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JARDIN - Le jardin Garcia da Orta, au Parc das Nações (Oriente)

Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 30 mai 2013, mis à jour le 6 juin 2013

Nous poursuivons, dans cette deuxième partie, la visite au jardin Garcia da Orta en parcourant les parcelles dédiées à Tomé et Brésil, Macaronésie (îles atlantiques) et enfin Afrique (Angola et Mozambique).

(Photos : M.J. Sobral)

São Tomé et Brésil
Remontant vers l'amont du fleuve, on trouve une troisième parcelle, celle dédiée à São Tomé et au Brésil. Elle se distingue des autres par sa couverture légère qui la protège des ardeurs de l'été et crée artificiellement une humidité de l'air indispensable aux plantes tropicales qui s'y développent. Comme exemples, nous trouvons les ignames( Colocasia esculenta), racines qui servent d'alimentation à une bonne partie de l'humanité, bien qu'elles soient toxiques si elles ne sont pas cuisinées, un peu comme pour les pommes de terre. Leurs grandes feuilles en forme de bouclier sont aussi comestibles. Ce sont les Portugais qui les amenèrent d'Asie et les introduisirent en Afrique, puis vers le Brésil. Elles étaient consommées sur les bateaux par les équipages et les esclaves grâce au fait qu'elles se conservaient longtemps. Déchargées sur certaines plages, les populations locales les auraient utilisées et répandues facilement. Dans le même genre, on a le taro, aliment de base de toute l'Océanie.

Jacarandas, bougainvilliers et faux kapokier (Chorisia speciosa) sont tous les trois originaires du Brésil, alors que les bananiers (Musa spp.) qui les accompagnent, eux, sont originaires de l'Asie du sud-est et furent introduits en Afrique soit par les Arabes sur la côte swahili (côte-est), soit par les Indonésiens qui occupèrent Madagascar. Par contre, les peuples bantous donnèrent le nom «banana», qui est utilisé par tous. Les bananiers sont parmi les plantes les plus répandues sous les tropiques et ils étaient déjà connus dans la région méditerranéenne avant la phase des découvertes ibériques. Enfin, on peut noter l'érythrine (E.cristagalli), à feuilles caduques, originaire du sud du Brésil et du nord de l'Argentine, pays où ses fleurs rouges sont un symbole national. Ces arbres aiment les bords de fleuves et les zones humides. Plante ornementale par excellence avec sa floraison qui s'étale d'avril jusqu'à octobre, ses fleurs sont riches en nectar attirant beaucoup d'insectes, qui à leur tour attirent beaucoup d'oiseaux

La Macaronésie

L'avant dernière parcelle est une représentation de la Macaronésie, cet ensemble d'îles atlantiques d'origine volcanique, que les anciens géographes qualifiaient de luxuriantes, comprenant Madeira, Canaries, Açores et pour certains Cap-Vert. La vigne pousse sur certaines d'entre elles, à Madeira et au Pico, par exemple. Les petits murets reconstituent bien un cadre originel et leur utilité s'avère importante pour protéger les ceps du vent souvent fort qui sévit sur ces îles D'autres îles gardent encore des reflets de la végétation européenne avant la période des glaciations composée de forêts de lauriers de différentes espèces (laurissilva), comme c'est le cas au Açores, surtout à Corvo et Flores.
D'autres encore sont le refuge de plantes exotiques qui se sont parfaitement adapté au climat amène qui les caractérise.


L´Afrique
La dernière section du jardin, celle tout en amont, est une image du continent africain avec ses acacias du Cap (Acacia karoo) munis d'énormes piquants très agressifs afin de se défendre au mieux des nombreux animaux susceptibles de manger leur feuillage. C'est l'arbre caractéristique de la savane et comme légumineuse il a la faculté de capter par ses racines l'azote de l'air, ce qui aide de nombreuses graminées à se développer à ses côtés. Les euphorbes à la sève laiteuse et toxique sont de la taille d'arbustes et il ne faut pas les confondre avec des cactus. Des palmiers (Phoenix reclinata), présents dans les zones plus ou moins arides du continent sont emblématiques de cette végétation qui sait résister aux fortes températures. Un figuier (Ficus sur), parmi les 800 espèces de sa famille, est aussi un élément africain bien caractéristique, alors que l'olivier (Olea europeae), lui, se partage entre les deux rives de la Méditerranée.

Ainsi, grâce à cet ensemble de parcelles, le promeneur peut se permettre un petit tour du monde tout en profitant de la proximité du fleuve, joignant à la fois un temps de détente à un moment d'érudition botanique.

André Laurins (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) vendredi 31 mai 2013
Technicien agronome (maria.friesen@sapo.pt)

En savoir plus : Visite guidée en français, par André Laurins - samedi 8 juin et mercredi 12 juin de 15h à 17h (participation de 3,5?), prendre contact avec lui : tel. (+351) 91 469 92 47

logofblisbonne
Publié le 30 mai 2013, mis à jour le 6 juin 2013

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