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Brice Sardain, « Les paysages désertiques ont été époustouflants de beauté »

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© Brice Sardain
Écrit par Le Petit Journal LIMA
Publié le 24 janvier 2023, mis à jour le 24 janvier 2023

Le mois dernier, le chef de la section consulaire de l'Ambassade de France au Pérou s’est lancé à l’assaut des 120 Km du Half Marathon Des Sables (HDMS) dans le désert d'Ica. Il nous raconte.

 

L'aventure commence le dimanche 4 décembre. Après une courte nuit passée à l'hôtel à Lima, les 120 participants de la 3ème édition du HMDS au Pérou, arrivés des quatre coins du globe, prennent le bus en direction du désert d'Ica à l'aube. Durée prévue du trajet jusqu'à la ligne de départ de la course : 8 heures. L'ambiance à bord est des plus conviviales. Beaucoup de coureurs sont venus entre amis ou en couple.

Certains courent pour promouvoir des associations caritatives, alors que d'autres ont simplement voulu relever un défi sportif et vivre une expérience humaine hors du commun.

Certains ont par exemple eu cette idée un peu folle de courir trois marathons en quatre jour dans un désert en visionnant une vidéo sur internet. Puis ils se sont dit, pourquoi pas moi ? Ça, c'est pour les coureurs amateurs (dont je fais partie). Parce qu'il y aussi des coureurs plus aguerris, qui ont l'expérience de ces longues courses extrêmes de plus de 100 km qu'on appelle aussi "ultra", soit une distance plus longue qu'un marathon. D'ailleurs, on les remarque assez facilement étant donné qu'ils sont très athlétiques. Cette diversité de profils, entre amateurs et pros, permet d'échanger sur les parcours de vie des uns et des autres, autour d'une passion commune, celle du "running" et de "l'ultra trail".

 

Brice Sardain, « les paysages désertiques ont été époustouflants de beauté »
© Brice Sardain

 

La première étape longue de 26 km est bouclée en 3h40. Elle s'est bien passée, mais il a fallu lutter contre le vent qui soufflait très violemment en se couvrant le visage pour ne pas se le faire fouetter par le sable. A l'arrivée, les jambes sont donc lourdes et le corps fatigué. Il va ainsi falloir bien récupérer avant l'étape de demain, une boucle de 62 km avec plus de 1 500 mètres de dénivelé positif, le tout sur du sable et sous un soleil de plomb. Je me réjouis de ne pas avoir été victime de crampes grâce à une hydratation régulière, car c'est toujours ma crainte sur de longues distances par fortes chaleurs. D'autres coureurs ont été moins vigilants et chanceux et ont été contraints de baisser de rythme en raison de la gêne provoquée par les crampes.

La deuxième étape a tenu toutes ses promesses. On en a pris plein les yeux. Mais cela a été dur, très dur. Après avoir traversé des paysages désertiques sublimes et à couper le souffle, sous une forte chaleur que seul le vent parvenait à atténuer, les dix derniers kilomètres, du plat roulant, ce sont fait au mental.

En effet, et même si mon organisme avait plutôt bien tenu grâce, comme le jour précédent, à une bonne hydratation et une alimentation adéquate tout au long du parcours, mes pieds ont en revanche beaucoup souffert dans le sable meuble des majestueuses dunes d'Ica. Résultat : de gigantesques ampoules qui faisaient de chaque pas un supplice. Mais il ne fallait surtout rien lâcher, aller jusqu'au bout de soi-même et absolument finir cette très longue étape. De l'avis des coureurs qui ont participé à plusieurs courses de l'HDMS dans d'autres pays, celle du Pérou est de loin la plus dure. C'est tout dire.

 

Brice Sardain, « les paysages désertiques ont été époustouflants de beauté »
© Brice Sardain

 

Le jour de repos à fait énormément de bien et a permis de récupérer des forces. J'ai passé une bonne partie de la journée à l'infirmerie afin de me faire soigner mes inombrables ampoules, dans l'espoir d'être rétabli pour l'ultime étape le lendemain. La journée a également été très conviviale du fait que les coureurs ont pu échanger sur leurs expériences de course, chacun y allant de son anecdote. L'un a par exemple participé à la diagonale des fous, l'un des trails les plus exigeants au monde et qui se déroule à l'île de la Réunion. On fait également le débrief de la course d'hier, tout le monde s'accordant à dire que le parcours était magnifique mais dur. Pourtant aucun abandon n'a été déploré, ce qui met en exergue la force de caractère de ce groupe de 120 coureurs. Il est 20h, la journée de repos s'achève et tout le monde est déjà au lit. Il faut dire que le départ de la dernière étape est tôt, dès 4 h du matin.

28 km sont au programme de la dernière journée de course. Selon l'organisation, c'est "roulant", autrement dit relativement plat et avec peu de sable meuble. Mais il faut tout de même courir avec des ampoules sous les pieds et par conséquent faire abstraction de la douleur et tout donner pour rallier la ligne d'arrivée. C'est chose faite en un peu plus de 3h30.

L'aventure prend fin dans un décor somptueux et magique, celui du désert d'Ica, au bord de l'océan.

L'organisation a été remarquable, les soignants ont fait des miracles aves les pieds meurtris des coureurs, et les paysages désertiques ont été époustouflants de beauté. Bref, on en redemande. Merci à HMDS de m'avoir permis de vivre cette belle aventure et merci au Petit Journal de m'avoir permis de la partager avec ses lecteurs.

 

Brice Sardain, « les paysages désertiques ont été époustouflants de beauté »
© Brice Sardain

 

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