La société de consulting Orinox basée à Châteaubriant, a ouvert en mars son tout premier bureau en Asie, et c'est la capitale malaisienne qui a été choisie pour être leur nouveau point de développement.
(François Martinet et Maxime Fourreau)
À seulement 24 ans, François Martinet, diplômé d'une école d'ingénieur, s'est vu propulsé à la tête de la société, en Asie du Sud-Est. Derrière se cache Maxime Fourreau, son fondateur, qui a lancé Orinox en 2008. ?L'étranger c'est ce qui est de l'autre côté de la frontière du connu. Ça peut faire peur? explique cependant François Martinet, pour qui une installation outremer semblait toute naturelle.
Basée en Loire-Atlantique (France), Orinox est une société de consulting spécialisée dans l'ingénierie. L'entreprise travaille avec un géant du software : l'éditeur de logiciels AVEVA, présent dans plus de 50 pays. ?Notre mission est d'accompagner les entreprises vers la maîtrise des outils AVEVA pour qu'elles se concentrent sur la réalisation de leurs projets d'ingénierie. Pour cela, nous développons des outils spécifiques à leurs besoins, nous réfléchissons avec eux à la digitalisation de leurs sites industriels, nous réalisons des études, ou nous leur envoyons nos experts en assistance technique. Indépendants, nous réalisons également de la Recherche et Développement pour l'industrie de demain? explique François Martinet. Orinox compte deux autres bureaux en France, à Paris et à Lyon. Il y a deux ans, la société s'exporte à l'étranger et ouvre un bureau d'études à Houston aux Etats-Unis. Orinox compte aujourd'hui 75 collaborateurs, dont 65 en France, le reste à travers le monde sur des projets à Houston, Calgary, Montréal, Abu Dabi, en Afrique du Sud et aujourd'hui à Kuala Lumpur, où ils étaient déjà intervenus il y a deux ans.
?La Malaisie voit le potentiel des petites entreprises comme nous?
Si l'installation en Malaisie s'est décidée il y a deux ans, c'est parce que ?l'entreprise marche bien en France?, mais aussi pour suivre AVEVA. ?AVEVA a découpé la Terre en trois régions. Pour l'Europe, elle a sa base commerciale à Paris, en Amérique, c'est à Houston que ça se passe et en Asie, ils se sont installés à Kuala Lumpur. De la même façon qu'on les a suivi à Houston, nous nous installons en Malaisie. Cela nous permet d'être au plus près de nos clients?. En effet, l'entreprise britannique recommande régulièrement Orinox pour le déploiement de ses outils. ?Nous avons un bureau de représentation à la chambre de commerce franco-malaisienne (CCIFM) et AVEVA, superbement placée dans Kuala Lumpur, me permet d'utiliser ses bureaux pour mes réunions clients. Cependant, je suis bien à la recherche de mes propres locaux pour faire grandir un bureau d'étude. La France et la Malaisie entretiennent des relations diplomatiques et commerciales fortes. La Malaisie voit le potentiel des petites entreprises comme nous et nous facilite certaines démarches? ajoute le nouvel ingénieur commercial d'Orinox, soulignant aussi l'aide apportée par des institutions comme Business France et la CCIFM, pour toutes les questions administratives et juridiques.
Leur objectif à court terme est de décrocher les premiers contrats. Pour cela, François Martinet a amorcé une phase de recrutement afin de constituer une équipe. ?À la fin de l'année, un lead-technique doit venir ici pour former les nouveaux collaborateurs aux méthodes Orinox d'utilisation des outils AVEVA. L'objectif est de monter un bureau d'études de 10 personnes à l'horizon 2017?. Orinox a déjà quelques contacts : ?Nous avons dès le départ choisi d'être sur plusieurs secteurs, que ce soit l'Oil & Gas, l'énergie, la chimie, la biomasse, le traitement de l'eau, très en vogue ici, même si le marché n'est pas à son maximum?. En effet, François Martinet avoue que le leader en Oil & Gas en Malaisie, Petronas, est très intéressé par leur travail. ?Ils nous sollicitent beaucoup. C'est une très belle carte à jouer d'un point de vue référence? se réjouit François Martinet, tout en restant prudent. Dans leur panel de clients à venir, ils ciblent aussi les entreprises françaises avec qui ils travaillent en France, et qui possèdent une filiale à Kuala Lumpur.
La société qui a les yeux tournés vers le futur pense encore à s'agrandir : ?nous voulons que Kuala Lumpur soit notre base pour toute la région Asie, et pourquoi pas ouvrir d'autres agences ailleurs?. L'Asie offre en effet des marchés différents, comme la marine off-shore : ?Peu présent en France dans ce type de secteur, il est surprenant de voir que juste pour la Corée du Sud, plusieurs milliers de licences sont utilisées, qui sont autant d'opportunités pour Orinox. Et cette dynamique n'est pas unilatérale : nous apportons aussi à AVEVA des nouveaux secteurs industriels, et une offre globale en appuyant le service avec notre connaissance métier. L'idée de faire naitre une nouvelle entité d'Orinox d'ici quelques années ne nous effraie pas, notre but premier étant de servir toujours mieux nos clients? projète François Martinet, tout en gardant un pied à terre à Kuala Lumpur.
Gregor Clauss (www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur.html) jeudi 19 mai 2016
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