La fresque murale inaugurée ce lundi illustre ainsi, en couleurs éclatantes, les liens étroits entre la France et le Pérou. Réalisée par les élèves de seconde, première et terminale sous la supervision de leur professeure d’arts plastiques, Mme Ramos, et de l’artiste franco-péruvienne Bénédicte Gimonnet, l’œuvre monumentale de 2m sur 8m orne désormais l’un des murs du jardin de l’établissement.
Représenter la binationalité, exprimer ses identités
Dans ce lieu symbolique, la fresque fait ressentir « la complexité et la richesse des identités baignées dans plusieurs cultures », selon les mots de Bénédicte Gimonnet. Dispersés dans un paysage onirique et coloré, les éléments emblématiques de la France et du Pérou s’assemblent comme une mosaïque de souvenirs. À partir des croquis réalisés par les élèves, chacun exprimant une représentation personnelle de son attachement aux deux pays, l’artiste a rassemblé et harmonisé leurs dessins pour donner naissance à cette œuvre collective.
Pour Mishelle Ramos, professeure d’arts plastiques au lycée et coordinatrice du projet, souligne l’apport d’une telle création dans la recherche identitaire et culturelle des jeunes binationaux :
« C’est très beau parce que l'œuvre a les couleurs du Pérou et celles de la France. Cela a aussi permis aux élèves de découvrir un peu la flore et la faune du pays : ils ne connaissaient pas encore bien les noms, et ce projet les a aidés à en apprendre davantage sur les plantes et les montagnes qui les entourent. »
C’est ce lien retrouvé qu’exprime Kamiko, étudiante ayant participé au projet, lorsqu’elle décrit la partie qui la touche le plus sur la fresque :
« Mon père faisait du chocolat et me montrait comment il le préparait quand j’étais petite. Alors, le cacao et l’Amazonie, c’est une partie de moi. »
Bénédicte Gimonnet, concernée elle aussi par ce maillage des cultures, perçoit cette oeuvre collective comme une expérience personnelle de retour aux sources :
« Revenir sur les traces de mon passé, avoir l’occasion de réaliser ce projet artistique avec les élèves actuels du lycée et un immense honneur, une joie profonde et une manière très émouvante de me reconnecter avec mes racines péruviennes ».
Chantier de l’amitié, un projet d’art qui transmet bien plus que des techniques de peinture
Pour le proviseur, Jean Dayet, inviter cette ancienne élève à guider ce projet à l’occasion des 75 ans de l’établissement est bien plus qu’un symbole. La participation des élèves à la réalisation de la fresque s’inscrit, selon lui, dans une pédagogie globale :
« Cette initiative s’intègre pleinement dans les missions éducatives du lycée. Nous sommes attachés au développement complet de l’élève — qu’il soit académique, sportif ou artistique. Il nous a donc semblé naturel d’impliquer les élèves de l’option arts plastiques, afin qu’ils participent eux-mêmes à l’embellissement de leur établissement et puissent exprimer leur créativité. »
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Et c’est une réussite. Au moment de dénouer le ruban, l’excitation et la fierté des élèves parlent d’elles-mêmes.
« J’ai appris, pas seulement des techniques de peinture, mais surtout que l’art repose sur la solidarité : il faut comprendre les autres pour bien représenter leur travail et coordonner nos gestes », raconte Kamiko.
Pour Alexia aussi, l’expérience a été formatrice : « Ce projet m’a appris la patience. D’habitude, on doit aller vite pour tout, mais là, on nous a permis de prendre notre temps pour créer quelque chose de beau. »
Elle retient aussi l’esprit d’équipe :
« Il fallait attendre que chacun ait fait sa part pour pouvoir avancer ensemble. » Si elle devait résumer l’aventure en un mot, ce serait « coopération » ou peut-être « amitié ».