Cusco, en quechua Qosqo, ce qui signifie “le nombril du monde”, car les 4 régions de l’empire se rejoignaient au niveau de la ville. Capitale impériale de la civilisation Quechua, est devenue au fil du temps, une fidèle image du métissage entre un passé précolombien et l'époque coloniale, à l’origine de la société péruvienne contemporaine. Cusco, est toujours une des villes les plus importantes et des plus peuplées du pays avec plus de 500 000 habitants.
Connue aussi comme “la ville du puma” , elle est devenue une des principales attractions touristiques du Pérou et de toute l'Amérique du Sud. Des centaines de milliers de touristes traversent le Pérou et le monde pour découvrir les divers sites historiques qui jalonnent la ville et que l’on devrait absolument visiter pour en comprendre davantage sur l’histoire des Quechuas et sur la culture andine.
Nous présenterons les trois sites historiques les plus importants de la citée impériale de Cusco.
Le Qorikancha qui signifie en quechua le “lieu en or” (Quri Kanchan), il s'agissait du principal centre religieux du Tawantinsuyu (nom donné à "l'Empire Inca" est qui signifie la terre des quatres régions, en référence aux quatres divisions de l'Empire: le Chinchaysuyu, Antisuyu, Qullasuyu, Kuntisuyu) le plus symbolique puisqu'on y vénéraient principalement le dieu du soleil Inti, mais également la déesse de la lune Mamá Killa.
Reconstruit par le Qhápaq Inka (empereur) Pachakutik dit le grand réformateur, il était composé d'un ensemble de différents temples, où étaient entreposées les idoles vénérées par les prêtres, Il y avait ainsi des momies de membres importants de familles nobles. Le Qorikancha fut démoli en grande partie par les Espagnols, qui contruisirent sur les lieux un couvent (le couvent de Santo Domingo).
“A l’intérieur du Qorikancha, les divers temples étaient couverts d’or et d’argent. Au temps des Incas, dans ces temples d’or, nous pouvions trouver de nombreuses idoles de divinités et des exemples de la faune et de la flore du Tawantinsuyu, comme des alpacas ou des vigognes, des oiseaux mais aussi des arbres et des plantes de maïs, tout cela en or et en argent” Extrait de chroniques espagnoles
Saqsaywaman
En quechua le “faucon satisfait” est un site construit sur les hauteurs de la ville de Cusco sous l’impulsion de Pachakutik et terminé sous le règne de Wayna Qhapaq.
Il s'agissait également d'un centre religieux. Néanmoins, il fut l'objet d'un passage particulièrement intéressant de l'histoire de la conquête du Pérou par les Espagnols: la bataille de Saqsaywaman.
En 1536, un noble quechua, Manco Inka, fils de Wayna Qhapaq et demi frère de Huáscar et d'Atahualpa (derniers incas du Tawantinsuyu), mena une rébellion contre les Espagnols. Il prit le contrôle de Saqsaywaman, qu'il transforma en une forteresse militaire. De violents combats se sont livrés alors sur ces lieux et se se sont terminés dramatiquement avec la défaite de Manco Inka, qui se réfugia dans la vallée sacrée pour continuer le combat et la résistance.
De plus, il est important de noter que la ville de Cusco a été construite de telle manière que les bords de la citée forment la silhouette d’un puma (mammifère sacré dans la cosmovision andine, puisqu’il représente le “kay pacha”, le monde du “milieu”, le monde dans lequel vivent les Hommes, en opposition à “Hatun Pacha”, le monde des Dieux représenté par un Condor et le “Uku Pacha”, le monde souterrain représenté par un serpent et oú vivent les morts).
Le site de Saqsaywaman, correspond à la tête de ce félin originaire des Andes.
“Selon le conquistador espagnol Juan de Betanzos, (...) la ville de Cusco avait (avant la conquête espagnole) une forme de “puma” (animal sacré dans la mythologie quechua) délimitée par les canalisations des rivières de Saphi et Tullumayu, qui se rejoignent pour former la queue de l’animal au niveau de Pumachupan.”
La place d'arme de Cusco trône au milieu du centre historique de la ville. De part et d'autre de cette place, se dressent la cathédrale, de nombreuses maisons à deux étages ornées des traditionnels balcons à la péruvienne et datant de l'époque coloniale, ainsi que l'église de la compagnie de Jésus.
Tous les jours, des milliers de touristes viennent s'asseoir sur les bancs de la place pour observer le flux des passants et la beauté de la ville. À l'époque coloniale, cette place fut surnommée par les habitants comme "Waqay Pata" ou "la place des lamentations"car des supplices étaient menés en place publique contre les indigènes. C'est également sur cette place que fut écartelé Tupac Amaru II (dont nous reparlerons dans un prochain article).
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