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Au cœur du Pérou : Nueva Esperanza, le deuxième plus grand cimetière du monde

Situé dans le district de Villa María del Triunfo, le cimetière Nueva Esperanza s’étend sur les collines de Lima comme une mer de tombes.

CEMENTERIO CEMENTERIO
@jose maria olivo by Pexels
Écrit par Le Petit Journal LIMA
Publié le 29 octobre 2025, mis à jour le 31 octobre 2025

Considéré comme le deuxième plus grand cimetière du monde, après Wadi Al-Salam en Irak, ce cimetière abrite plus d’un million de sépultures et s’est imposé comme un symbole d’identité, de mémoire et de culture du peuple péruvien.

Fondé dans les années 1960 pour offrir un lieu de repos digne aux familles à faibles ressources, Nueva Esperanza n’est pas seulement un cimetière : c’est un reflet de l’histoire des migrations internes, de l’amour familial et de la profonde spiritualité du Pérou.

 

Une ville de souvenirs

Avec plus de 60 hectares d’extension, le cimetière Nueva Esperanza ressemble à une véritable ville, avec des secteurs organisés, des chapelles, des chemins et des points de vue naturels. Les tombes, souvent construites par les familles elles-mêmes, témoignent de créativité et de dévotion : de petites maisons colorées, des autels ornés de fleurs, de bougies, de photographies et d’offrandes.

 

NEUVA ESPERANZA
@ Wikimedia commons

 

Comment le Pérou célèbre le Jour des Morts

Au Pérou, le Jour des Morts — célébré les 1er et 2 novembre — n’est pas un jour de tristesse, mais de retrouvailles spirituelles. Des milliers de personnes se rendent dans les cimetières pour rendre hommage à leurs proches disparus et partager avec eux aliments, musique et prières.

Au cimetière Nueva Esperanza, cette tradition prend une dimension particulièrement émouvante. Les familles nettoient et peignent les sépultures, déposent des fleurs fraîches, allument des bougies et apportent des plats traditionnels tels que le porc rôti, la mazamorra morada, la chicha de jora ou le pan wawa, un pain en forme d’enfant symbolisant la vie.

Des groupes de musique, des ensembles folkloriques et des chanteurs andins parcourent les allées du cimetière en interprétant des huaynos et d’autres mélodies appréciées par les défunts, tandis que les familles prient. Dans certaines régions du Pérou, on croit que les âmes reviennent ces jours-là pour visiter leurs proches, c’est pourquoi on leur offre leur nourriture préférée comme symbole d’affection et de continuité de la vie au-delà de la mort.

María Huamán, 52 ans, venue d’Ayacucho :
« Je viens ici chaque année avec ma famille pour rendre hommage à mes parents. Nous apportons leurs plats préférés et jouons la musique qu’ils aimaient. Ce n’est pas un jour de tristesse, mais de connexion et de gratitude. Ici, je sens qu’ils sont encore avec nous. »

 

Luis Fernández, 34 ans, habitant de Lima :
« C’est impressionnant de voir autant de monde réunis pour célébrer la mémoire de leurs proches. Le cimetière Nueva Esperanza n’est pas seulement un endroit pour les morts, c’est un lieu rempli d’histoires, d’amour et de traditions vivantes. On comprend ici la véritable âme du Pérou. »

 

Un patrimoine culturel et spirituel

Le cimetière Nueva Esperanza devient ainsi l’épicentre de l’une des célébrations les plus significatives du Pérou. Pour les spécialistes, ce lieu représente un patrimoine culturel vivant, où se mêlent traditions catholiques et croyances ancestrales andines, soulignant l’importance du souvenir et de l’union familiale.

Chaque tombe à Nueva Esperanza raconte une histoire. C’est un espace où le Pérou montre que la mort n’est pas la fin, mais une étape d’un cycle spirituel qui renforce l’identité et les traditions de son peuple.

Le cimetière Nueva Esperanza ne se distingue pas uniquement par sa taille, mais aussi par le fait qu’il est le théâtre d’une des manifestations culturelles les plus profondes du pays : la célébration de la vie à travers la mémoire de ceux qui sont partis.

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