La Malaisie est un des pays d'Asie les plus attractifs pour les expatriés, et ce pour deux raisons : le cadre de vie et les opportunités de business. Cependant, une fois sur place, il est parfois difficile (voire infernal) de trouver un logement convenable. Kabir Narth, agent immobilier à Kuala Lumpur, nous en dit plus sur le marché malaisien et sur les choses à faire ou à éviter quand on part à la recherche d'un logement.
Prudence avec les agences
Les expatriés avec qui Kabir Narth a eu affaire viennent des quatre coins du monde, même s'il observe une prépondérance de nouveaux arrivants australiens et? français. Pour lui, ce que les expatriés recherchent se résume à la situation géographique de leur lieu d'habitation. Evidemment, tout le monde s'attend à acquérir un logement propre, moderne et soigné, mais les critères de recherche qui prévalent sont ceux des commodités à proximité. "Le côté pratique est très important. La plupart de mes clients expatriés choisissent Bangsar, Mont Kiara et Damansara. Les gens veulent être installés confortablement, avec tout ce qu'il faut aux alentours, mais pas trop loin du centre. L'emplacement du logement est le critère le plus important dans les demandes auxquelles je dois répondre", explique Kabir Narth.
Brice, jeune actif français travaillant dans la logistique, a d'ailleurs porté son choix sur un condominium dans le quartier de Bangsar, ("car la plupart des étrangers vivent dans un ?'condo'' !"). Kabir nous confirme ce choix récurrent des expatriés dont les contrats sont déterminés : "Les appartements et les condominiums notamment sont très pratiques, car ils regroupent en général toutes les commodités ? piscine, fitness, petites épiceries. Ce sont généralement des endroits très sécurisés et pour lesquels les retours sur investissements sont directement visibles". Si Brice a choisi ce quartier, c'est pour sa concentration en expatriés et sa proximité avec les services et commodités. "Et puis, il y règne une atmosphère différente, comme celle d'un petit village", ajoute-t-il. Il conseille de passer par le biais d'une agence immobilière, car les agents connaissent très bien les tarifs et peuvent aider à négocier.
Kabir ajoute : "Il est généralement conseillé de passer par une agence, parce que les employés sont habitués au marché et peuvent vous trouver un logement rapidement selon vos critères de recherche". Toutefois, il précise qu'il faut se méfier de certains agents qui peuvent vous embarquer dans une sorte de coup monté. "Pensez à vérifier qu'il soit bien affilié à une agence, regardez sur internet son profil et les critiques adressées à son égard, et surtout, demandez-lui son numéro d'agent. Chaque agent immobilier est immatriculé, et ce numéro doit apparaître sur la carte de visite. S'il n'a pas de numéro d'agent ou qu'il ne veut pas dévoiler les coordonnées de son agence, ne faites pas affaire avec lui, il risque fort de vous entourlouper et de partir avec votre argent sans plus donner de nouvelles ".
Un marché des possibles pour tous les rythmes de vie
Valérie, mère de famille française, n'est pas passée par une agence. Elle a porté son choix sur une maison coquette dans le quartier de Damansara Heights, "pour son calme, sa verdure, sa proximité de l'école française et de toutes commodités (médecins, shopping, restaurants)? Dans ce quartier, nous sommes proches de tout ". Dans ce cas précis, c'est par le bouche à oreille que Valérie a trouvé son logement. "Des amis vivaient dans cette maison et sont partis à Singapour". Damansara est l'un des quartiers les plus verdoyants de Kuala Lumpur, et est généralement l'élu des familles en quête de tranquillité, loin de l'agitation urbaine. A l'inverse, Clément a choisi de son côté d'habiter en plein c?ur de Bukit Bintang, dans un grand appartement au 20e étage d'une tour tout confort avec trois colocataires. "Le quartier et très vivant, bien desservi, et à seulement cinq minutes de mon bureau. Et quoi de mieux pour commencer dans une nouvelle ville que par une colocation pour connaître du monde ?". Le jeune VI (Volontaire International) avait opté pour la recherche de "proximité" et a finalement trouvé son logement "après avoir envoyé un mail à tous les VIE déjà sur place en demandant s'il y avait une place pour [lui] !".
