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ARBRE - Le cyprès (Cupressus sempervirens)

Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 15 novembre 2012

 

On constate facilement que la zone de distribution du cyprès correspond plus ou moins à l'expansion de l'empire romain, ce qui laisse croire que ce sont certainement les Romains qui le plantèrent partout sur leur passage et pas seulement dans les cimetières. A Lisbonne on le trouve en grande quantité au cimetière de Prazeres mais aussi dans plusieurs espaces verts de la capitale

(Photos : M.J. Sobral)

Les origines du cyprès
Il est l'unique représentant européen du genre Cupressus, car la moitié de ce genre de conifère est originaire de l'Ouest américain (EUA et Mexique) et l'autre moitié de l'Est asiatique et Himalaya. Des études moléculaires prouvent d'ailleurs que les genres américains sont des parents éloignés des asiatiques.
Son origine viendrait cependant de la région euro-asiatique où cet arbre était déjà utilisé comme l'arbre décoratif par excellence dans la civilisation perse. Plus encore, sa forme pyramidale, rappelant la flamme du culte de Zarathoustra, permettra qu'il soit planté autour des temples dédiés au culte du feu. A rajouter à cela la légende que les cyprès étaient originaires du "Pairi daeza", en perse, le fameux paradis ou jardin clos.
Un archéologue français, Félix Lajard, dans son livre intitulé "Recherche sur le culte du cyprès pyramidal chez les peuples civilisés de l'Antiquité" (1847), écrira : "Originaire des régions méridionales de l'Asie intérieur, comme cela est confirmé dans la Bible, par les traditions orientales, par les écrivains grecs ou latins et par l'observation des voyageurs modernes, le bel arbre, que nous appelons cyprès pyramidal, a du attirer très tôt l'attention des prêtres studieux et méditatifs qui, sur les terres de la Chaldée, tentaient d'approcher l'essence de Dieu par les productions et les phénomènes du monde crée." De la même manière, il sera planté dans les cloîtres des monastères chrétiens, matérialisant la liaison entre le ciel et la terre.



Un symbole avec des caractéristiques propres à son espèce
Symbole de la vie éternelle par sa forme élancée, ressemblant à une bougie veillant sur les morts, on le trouve fréquemment associé aux cimetières. Mais on sait aussi que son écorce peut être toxique pour les chevaux, au même titre que les ifs (Taxus baccata) et qu'autrefois le seul endroit clos où les chevaux ne pouvaient aller librement de leur plein grès c'était les cimetières.

De pousse relativement lente, le cyprès peut ainsi avoir une grande longévité et atteindre les 2000 ans d'âge sans grande difficulté. Il faut d'ailleurs rappeler à ce propos que beaucoup d'arbres, au contraire de nous par exemple, n'ont pas le caractère sénescent, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas programmés pour mourir. Leur durée de vie peut s'étendre de manière indéterminée et passer les siècles si aucune maladie, parasite ou tronçonneuse ne porte atteinte à leurs jours.

Pouvant approcher les 30 mètres de hauteur, avec un tronc relativement fin et droit, on peut rappeler cependant que cette forme de colonne étroite n'est pas fixée génétiquement et n'est que le résultat de plusieurs siècles de reproduction sélective supervisée par l'homme. Quand des arbres poussent à partir de graines germées, donc de manière naturelle, ces derniers reprennent leur forme ancestrale, d'un port plus large avec des ramifications horizontales.

Comment distinguer le cyprès
Le cyprès, comme tous les conifères, est une plante monoïque, possédant sur un même individu des fleurs mâles et des fleurs femelles, ce qui lui permet de s'autoféconder, sans intervention d'un autre arbre de la même espèce. Il a une forte fécondité et on le constate par les multiples graines rondes de la taille d'une grosse bille accrochées sur les branches et ramifications tout au long de l'année. Son feuillage reste aussi toujours vert (d'où son épithète scientifique qui définie son espèce), ses feuilles rappellent des écailles imbriquées les unes aux autres et qui distinguent le cyprès des cèdres, pins ou sapins qui, eux, possèdent des aiguilles plus ou moins longues. Son tronc est recouvert d'une écorce de couleur marron avec des tons rougeâtre et creusée de fentes peu profondes. On le plante en lieu exposé, car il a une grande résistance au vent et il supporte aussi bien la sécheresse qu'un sol très calcaire, des éléments qu'il retrouve fréquemment dans le sud de l'Europe, en général, et le Portugal, en particulier.

Les cyprès à Lisbonne sont présents dans de nombreux lieux

Dans Lisbonne, pour trouver des cyprès en quantité significative, c'est certainement le cimetière de Prazeres qui est le lieu idéal, mais cet arbre est aussi très bien représenté en dehors d'autres cimetières, comme par exemple à l'intérieur du château de São Jorge en compagnie de nombreux pins-parasols (Pinus pinea) et d'oliviers (Olea europeae). Sinon, certains jardins de la capitale en possèdent quelques uns, tels celui des Necessidades, dans la partie dénommée "Tapada", dans le petit jardin face au Musée d'Art ancien ou encore dans l'élégant espace vert qui s'étale depuis le monastère des Jéronimites jusqu'au Centre Culturel de Belém.



André Laurins (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) vendredi 24 février 2012

Technicien agronome (maria.friesen@sapo.pt)

logofblisbonne
Publié le 24 février 2012, mis à jour le 15 novembre 2012
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