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Ardmore Ceramics, un conte de Fée !

Fee Halsted, Ardmore Ceramics, Afrique du sud, ceramique, potterieFee Halsted, Ardmore Ceramics, Afrique du sud, ceramique, potterie
Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 25 janvier 2018, mis à jour le 25 janvier 2018

Un style exotique exubérant, des couleurs vives. Les objets d'Ardmore Ceramics sont façonnés et peints au gré de l'imagination de chaque artiste. Le cachet africain unique de la Maison a séduit Hermès, qui a demandé à Ardmore de créer deux motifs pour ses célèbres foulards : « La Marche du Zambèze » et « La Danse de la Savane ». L'histoire de cette fabrique de céramiques, qui produit maintenant des milliers d'objets convoités par des acheteurs du monde entier, remonte à 1985, au pied du Drakensberg. Fée Halsted, la fondatrice d'Ardmore, raconte comment une rencontre fortuite et un concours de circonstances ont débouché sur la création d'une entreprise de notoriété internationale qui emploie plus de 70 personnes.

 

Des débuts modestes

Diplômée des Beaux-Arts à l'université du Natal Technikon avec un Master de peinture et céramique, Fée s'est vite fait un nom en tant qu'artiste. En 1985, Fée commence à enseigner la céramique à Bonnie Ntshalintshali, la fille de sa femme de ménage atteinte de polio, trop faible pour travailler dans les champs. Fée se souvient : « Je venais de perdre mon emploi d'enseignante à l'Université, j'avais besoin d'un revenu. J'étais mécontente d'avoir perdu mon poste et j'avais envie de développer un projet personnel. » Et ce qui était une relation de professeur à élève devient une collaboration entre les deux femmes.

 

Un essor international

En 1990, Fée et Bonnie remportent conjointement le prestigieux prix Standard Bank Young Artists. Fortes de ce succès, les lauréates font appel aux femmes de la communauté afin de les aider à organiser une exposition. « La structure s'est développée naturellement, je n'avais pas imaginé un tel succès au début », explique Fée. « Quelques visiteurs étrangers ont remporté dans leur pays des objets d'Ardmore et ont organisé des expositions chez eux et c'est ainsi qu'Ardmore a commencé à être connu à l'étranger », continue Fée. Cependant, c'est l'ambassadrice d'Afrique du Sud en Allemagne, Dr. Lindiwe Mabusa, qui lui permet une percée internationale durable. Enthousiasmée, elle organise des expositions à Bonn en 1998, puis en Malaisie et à Londres. Et, depuis, les objets sont vendus dans le monde entier, et notamment par la grande maison de ventes Christie's. 

 

Un style unique

Fée explique que son style est né en ajoutant des animaux et des fleurs aux objets dans le processus de création, et elle poursuit : « C'est ça qui a créé notre originalité. L'artisanat est universel, chaque panier ou poterie présente des similarités d'où qu'il vienne. Nous y avons ajouté une touche occidentale ». La particularité d'Ardmore réside dans le caractère unique de chaque objet fabriqué et peint à la main. La dernière initiative d'Ardmore, Halsted Design, voit les motifs des céramiques imprimés sur des nappes, serviettes de table, sacs à main et même sur des canapés et de nombreux autres objets d'intérieur.

 

Une organisation impliquée au sein de la communauté

L'atelier, maintenant situé dans les collines verdoyantes des Midlands dans le KwaZulu Natal, emploie plus de 70 personnes, en majorité des artistes locaux. L'atelier joue un rôle déterminant au sein de la communauté avoisinante, non seulement en créant des emplois, en transmettant des compétences et un savoir-faire mais également en dynamisant son activité économique. Fée précise : « Nous rémunérons les artistes à la commission. C'est une grande source de motivation pour eux. Ils en retirent beaucoup de fierté, pour leur travail et pour leur talent, et de l'estime personnelle. Cela permet aussi d'injecter ces revenus dans la communauté ».

 

Sensibilisation au SIDA

L'impact d'Ardmore sur la communauté va au-delà de l'aspect économique. Alors que l'on commence tout juste à parler du SIDA dans les années 1990, Ardmore perd de nombreux artistes. Le sujet est tabou, les artistes n'osent pas parler du virus mais s'expriment au travers de leurs oeuvres. Fée décide alors d'exposer ces oeuvres dans un musée attenant à l'atelier, en l'honneur de Bonnie, morte tragiquement de complications liées à l'infection par le VIH en 1999 et pour créer un dialogue autour du fléau. L'un des artistes, Wonderboy Nxumalo, atteint du SIDA, créée son propre style en inscrivant des messages forts sur les objets. Malgré son décès en 2008, les mots de Wonderboy sont toujours présents, imprimés sur une des collections de tissus d'Halsted Design. Les recettes de ces ventes sont reversées à sa mère et à Kazimula, l'association locale qui s'occupe des orphelins du SIDA.

 

« Au travers des interviews et l'écriture d'un livre, j'arrive à mettre des mots sur ces trois décennies incroyables. Pour moi, cette réussite va au-delà du succès de nos produits », conclut Fée.

 

Ardmore Ceramics

Adresse : Caversham Road, Lidgetton, 3270, KwaZulu Natal

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Publié le 25 janvier 2018, mis à jour le 25 janvier 2018

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