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« C’est le Québec qui est né dans mon pays ! »

Emanuelle Dufour a été invitée à présenter son livre « C’est le Québec qui est né dans mon pays ! » dans le cadre du festival de la Francophonie, organisé par l’Alliance française.

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Écrit par Virgine Wéron
Publié le 28 mars 2024, mis à jour le 30 mars 2024

Le festival de la Francophonie, qui a eu lieu à Lima du 11 au 27 mars, a proposé un calendrier culturel riche et varié permettant de mettre en avant la langue française. De nombreux pays francophones y ont été représentés. Ce mardi 26 mars, pour le dernier événement du Festival, c’est le Québec qui était à l’honneur avec Emanuelle Dufour qui, à travers son livre, nous parle de son pays et nous fait découvrir son histoire...bien avant le Québec !

Quebec
@VWéron

 

«La vérité, c’est que je suis Québécoise, que ma famille habite leur territoire traditionnel depuis plus de 200 ans et, pourtant, je ne connais pratiquement rien d’eux et je n’en connais aucun. La vérité, c’est que j’ai honte de moi. Honte de nous.»

 

Voici comment Emanuelle Dufour introduit son livre ! Elle évoque « l’ignorance » des Québécois envers les Premières Nations (peuples autochtones du Canada), la « honte coloniale » et un « racisme systémique » présent dans le pays.

 

« Il faut prendre acte de ce sentiment, qui n’est pas celui qu’on souhaite ! Il y a un malaise dans la question de la rencontre donc ouvrons un espace sécuritaire pour y réfléchir, pour créer un dialogue. »

Voilà l’objectif de sa bande dessinée, écrite dans le cadre de sa démarche de recherche-création doctorale en éducation par les arts (UConcordia), mêlant la BD et la sécurisation culturelle, forte également d’une maitrise en anthropologie (UdeM). Elle utilise sa propre histoire personnelle comme fil narratif pour parler et faire parler les peuples autochtones et allochtones.

Pour réaliser son livre, ce ne sont pas moins d’une quarantaine de contributeurs autochtones et non autochtones qui ont parlé de ce qu’ils voulaient, ont échangé avec Emanuelle Dufour qui a recueilli leurs propos et a permis...

« d’ouvrir le dialogue au-delà des textes scientifiques que personne ne lit dans la population ».

Quebec
@VWéron

Dans un pays comme le Pérou, qui a lui aussi un fort passé colonial, il était intéressant d’écouter une autre histoire de colonialisme, celle du Québec, la prise de conscience progressive et le travail de mémoire qui peut être fait.

 

« Les contextes du Pérou et du Canada sont très différents, reste que la colonisation est la colonisation. La violence au cœur de ce projet colonial : l’appropriation des ressources, les discriminations, c’est la même ! La différence c’est la proportion. Mais la question du racisme et de tous les stigmates associés à la colonisation, ces violences-là, les conséquences se ressemblent d’un pays à l’autre. »

 

Son livre, sorti en 2021 a eu des retombées bien au-delà de ses attentes puisqu’il a été largement publié, et est même dorénavant travaillé dans les écoles, ce qui permet une prise de conscience progressive des Québécois sur leur passé colonial.

« Le livre a été très bien accueilli, tant au niveau de la critique que des écoles, tant du côté autochtone que du côté non autochtone. »

Au-delà de la découverte d’un livre et de l’histoire coloniale d’un pays, c’est une discussion autour de valeurs fondamentales à une cohabitation des populations dans le respect de chacun que l’auteure nous partage, et qui renvoie nécessairement chaque participant à sa propre histoire, quel que soit son pays d’origine…

Vous pourrez emprunter le livre à la médiathèque de l’Alliance française.

Et pour aller plus loin sur le sujet, Emanuelle Dufour nous suggère, entre autres, de regarder la série Pour toi Flora, produite par Jason Brennan qui raconte l’histoire d’un frère et d’une sœur  d’origine Anishnabe qui grandissent dans un pensionnat «indien» et de lire Kumum de Michel Jean qui parle des Innus.

Ces œuvres, dont celle d’Emanuelle Dufour, sont essentielles pour faire connaître l’histoire au plus grand nombre et faire avancer la prise de conscience collective…

 

Virgine Wéron
Publié le 28 mars 2024, mis à jour le 30 mars 2024

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