Pour un expatrié qui change de pays, la transition est un moment délicat et important. Cette période charnière permet souvent de faire un bilan, avant de tourner la page. Calixte Hétier Clément, peintre, a écrit le texte de son témoignage d’expatriée en Afrique du Sud, -initialement publié sur les réseaux sociaux- et elle a accepté que Lepetitjournal.com le reproduise et le diffuse, tel-quel, illustré par ses photos et ses oeuvres.


Texte, photos et tableaux : Calixte Hétier Clément
« Après 3 ans de vie à Johannesburg, nous voici au départ d’une autre destination, plus proche de la France, de nos enfants qui partent les uns après les autres pour leurs études, de nos parents qui vieillissent, et de notre maison à Oléron.
Johannesbourg était une autre belle expérience après celle d’Abu Dhabi, aux antipodes en termes de sécurité et de climat mais tout aussi chouette !

Cette ville vibrante semble être notre ville quand on y arrive et pourtant on ne s’y sent pas chez soi. Les différents peuples qui constituent la population ont tous une histoire commune mais vécue si différemment. Les inégalités sont très présentes.
Mon atelier incroyable se situait dans un quartier pauvre avec une population mélangée d’artistes- j’ai aimé y aider ceux qui cherchaient à travailler - même si volée une fois ma confiance donnée.

C’est une expérience de s’entourer de ces doigts agiles à qui il aura manqué l’éducation et l’argent.
Je n’ai pas aimé être la riche dans ma trop grande maison, mes petits supports qui représentent une gouttelette dans une immensité de besoins. C’est désarmant et déchirant.
J’ai aussi bien compris que les artistes africains sont bien plus valorisés qu’une petite européenne de passage. Leur histoire est racontée dans leurs œuvres, et quel talent ! : qu’ils soient sur le trottoir à tresser des animaux en perles ou dans un atelier.
J’ai aimé ce climat merveilleux, du soleil et de la verdure presque toute l’année. Quelle nature extraordinaire offre ce pays : des réserves de safaris magnifiques, des randonnées dans des canyons, des montagnes et des côtes sauvages incroyables.

J’ai aussi adoré l’ambiance générale : la danse, partout, la musique, les tenues moulantes de corps décomplexés, les sourires édentés, la solidarité partout même d’un moins pauvre à un très pauvre.
J’ai moins aimé la violence qu’on entend à nos portes, ne pas pouvoir aller partout à l’heure qu’on le souhaite, passer son temps à surveiller, être en voiture plutôt qu’à pieds …
Par-dessus tout j’ai adoré ce côté suranné de la ville : ces marchés vintage, ce style art déco dans l’architecture, les meubles et la déco, ces endroits improbables hippies et grungy.

L’histoire se visite à travers les musées, les pièces de théâtre, les demeures coloniales, de vieille bibliothèques … et le street-art évoque de grands noms du jazz . Le jazz est partout, pleins de clubs proposent des concerts en semaine et l’ambiance y est dingue. On a l’impression d’être à Brooklyn dans les années 60 souvent.
C’est une ville étonnante la semaine et un pays aux milles paysages les week-ends et vacances… Même si tout doit se booker très en avance ne laissant pas de place à l’improviste …
Là-bas nous avions retrouvé la vraie nature après les arbres à tuyaux des Emirats.

Les ibis au cri assourdissant et les aboiements trop nombreux des chiens du voisinage ne nous manqueront clairement pas, mais la vie dehors quasi toute l’année, les grands espaces, les arbres et les animaux, c’était top !
À nous les Marocains et le retour au désert, avec des envies des projets qui j’espère se réaliseront …Inshallah!
[…]
À bientôt pour des nouvelles du Maroc. »
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