Lionel Schutz revient sur son parcours à l'Alliance Française de Johannesburg

 

Propos recueillis par Philippe PETIT

 

L’Alliance Française de Johannesburg

Lepetitjournal.com: Vous êtes devenu le directeur de l’Alliance Française de Johannesburg et de Soweto en septembre 2021. Était-ce un choix de longue date ?  

Lionel Schutz : Mon arrivée en tant que directeur de l’Alliance Française de Johannesburg et de Soweto en septembre 2021 était une nouvelle aventure professionnelle.

Après avoir travaillé pendant des années dans la diplomatie et la coopération humanitaire, environnementale ou encore scientifique en France, à Monaco et dans des pays d'Afrique, je souhaitais ouvrir un nouveau chapitre en rejoignant l’Alliance Française et participer à ses missions tournées vers la coopération linguistique et culturelle.

 

Lpj: Connaissiez-vous le rôle et l’importance de cette institution avant de venir diriger ses implantations de Johannesburg et Soweto?

LS: Je connaissais déjà l'importance de l'institution, et son rôle essentiel dans la promotion de la langue française et des cultures francophones. L'Alliance est un pont culturel, un lieu de dialogue et d'échange, où des projets très différents pouvaient être menés, et j'étais curieux de m’engager dans cette nouvelle mission.

 

Lpj: De toutes ces années, quels évènements, spectacles ou manifestations organisés par l’AFJ vous  vous ont le plus marqué ?

LS:  Parmi les moments les plus marquants de mon mandat, je retiens l'organisation des expositions « Decades of Connection » avec Air France et « Un Certain regard – 35 ans de reportages » avec l’Agence France Presse.

 

Ces expositions uniques en Afrique du Sud sont le fruit de collaborations exceptionnelles avec de nombreux partenaires. C’est aussi un très bon exemple d’une mobilisation de la Team France pour le rayonnement de notre pays ici en Afrique du Sud. J’en profite pour remercier chaleureusement le Consulat Général de France à Johannesburg et l’ensemble des acteurs du secteur privé qui nous ont permis de réaliser ces projets.

 

 

Lpj:  Que retiendrez-vous de votre passage à l'AFJ en tant que directeur ? 

LS: De mon passage à l'Alliance, je retiens avant tout les personnes.

L'Afrique du Sud est un pays d'une vitalité culturelle exceptionnelle.

Les rencontres avec nos partenaires sud-africains et avec les artistes de ce pays, ont été d’une incroyable richesse.

Les chefs d’entreprises françaises se sont associés aux projets de l’Alliance avec confiance et générosité; notre représentation diplomatique, mais aussi l’AFD,  ont toujours répondu présent ; les directeurs des Alliances françaises d’Afrique du Sud font vibrer ce réseau sans relâche. Et plus globalement, je retiens toutes les personnes qui composent la Team France et qui font rayonner l’excellence et les valeurs de notre pays à l’étranger.  

Je retiens bien sûr aussi les équipes des Alliances Françaises de Johannesburg et de Soweto, qui font vivre notre institution au quotidien en accueillant nos publics, nos étudiants avec un grand dévouement et qui sont le fil rouge indispensable entre les mandats des directeurs.

Mais je retiendrai peut-être avant tout les personnes exceptionnelles qui composent le Comité des Alliances Françaises de Johannesburg et de Soweto. Des personnes sud-africaines mais pas seulement, engagées, bénévoles, amies de la France et de la Francophonie qui permettent à notre réseau culturel de se déployer, ici et partout dans le monde, en promouvant les valeurs universelles d’amitié et d’échanges entre nos pays.

 

 

Lpj: Avez-vous le sentiment d’avoir fait évoluer l’Alliance Française de Johannesburg depuis votre arrivée ?

LS: Je suis très fier du travail réalisé avec les équipes de l’Alliance et avec l’appui de nos partenaires ces 4 dernières années. Nous avons rénové et modernisé nos locaux pour mieux accueillir nos publics et nos étudiants, ouvert un café, renouvelé notre offre culturelle avec des évènements de qualité pour tous les publics et nous avons renforcé significativement notre ancrage local à Johannesburg et Soweto.

