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Jérôme Le Bars : « Les écoles françaises représentent l’excellence ! »

Jérôme Le Bars coordinateur du réseau MLF parle dans un lycée français du CaireJérôme Le Bars coordinateur du réseau MLF parle dans un lycée français du Caire
Écrit par Ingrid Buffard
Publié le 13 avril 2021

Proviseur coordinateur du réseau MLF en Egypte, Jérôme Le Bars nous parle de ses missions pour la Mission laïque française et de son parcours dans l’éducation nationale.

L’histoire de la MLF

La Mission laïque française a été créé en 1902 par Pierre Deschamps, un professeur de français. Il part enseigner à Tunis, sur l’île de la Réunion, puis à Madagascar. C’est au contact de ces populations qu’il se rend compte que l’enseignement prodigué par l’éducation française n’est pas adapté aux locaux. Pour Pierre Deschamps, il est important de créer une « mission laïque », pour compenser les enseignements diffusés par les congrégations religieuses.

Pierre Deschamps le fondateur de la Mission laïque française MLF

En 1907, la Mission laïque française est reconnue d’utilité publique. Loin du contrôle du gouvernement, cette institution souhaite « amener les populations locales à se perfectionner eux-mêmes et non aller contre leur nature en tentant de les assimiler ».

Aujourd’hui, la MLF est à la tête de 111 établissements, dans 36 pays.

Jérôme Le Bars, une carrière tournée les élèves allophones

Jérôme Le Bars présente le réseau de la MLF en Egypte

Jérôme Le Bars a commencé sa carrière dans l’éducation nationale à Montpellier. Très vite, il crée un centre d’accueil pour les élèves allophones nouvellement arrivés en France. Le centre Léopold Sédar Senghor permet aux élèves d’intégrer progressivement une filière générale. « Avant, lorsque des jeunes arrivaient en France, ils allaient directement dans une filière professionnelle. On ne cherchait pas à tester leurs connaissances. Aujourd’hui, on prend le temps de les aider et de les accompagner dans une filière plus générale », explique Jérôme Le Bars.

Toujours tourné vers l’autre et vers l’étranger, Jérôme Le Bars quitte le Sud de la France pour Alexandrie en 2013. Il devient alors le proviseur du lycée français d’Alexandrie et le coordinateur du réseau de la MLF en Egypte.

Avec ce nouveau rôle, Jérôme Le Bars veut créer de nouvelles écoles françaises dans le pays, pour accueillir encore plus d’élèves français ou allophones. Depuis plusieurs années, il note qu’il y a une forte demande de l’enseignement du français. « Il nous est arrivé de refuser 80 % des demandes ». L’enseignement du français en Egypte plait. C’est un marqueur social. « En Egypte, les écoles françaises représentent l’excellence ! Nous avons la réputation d’avoir un système exigeant, qui développe l’esprit critique », se félicite-t-il.

Multipliant les casquettes, Jérôme Le Bars a créé en 2018 B’sarya for Arts, un centre d’art à Alexandrie, qui favorise les rencontres entre artistes étrangers et égyptiens.

La Mission Laïque Française souhaite former ses enseignants

En début de son mandat, le Président Emmanuel Macron a fait savoir qu’il voulait doubler le nombre d’écoles françaises à l’étranger. Pour ce faire, il faut également doubler les enseignants français, qui feront rayonner l’enseignement de la langue française et de sa culture.

La formation des enseignants est au cœur des missions de la MLF. Pour Jérôme Le Bars, ces formations sont de toute importance. Qu’elles soient entre pairs, de courte durée sur une thématique précise ou bien sur une année, ces formations ont pour but d’accompagner les enseignants dans leur apprentissage du français auprès d’élèves allophones.

 « Repenser l’école différemment, suite à la crise sanitaire »

Avec la crise sanitaire survenue en 2019, les écoles égyptiennes se sont vues fermer en mars 2020. Depuis, les cours alternent entre présentiel et à distance.

Jérôme Le Bars veut repenser l'école différemment avec la MLF

Pour Jérôme Le Bars, c’était alors le moment de repenser l’enseignement. Pour le coordinateur de la MLF, « il faut conserver la possibilité du modèle hybride de façon pérenne ». En tant que proviseur, il a vu les effets du distanciel sur les élèves, et il n’y a pas vu que du négatif. Il raconte avoir remarqué que certains élèves agités en classe devenaient plus calmes lors des cours en distanciel et se révélaient.

Il est donc nécessaire de voir le positif du distanciel pour avancer et proposer un autre enseignement. « Il n’y a pas une pédagogie adaptée à tous les enfants. Il faut réfléchir à ce que la Covid a apporté de positif ».

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