On va de ville en ville pour apporter 10 propositions aux municipalités. Et ce n'est pas juste un ou deux cyclistes qui arrivent, mais des centaines. Cette année, entre l'Azerbaïdjan et le Portugal, plus de 800 personnes ont participé au relais. Ça montre que la demande est collective. Et puis, tout le monde ne peut pas prendre 6 mois pour faire le trajet, donc avec le système du relais, des gens peuvent rejoindre pour une journée ou une semaine cette manifestation.


Comment la France s'est-elle inscrite dans ce parcours ?

Au départ, on avait deux groupes, deux branches. Une branche sud venant d'Italie, et une branche nord venant de Hollande et Belgique. Elles se sont rejointes à Bordeaux en France une ville déjà très avancée sur le vélo. On a voulu les encourager à continuer, à aller plus loin. Après Bordeaux, on a traversé l'Espagne pendant trois semaines, avant d'arriver à Lisbonne.


Quelles sont les grandes propositions que vous portez pour la COP ?

On a 10 propositions concrètes pour développer le vélo dans les villes.
Elles concernent les infrastructures (pistes cyclables, rues à 30 km/h, parkings), mais aussi l'éducation, créer des écoles du vélo, apprendre à tous les enfants à faire du vélo. On parle aussi de culture vélo, qui est d'organiser des événements nationaux ou municipaux pour parler du vélo autrement que comme un simple sport ou loisir.


Quel est l'objectif du parcours, au-delà du point d'arrivée ?

Ce n'est pas juste d'aller de A à B. C'est tout le trajet qui compte car on s'arrête dans les villes pour discuter avec les élus, avec les associations locales.

Ce matin par exemple, on a rencontré un représentant du ministère de l'Environnement portugais. Il a compris que le vélo a besoin de plus de moyens, humains et financiers. Mais pour que ça change, il faut agir à tous les niveaux que cela soit au niveau municipal, national ou et international.


Vous avez parlé des plans climat. Quelle place y occupe le vélo aujourd'hui ?

C'est simple, seulement 17 % des plans climat dans le monde mentionnent le vélo comme une solution contre le dérèglement climatique. C'est clairement insuffisant, c'est pour ça qu'on va à la COP, pour faire pression, pour faire monter le vélo dans les priorités. Et une fois que c'est ce sera reconnu comme une solution, on pourra vraiment le développer.


Quel impact concret avez-vous observé relativement à votre initiative ?

C'est dur à chiffrer de manière précise, mais on voit un impact humain. On met en lien des associations, on les aide à se renforcer. En Turquie, par exemple, on a rencontré des groupes qui apprennent aux femmes à faire du vélo. C'est essentiel pour leur autonomie. Et puis, indirectement, on participe au mouvement global, on voit bien comment des villes comme Paris ont changé en quelques années.


Avez-vous des projets pour l'année prochaine ?

On ne sait pas encore où aura lieu la prochaine COP. Ce sera soit en Turquie, soit en Australie. Si c'est en Turquie, on relancera le projet avec une dimension plus grande. Si c'est l'Australie, ce sera plus compliqué, mais on réfléchit déjà à des solutions.


Et maintenant quelle est votre prochaine étape ?

Lisbonne est notre dernière étape à vélo, il nous reste la traversée de l'Atlantique jusqu´à Belém au Brésil. On cherchait un voilier depuis 6 mois, on vient d'en trouver un hier, c'est le seul moyen de rester cohérents avec notre message : pas d'avion, pour ne pas polluer.
Il n'y a qu'une place à bord pour l'instant, ce sera moi qui porterai le message des 10 propositions. Mais on espère encore trouver des financements pour embarquer d'autres personnes avec moi.

 

Interview en image

©Camille Ponsard

 

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