

Le 8 mars 2014, le Boeing 777-200ER reliant Kuala Lumpur à Pékin a mystérieusement disparu en vol, entraînant la mort présumée de 239 personnes . Le 17 juillet de la même année, le vol MH17 Amsterdam-Kuala Lumpur, également avec un Boeing 777-200ER, a été abattu au-dessus de l'Ukraine, causant la mort de 298 personnes. L'année 2014 s'est achevée sur le crash de l'avion QZ8501, un Airbus reliant Surabaya (Indonésie) à Singapour avec un bilan de 162 morts. 2014 restera une année très sombre pour l'aviation malaisienne. Pourtant, le risque qu'un avion ait un accident mortel est de plus en plus réduit. La probabilité est d'un sur 11 millions . Le sort s'acharnerait-il sur la Malaisie ?
La loi des séries
En 2014, les deux premiers accidents d'avions de la compagnie Malaysia Airlines ont provoqué la fuite d'une grande partie de la clientèle. L'entreprise, en difficulté financière, a annoncé fin août la suppression de 30% de son personnel ainsi que le changement du PDG .
Pourtant, depuis 40 ans, le nombre d'accidents d'avions a considérablement baissé. En 1974, 67 accidents, recensés par l'organisation Aviation Savety Network, ont provoqué la mort de 1.989 personnes. Ces chiffres ont progressivement chuté jusqu'en 2014, avec 20 accidents et 692 morts. L'avion reste, avec le train, le moyen de transport le plus sûr.
La probabilité que les compagnies malaisiennes soient à elles seules responsables de trois des plus importants accidents d'avions en 2014 semble infime. Loi des séries ou pur hasard ? Selon les propos d'Elise Janvresse, recueillis par Le Figaro, la loi des séries n'est en rien une loi scientifique. Cette chercheuse en mathématiques a affirmé, qu' ?en se basant sur les chiffres des 10 années précédentes, [?] il y a une chance sur 10 pour que cinq crashs se produisent sur une période de 22 jours, n'importe quand au cours d'une année?. S'il s'agit d'une probabilité relativement faible, elle montre néanmoins que la succession des crashs d'avions, dans le temps ou dans l'espace, est l'?uvre du hasard.
Une explication à cette année tragique ?
La succession des accidents aériens est la conséquence du hasard. Par contre, les accidents en tant que tels sont rarement dus au destin. Il est donc plus simple de trouver les causes des crashs d'avions, plutôt que d'essayer de trouver une suite logique permettant de prévoir le prochain crash !
Source : PlaneCrashInfo.com
L'erreur humaine est le premier facteur de crash entre 1950 et 2010. Il n'est malheureusement pas possible de dire que le taux de crashs dus à une erreur humaine a baissé depuis 1950. Certes, les formations sont meilleures. Mais si le nombre d'accidents aériens a diminué, le nombre d'erreur a diminué dans les mêmes proportions. Ainsi, entre 2005 et 2011, sur 435 accidents recensés dans le monde, 207 sont la conséquence d'une erreur du pilote. L'exemple le plus emblématique reste surement le vol Rio-Paris, le 1er Juin 2009. Selon René Amalberti, expert européen qui s'exprimait dans le journal Le Monde, l'erreur humaine ne pourra jamais disparaître complétement. Bien au contraire. "Les types de pilotes sont de plus en plus disparates, bien ou mal payés, issus du monde développé ou non, avec des subtilités de formations différentes. Ces différences d'approches peuvent constituer autant de petits grains de sable face à la machine?. Le schéma de l'aviation est l'illustration parfaite des inégalités entre les pays développés et les pays en développement, qui n'ont pas toujours la même vision de la sécurité.
Mais l'erreur humaine n'est pas le seul facteur à l'origine des crashs d'avions. Deux autres facteurs ont une importance considérable entre 2005 et 2011 : le taux d'accidents dus à des conditions climatiques particulières (avec 82 cas au compteur) et les problèmes techniques (74 cas). D'où la question : la météo peut-elle être à l'origine du crash d'un avion ? Les avions peuvent voler dans la plupart des circonstances, à une exception près : le cumulonimbus. Ce gros nuage vertical est souvent accompagné de vents violents, ainsi que de fortes pluies, voire d'orages. Mais avec les dernières technologies, le pilote peut prévoir, plusieurs centaines de kilomètres avant, où se situe le cumulonimbus, et comment le contourner. Si par erreur un avion passe dans un de ces dangereux nuages, il est capable de résister à chacun des risques qu'il rencontrera, mais il ne pourra pas les affronter et les gérer en même temps. Cette accumulation des facteurs a souvent provoqué le crash d'un avion. Exemple frappant, l'avion MD83 d'Air Algérie qui s'est crashé le 24 juillet dernier au Mali. Le McDonnell Douglas, supposé relier Ouagadougou à Alger, a annoncé, une heure à peine après avoir décollé, qu'il allait éviter une zone de cumulonimbus. Cependant, il est très probable qu'il se soit aventuré dans un chemin entre deux cumulonimbus, au lieu de contourner l'ensemble des dangers.
Le risque zéro n'existe pas, mais les avions les plus récents peuvent frôler la perfection du contrôle dans l'ensemble des situations grâce à leur modernité. Ils sont en effet capables de résister à la foudre. Ce qui est une bonne nouvelle quand on sait que les avions sont foudroyés toutes les 1.000 heures de vols. De même, les grêlons, quelques soient leurs tailles, ne peuvent pas être la cause d'un crash, tout comme les vents violents.
Il existe aussi des accidents liés à des actes criminels, recensés au nombre de 23 entre 2005 et 2011. Le dernier en date est un avion de la compagnie Malaysia Airlines, touché par un missile au-dessus du territoire ukrainien.
Enfin, 49 cas de crashs restent non-élucidés, parmi lesquels l'appareil de Malaysia Airlines, disparu le 8 mars 2014.
S'il n'y a aucune loi des séries, il existe bel et bien des séries noires. Des successions d'événements, très peu probables, que l'on tente d'interpréter. Parce qu'il est humain de vouloir comprendre, de trouver une logique. Mais finalement, malgré l'énumération des causes des crashs, certains mystères persistent. On ne peut qu'espérer que les progrès constants de la technologie améliorent encore la sécurité des vols, tant au niveau des appareils, que des moyens de prévision météorologiques, de communications et, en dernier recours, des moyens de recherche des appareils avec lesquels le contact a été perdu.
Marie Nardoux (www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur.html) jeudi 29 janvier 2015
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