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Encontro, film de François Manceaux, sort en salle le 1er février au Portugal

François Manceaux a présenté son film en avant-première le 16 janvier au Cinéma Nimas de Lisbonne. Suite a cette projection, Lepetitjournal s´est entretenu avec le réalisateur au sujet de son film sorti en France en 2022.

Encontro, film de François ManceauxEncontro, film de François Manceaux
Écrit par Agathe Trigueiro
Publié le 31 janvier 2024, mis à jour le 2 mars 2024

Qui est Francois Manceaux?

François Manceaux est un scénariste et  réalisateur français connu pour des œuvres telles que « Quand la vigne dort » sorti en 2007 ou encore « Il était une fois dix-neuf acteurs » paru en 1987. Sa formation à l´école Louis Lumière lui confère une grande sensibilité à l'image qui se retrouve dans son œuvre via l’esthétisme tout particulier apporté aux plans séquences. Une partie de sa carrière a été mise au service de l’audiovisuel public et privé. A ce titre, il a reçu le prix des médias et le prix du public au festival de Reims pour le documentaire « où sont passés nos parents ». Depuis 2009, le scénariste habite partiellement à Lisbonne. Il y tourne le documentaire “Portugal, L’Europe de l’incertitude » en 2012. A l’occasion du montage du film « Encontro », François Manceaux utilise des images qu’il a capturé quatorze ans plus tôt dans la capitale portugaise.


Encontro, une histoire d’amour et de retrouvailles

« Une sorte de dialogue entre le conscient et le subconscient, sur la nostalgie d’une passion face au présent et au futur. » François Manceaux

Alain, réalisateur belge âgé d'une cinquantaine d'années, reçoit un mystérieux SMS. Une photo s'affiche quelques secondes sur son portable, le temps pour lui de reconnaître Luisa, l’actrice de son film resté inachevé il y a 7 ans de cela. Alain avait alors soudainement dû abandonner cette femme qu’il aimait passionnément. Cette image envahit ses pensées et le projette dans un monde fantastique. Persuadé qu'il s'agit d'un message spirituel l'incitant à revoir Luisa, Alain quitte précipitamment sa maison de Gand, en Belgique, pour rejoindre Lisbonne. Une fois sur place, il apprend que Luisa a disparu depuis quatre ans. En quête de vérité, il part à sa recherche. C'est alors que Maria, une inconnue rencontrée dans la cafétéria d’un cinéma, lui propose son aide…

Le film qui n’offre aucune réponse mais appelle au questionnement sur les traces indélébiles que peuvent laisser une passion dans les esprits de chacun nous plonge dans un univers dans lequel les paysages portugais du cœur historique de Lisbonne s´entrecroisent avec des paysages sauvages du Cap-Vert.


De nombreuses références mises au service d'une trame narrative complexe

« tourner sous forme documentaire une libre adaptation du célèbre mythe portugais du XIVème siècle tiré de l’histoire passionnelle du Prince Pedro et Inès . » François Manceaux

La trame tridimensionnelle de l’histoire nous montre le passé, le présent comme le futur de Johan Heldenbergh dans le rôle d’ Alain, personnage principal qui, par le biais de scènes de réminiscences ou de projections dans le temps, ouvre le champs des possibles aux yeux du spectateur. Son regard nous fait entrer dans un espace onirique aussi poétique qu'esthétique.

Selon le réalisateur, François Manceaux, le film qui a été diffusé sur trois continents a une portée universelle dans la manière d'appréhender la nostalgie, la dramaturgie mais aussi ce que l’on appelle plus spécifiquement en portugais la « saudade». L’oeuvre est donc construite autour de ce pivot émotionnel par le biais duquel  le réalisateur, qui décrit lui-même son oeuvre comme subjectiviste, traite des émotions, du subconscient, à travers l’histoire d'un chemin initiatique et d’une forme de convalescence opérée par le personnage principal.

Les références de François Manceaux sont multiples et s'étendent du cinéma d'Hitchcock, à l'esthétique du réalisateur Michelangelo Antonioni en passant par des mythes classiques comme celui d'Orphée. L’actrice portugaise Dalila Carmo y tient avec brio le rôle d'une journaliste reporter.

 

Lepetitjournal : Comment naît l’idée de ce film et pourquoi le Cap-Vert?
François Manceaux : L’idée du film est née d’une rencontre avec une actrice Portugaise, où nous avons imaginé tourner sous forme documentaire une libre adaptation du célèbre mythe portugais du XIVème siècle tiré de l’histoire passionnelle du Prince Pedro et Inès .

Encontro est né de cette transfiguration de ces images tournées il y a quatorze ans, avec lesquelles j’ai croisé des éléments d’autofiction  rattachés au réel  et mis en miroir avec une projection mentale. Une sorte de dialogue entre le conscient et le subconscient, sur la nostalgie d’une passion face au présent et au futur.

Le Cap-Vert m’est apparu comme le paradis de ce que pourrait être pour le film ce monde du subconscient. Un monde qui m’est apparu fantastique, par son humanité, son énergie, sa générosité, sa créativité, et par sa situation géographique, à l’écart d’un monde bien en difficulté pour se régénérer.


Pourquoi avoir choisi des acteurs étrangers pour un rôle en français?

Dans cet état d’esprit émotionnel,  j’ai voulu prendre un acteur étranger capable d’interpréter le rôle principal  de manière organique, et pas intellectuel comme beaucoup d’acteurs en France .


Peut-on voir des éléments autobiographiques dans votre film?

Encontro étant un film d’auteur, il est une figure imposée qui demande à son auteur de
Donner de lui-même et généralement des parcelles de son vécu. Avant de réaliser Encontro, ma carrière de documentariste m’a toujours conduit à capter et décrypter le réel. Aussi je me suis inspiré au départ dans l’écriture de ce film d’une somme de faits réels déterminants qui ont marqué ma propre vie. Par exemple: Comment raconter une passion, si on ne l’a pas soi-même, vécu. Le film en montre des extraits sous forme d’archives. Le film reste un conte semi onirique, qui entremêle le rêve et l’autobiographie et livre un ressenti d’après des situations vécues. L’acteur principal Johan Heldenbergh, s’est emparé de ces éléments autobiographiques pour construire son rôle au point qu’en voyant le film quasi terminé, il a eu cette phrase « C’est fou comme je te ressemble ». Cela nous a beaucoup fait rire.


Avez vous de nouveaux projets?

Encontro, est pour moi, le premier film d’une trilogie, que j’aimerais beaucoup
pouvoir mener à terme.

 

Le film será dans les salles de cinéma suivantes :
•  NOS Amoreiras
•  NOS Almada
•  NOS Alma Coimbra
•  NOS Gondomar
•  NOS Oeiras
•  NOS Fórum Viseu
•  NOS Faro
•  UCI El Corte Inglés
•  City Alvalade
•  Casa do cinema de Coimbra

En savoir plus ici

 

Agathe Trigueiro
Publié le 31 janvier 2024, mis à jour le 2 mars 2024

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