Cinécinéma revient à l’Institut français, et célèbre ce mois-ci 4 films français sélectionnés au festival de Cannes de 2019. Ce mercredi 3 février sera projeté Zombi Child de Bertrand Bonello.
Pour ce mois de février, l’Institut français a décidé de projeter 4 films français primés au festival de Cannes en 2019. L’occasion de découvrir ou de redécouvrir d’excellents courts-métrages inédits. Mercredi 3 février, à 18h00, c’est Zombi Child du réalisateur Bertrand Bonello qui sera mis à l’honneur.
Vaudou et Zombi à Paris
L’histoire se situe à Paris, dans le prestigieux pensionnant de la Légion d’honneur. Mélissa, une nouvelle élève d’origine haïtienne, doit raconter quelque chose de très personnelle pour entrer dans la sororité. Elle parle alors de sa tante qui pratique le vaudou et évoque le lourd secret qui règne dans sa famille depuis des décennies. L’une de ses camarades se sent dangereusement attirée par son histoire.
Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, lors du festival de Cannes de 2019, Zombi Child a reçu un accueil très chaleureux de la part du public et des critiques de cinéma.
Une inspiration venue d’Haïti
Le film est inspiré de l’histoire de Clairvius Narcisse, un haïtien qui aurait été drogué et zombifié dans les années 1960. Il aurait été forcé à travailler en tant qu’esclave dans une plantation avec d’autres zombies.
Bien avant le tournage, Bertrand Bonello entend parler d’Haïti, de ses histoires et de sa culture. Comme un pense-bête, il écrit sur un carnet deux mots : « Zombi, Haïti ». C’est décidé, un jour il réalisera un film sur les zombies. Des années plus tard, il commence l’écriture du scénario. Pour s’inspirer et se former il regarde les œuvres de George A. Romero, le spécialiste des films de zombies.
Bertrand Bonello a fait le choix d’écrire Zombi Child sans e final. Il explique que "Zombie est l’orthographe américaine. Zombi, c’est le zombi originel, qui est une figure profondément inscrite dans l’histoire et la culture d’Haïti. Il résulte d’un usage mauvais du vaudou, quelque chose dont on ne parle pas, dont certains nient souvent l’existence. Pourtant, tout le monde là-bas sait comment se déplace et comment parle un zombi."
Bertrand Bonello, entre grosses productions et films à petit budget
Après plusieurs grosses productions, comme L’Apollonide : souvenir de la maison close, Saint-Laurent ou Nocturama, Bertrand Bonello souhaitait revenir à un projet plus modeste. Il a fait appel à de jeunes actrices inconnues et a insisté pour tourner en extérieur, en Haïti. Pour Marcos Uzal, critique à Libération, « l'absence de star et la modestie du budget apportent une simplicité nouvelle, une dimension de série B qui s'accorde bien au cinéma auquel [Bonello] rend hommage ».