Au Pérou, l’inégalité de genre a un visage bien défini : celui des femmes rurales et autochtones. Cet article explore les défis auxquels elles sont confrontées, allant de l’accès restreint à la terre aux formes multiples de discrimination et de violence.
Malgré leur rôle fondamental dans l’économie et la durabilité, elles font face à des barrières structurelles qui limitent leur accès aux droits, aux ressources et aux opportunités. Cet article explore les défis auxquels elles sont confrontées, allant de l’accès restreint à la terre aux formes multiples de discrimination et de violence.
L’accès à la Terre : un droit refusé
Pour les femmes des communautés rurales péruviennes, l’accès à la terre dépend largement des systèmes traditionnels tels que l’héritage et le mariage. Cependant, ces deux mécanismes sont restrictifs. Par l’héritage, elles obtiennent uniquement des droits d’usage, tandis que le mariage leur accorde un accès conditionné par la famille de leur époux, notamment par la décision du beau-père. Pire encore, les femmes célibataires ou sans enfants sont presque entièrement exclues et placées sous la tutelle d’un membre masculin de leur famille.
Selon les données, « si une femme établit son domicile en dehors de la communauté, aucune parcelle ne lui sera accordée. »
Ce système renforce la dépendance économique et sociale, perpétuant une inégalité intergénérationnelle.
Le rôle invisible mais essentiel des femmes rurales
Le phénomène de la « féminisation des campagnes » est évident depuis plusieurs décennies, en raison de la migration masculine vers les villes. Bien qu’elles soient les principales responsables du travail agricole et communautaire, les femmes rurales sont confrontées à de graves limitations dans leur participation politique et économique.
Dans l’agro-industrie, leurs salaires sont inférieurs à ceux des hommes, et leurs droits reproductifs, tels que l’allaitement, sont fréquemment violés. De plus, les politiques extractivistes et les effets du changement climatique aggravent les difficultés pour ces femmes, notamment pour les autochtones, dont la survie et les cultures sont menacées.
Violences quotidiennes et discriminations persistantes
Le sexisme, le harcèlement de rue et les micro-agressions sont des formes de violence quotidienne qui touchent les femmes au Pérou. Ces actes renforcent les inégalités et affectent psychologiquement et émotionnellement les femmes.
À ces dynamiques s’ajoute la discrimination intersectionnelle fondée sur l’ethnie, la classe sociale ou l’âge, qui affecte particulièrement les femmes autochtones. Beaucoup d’entre elles subissent l’exclusion professionnelle, des salaires plus bas et des obstacles dans l’accès à la justice.
La violence sous ses diverses formes
Les statistiques sont alarmantes : chaque mois, de nombreux féminicides sont signalés au Pérou, et beaucoup d’autres femmes subissent des violences physiques, psychologiques ou sexuelles. Ces agressions se produisent souvent dans le cadre domestique, mais elles s’étendent également aux espaces professionnels et numériques. L’absence de sanctions efficaces pour les agresseurs alimente un cycle d’impunité qui décourage les plaintes et perpétue la peur.
Vers un futur égalitaire
Éradiquer ces inégalités nécessite des actions déterminées. Il est essentiel de :
- Réformer les lois régissant l’accès à la terre pour garantir l’égalité des genres.
- Mettre en œuvre des politiques d’égalité salariale et améliorer les conditions de travail.
- Renforcer les systèmes de justice pour protéger les femmes contre la violence.
- Promouvoir l’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge et l’autonomisation économique des femmes.
Les femmes rurales ne sont pas seulement victimes d’un système inégal ; elles sont aussi des actrices du changement et de la durabilité.
Selon les données, « elles produisent une grande partie des aliments qui approvisionnent les villes, assurent la sécurité alimentaire locale et protègent la biodiversité et l’environnement. »
Reconnaître leur rôle et garantir leurs droits n’est pas seulement une question de justice ; c’est une nécessité pour le développement durable de tout le pays. L’égalité ne peut plus attendre.