Les sportifs Malia Metella, Théo Curin et Matthieu Witvoet se lancent le défi de traverser le lac Titicaca à la nage et en totale autonomie. Top départ dans deux mois.
Théo Curin, nageur paralympique quadri-amputé, ne cesse de se surpasser. Cette année, il fait l’impasse des jeux olympiques de Tokyo pour se préparer pleinement à cette nouvelle aventure. “L’envie d'accéder à un rêve encore plus fou, montrer que tout est possible par la force mentale, quelle que soit la contrainte physique”. Pour en faire une aventure humaine et solidaire, il a proposé à deux autres sportifs de se joindre au projet dont le départ est prévu le 10 novembre.
Malia Metella est une ancienne nageuse de sprint multi-médaillée, qui n’a plus besoin de faire ses preuves. Pourtant ça fait plus de 10 ans qu’elle ne s'est pas entraînée, même pour le plaisir. “Mais comme j’ai une âme d’aventurière, j’ai accepté de sortir de ma zone de confort. J’ai peur mais c’est très excitant”.
Le dernier membre du trio est Matthieu Witvoet, passionné de natation en eau libre, il traverse le Détroit de Gibraltar en 2019. En plus de ses performances physiques, ce qui le caractérise le plus sont ses actions environnementales. En 2017, il parcourt 18 000 km à vélo pour lutter contre les déchets plastiques et en mai dernier, il descend la Seine à la nage pour sensibiliser sur la pollution des mégots.
Le lac Titicaca présente des conditions extrêmes
Situé en pleine cordillère des Andes, entre le Pérou et la Bolivie, le lac se trouve à 3 800 mètres d’altitude. Un lieu donc appauvri en oxygène et dont les amplitudes de températures sont très fortes. Pour parcourir 122 km de distance dans une eau à 10 degrés, les athlètes se sont préparés pendant plus d’un an. Des stages d’acclimatations à l’altitude et à l’eau froide ont eu lieu sous la surveillance d’une équipe médicale et de Stéphane Lecat, coach de l’expédition. La dernière répétition générale grandeur nature a eu lieu en juillet sur le Lac de Matemale, dans les Pyrénées-Orientales. L’occasion de découvrir le radeau tout juste finalisé qui leur permettra de prendre leur repas et de se reposer.
Un apport environnemental au-delà de l’aspect physique
L’expédition devrait durer une dizaine de jours. Pour être totalement autonome, il fallait un lieu pour se reposer et pour entreposer les équipements nécessaires à la traversée. Une embarcation sur mesure a été spécialement fabriquée pour l'événement. Elle porte le nom de “Pachamama” qui signifie “Terre Mère” dans la culture des Incas. Ce radeau éco-conçu témoigne la volonté de véhiculer un message fort : le respect de la planète. Sa conception et sa fabrication s’inscrivent dans une démarche éco-responsable. La totalité des pièces et coques sont recyclées ou de secondes mains et les panneaux solaires photovoltaïques permettent aux nageurs d’être autonome dans la production de l’énergie.
Tout au long de la semaine, les 3 participants suivent d'intenses entraînements individuels. L’ultime stage en altitude et en chambre hypoxique se déroulera à la mi-octobre au Centre de ressources, d'expertise et de performance sportives (CREPS) de Font-Romeu. Dernière étape le 2 novembre, s’envoler direction le Pérou.
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