Obstacles aux contrats de courte durée
Toutefois, si vous prévoyez de rester à Kuala Lumpur à court terme (comprendre moins d'un an), il devient plus difficile de trouver chaussure à son pied. Les propriétaires et les agences refusent en général de louer pour si peu de temps, par crainte d'escroquerie de la part des étrangers. "Les propriétaires se méfient des visas touristes ou courte durée parce qu'ils craignent que l'expatrié s'en aille sans prévenir. Cette situation serait compliquée à gérer, dans la mesure où il faudrait trouver d'autres locataires. Les propriétés peuvent être retrouvées dans des conditions déplorables, etc. Les contrats engagent donc généralement pour un an", explique Kabir Narth.
Cette obligation d"engagement cache une autre réalité du marché de l'immobilier malaisien. Les agents, même s'ils sont employés par une agence fixe, n'obtiennent aucun salaire et ne sont payés qu'aux commissions qu'ils récoltent après les ventes qu'ils effectuent ou la signature des baux. Ces commissions peuvent être calculées sur la base d'un quota de contrats signés par mois ou sur un montant en ringgits de transactions effectuées par an. Les agents auront donc tendant à privilégier les contrats longue durée, qui leur assurent un revenu convenable. "Ici, les agents n'ont aucune sécurité, pas de salaire fixe ou de subventions. Parfois, on rafle une mise après une grosse vente, et parfois, on attend sans rien pendant deux semaines. Tout le monde peut être agent immobilier. Ce n'est pas comme l'Australie ou l'Europe, où les agents rentrent chez eux le soir et savent qu'ils ont un salaire à chaque fin de mois. En Malaisie, c'est à l'agent de se créer son réseau de contacts et d'être commercial et vendeur".
Vérifier les prix sur un marché imprévisible
A l'heure actuelle, le marché immobilier en Malaisie est un peu imprévisible. Les prix varient énormément en fonction de l'emplacement. "Tout ce qu'il faut retenir, c'est que plus le prix est élevé, meilleurs sont les retours sur investissement". A Bangsar, Mont Kiara et Damansara Heights, compter environ 1,5 à 2 millions de ringgits minimum pour acheter une propriété, 3.000 à 4.000RM pour une location moyenne (2 chambres 2 salles de bain). Mais dans tous les cas, "méfiez-vous des agents, certains peuvent être retors. Si un riche Australien annonce un budget de 5 millions de ringgits pour une propriété, et que l'agent est un peu véreux, il risque de lui vendre une maison qui en vaut 2 millions pour le budget de l'acheteur. C'est au client de faire ses "devoirs" et de vérifier sur internet les coordonnées de son agent, et la véracité de ses dires en ce qui concerne les prix du quartier ou la qualité de vie du voisinage".
Bangsar par l'intermédiaire d'une agence, Damansara par un contact ou les recommandations d'une amie, Bukit Bintang en allant frapper aux portes ou en prospectant auprès des agents de sécurité des immeubles, Mont Kiara par le bouche à oreille? Les solutions sont nombreuses pour trouver son bonheur, et avec de la patience et de la persévérance, chacun finit par trouver ce qui lui convient. Accrochez-vous simplement les premiers jours !
Noëmie Sor (www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur.html) Vendredi 22 février 2013
Informations pratiques :
A la signature d'un contrat, on vous demandera : votre passeport, votre permis de travail, votre visa de travail et la plupart du temps les coordonnées de votre entreprise. Munissez-vous de tous ces papiers pour signer le contrat final. Tout contrat doit être imprimé sur papier. N'avancez rien tant que vous n'avez pas le contrat en main.
Adresses utiles pour les colocations, appartements ou chambres à louer :