Dans le cadre de la démarche ambitieuse et réussie de réensauvagement de Babanango, au Kwazulu Natal, deux lions mâles ont été réintroduits dans la réserve après environ 150 ans d’absence.
En avril 2023, ces majestueux animaux ont été déplacé de la réserve privée de Nambiti vers la réserve de Babanango, grâce à l’intervention de groupes impliqués dans la Conservation de la nature. Avant de les relâcher, les deux lions ont été équipés de colliers émetteurs pour faciliter leur suivi. Leurs mouvements ont été enregistrés quotidiennement pour s'assurer qu'ils s'adaptent à leur nouvel environnement.
Le retour de cette espèce emblématique à Babanango est tout à fait approprié, la réserve étant nichée au cœur du Zululand, le long de la vallée historique des rois, lieu de sépulture traditionnel de générations de rois zoulous.
Rôle écologique en tant que superprédateur
Le lion joue un rôle crucial dans l'écosystème africain en tant que prédateurs au sommet de la chaine alimentaire. Dans la réserve de Babanango, une vaste zone sauvage de plus de 20 000 hectares, les grands herbivores comme le zèbre, le gnou, le buffle et l’élan, sont de plus en plus nombreux. La prédation de ces animaux par les lions permettra de gérer leurs populations en éliminant les animaux âgés, malades ou blessés, favorisant la bonne santé des populations. La présence des lions profitera également à d'autres espèces de charognards, telles que les vautours et les hyènes brunes, en leur donnant accès à davantage de carcasses.
Afin de garantir la diversité génétique, les lions de Babanango seront considérés comme faisant partie d’une métapopulation (populations de sous-populations dans une zone définie) et seront rejoints dans un avenir proche par quatre femelles provenant d'autres régions d'Afrique du Sud.
Un projet ambitieux et réussi de réensauvagement
La réintroduction de ces prédateurs, initiée par l’organisation à but non lucratif (NPO) « Conservation Outcomes » et les propriétaires fonciers communautaires, s'inscrit dans une vision plus large de la réserve et de sa contribution à la conservation. C’est le symbole de l'aboutissement d'années d'investissements de la part des parties prenantes, dont les trois Community Trusts, propriétaires majoritaires des terres.
Kenneth Buthelezi, président de l'Emcakwini Community Trust, se réjouit de cette évolution. "Entendre le rugissement des lions se répercuter dans les vallées de Babanango, le cœur du Zululand, c'est le son d'un nouveau succès en matière de conservation", a-t-il déclaré. "Le lion est le roi des animaux et nous le comparons à notre roi. C'est pourquoi nous appelons notre roi l'Ingoyama, ce qui signifie le lion de la nation zoulou", a-t-il déclaré, expliquant la signification culturelle du grand félin.
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