 

 

 

LS: Quel impact ont eu les activités que vous avez menées avec l’Alliance Française par le biais des projets de LIFSA, et par votre présence fréquente à Soweto ?

Les Alliances Française de Johannesburg et de Soweto sont des acteurs à part entière de la société civile sud-africaine. C’est pour cette raison que nous avons souhaité nous associer à un programme d’appui aux associations sud-africaines qui œuvrent pour les plus défavorisés dans les townships du Gauteng.

Le programme LIFSA (Local Initiatives Fund for South Africa) est une initiative de la Principauté de Monaco, mise en œuvre par l’Alliance Française de Johannesburg, avec le soutien de l’ONG ILLIS, de l’Ambassade de France, de l’Ambassade de Suisse et du Saxon Hotel. En trois ans ce programme a permis de soutenir 44 projets pour un montant total de 6,9 millions de rands dans des domaines aussi variés que l’éducation et l’insertion, la promotion des jeunes et des femmes, le sport, la culture ou encore la santé.

 

 

L’Afrique du Sud

Lpj: Connaissiez-vous ce pays avant d’y venir pour l’AF ? Etait-ce une première expatriation ?

LS: Ma vie professionnelle et personnelle m’a offert de vivre dans différents pays principalement sur le continent Africain. J’avais la chance de connaitre déjà l’Afrique du Sud depuis plusieurs années mais je ne connaissais pas Johannesburg. La découverte de cette ville a été surprenante, bien au-delà des clichés habituels. Son histoire, son énergie, sa diversité, son environnement, ses habitants font pour moi de Johannesburg une ville particulièrement attachante où j’ai vraiment aimé vivre et travailler.

 

Lpj: Qu’est-ce qui vous a touché ou marqué à propos de l’Afrique du Sud ?

LS: Son histoire, sa population, ses artistes et sa nature unique.

 

Lpj: Avez-vous pu visiter le pays ? Quelle région avez-vous préféré ?

LS: C’est une question difficile. J’ai vraiment aimé ce pays dans toute son incroyable diversité mais si je devais choisir une région en particulier ce serait sans doute le Kwazulu Natal (l’Isimangaliso, le lac Jozini…) pour sa culture, ses parcs et ses plages spectaculaires.

Ce n’est sans doute pas par hasard que le Club Med a choisi cette région pour établir l’un de ses nouveaux  établissements.

La culture en Afrique du Sud

Lpj: Vous avez rencontré de très nombreux artistes, notamment issus du monde de la musique. Lequel ou laquelle vous a impressionné ?

LS: Nous avons produit de nombreux artistes dans le cadre des "Heartbeat Sessions" notamment : Jesse Clegg, Msaki, Easy Freak, Wandile Mbambeni, Pilani Bubu et bien d’autres. Certains d’entre eux ont déjà une carrière internationale en Europe ou aux Etats Unis d’autres sont au début d’une carrière prometteuse. Nous espérons avoir contribué à faire connaitre ces artistes sud-africains généreux et talentueux à un public francophone.

 

 

Lpj: Dans quelle mesure avez-vous contribué à diffuser et à faire aimer la langue et la culture française dans ce pays anglophone ?

Nous avons essayé de diffuser la langue et la culture françaises de manière créative. À travers des concerts, des expositions, des cycles de cinéma. Nous avons montré que la culture francophone est riche, diverse et vivante.

C’est ici tout le travail des équipes pédagogiques et des enseignants de l’Alliance qui développent et proposent les meilleures méthodes et approches à nos étudiants pour un apprentissage de grande qualité. N’oublions pas que le français est une langue d’opportunité pour les Sud-africains sur un continent qui compte aujourd’hui plus de 320 millions de francophones.

La date du départ est proche...

Lpj: Avez-vous une chose à accomplir absolument avant de partir ? 

LS: Avant de partir, j'aimerais absolument refaire une dernière visite chez des partenaires de Soweto et me rendre à 44 Stanley pour voir une dernière fois un film au cinéma indépendant The Bioscope.

 

 

Mais surtout, j'espère revenir en Afrique du Sud régulièrement, ayant tissé de nombreux liens et des souvenirs uniques.

 

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