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XENOPHOBIE – Réactions des pays limitrophes à l’Afrique du Sud

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 22 avril 2015, mis à jour le 23 avril 2015

Officiellement, les violences xénophobes en Afrique du Sud ont fait sept morts (trois Sud-Africains et quatre étrangers selon la police). Cependant, ce décompte n'est pas jugé fiable, notamment selon les autorités des pays limitrophes de l'Afrique du Sud, dont les ressortissants sont les principales victimes de ces violences.

Le gouvernement du Mozambique, par exemple, déplore trois morts, un à Alexandra et deux à Durban, soit un de plus que la police sud-africaine.

Au Malawi, dont beaucoup de ressortissants partent en Afrique du Sud pour trouver, légalement ou non, un travail, une manifestation regroupant plus de 2000 personnes s'est réunie dans la capitale Lilongwe.

« Pourquoi tuer vos collègues noirs ? » : l'un des slogans affichés sur certaines pancartes des manifestants.

Selon notre confrère de la BBC présent sur place, Raphael Tenthani, les manifestants scandaient des slogans contre le Président sud-africain, Jacob Zuma, et contre le Roi Zulu Goodwill Zwelithini.

Ils ont fixé un ultimatum de 48h au Président sud-africain et au Roi Zulu pour faire des excuses publiques sur leurs propos xénophobes tenus le mois dernier, ou ils lanceront un boycott des produits sud-africains au Malawi.

Une radio privée de Zambie a décidé d'arrêter de diffuser toute musique sud-africaine en protestation des violences xénophobes. « La Radio QFM a décidé de ne plus diffuser de musiques sud-africaines depuis le 17 avril, en protestation des violences xénophobes faites aux ressortissants étrangers en Afrique du Sud » déclare le directeur de la radio, Asan Nyama sur le site web de la radio.

Asan Nyama considère également que « ces violences répétées sur les populations étrangères en Afrique du Sud risquent de mettre à mal l'unité africaine dans la région »

L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés se dit préoccupée de la situation en déclarant en fin de semaine dernière : « qu'en Afrique du Sud, au cours des trois dernières semaines, les attaques xénophobes ont déplacé plus de 5000 étrangers. Nous tenons à souligner que les victimes de ces attaques xénophobes doivent être considérées comme des réfugiés et des demandeurs d'asiles parce qu'elles ont été forcées de quitter leur pays en raison de guerre ou de persécutions. »

Les gouvernements du Zimbabwe, du Malawi et du Mozambique ont annoncé qu'ils avaient préparé des plans pour évacuer leurs ressortissants, en réponse aux violences connues par leurs ressortissants en Afrique du Sud.

Plus de 900 personnes étrangères ont déjà décidé de quitter leur pays d'adoption, profitant des bus mis à disposition par le gouvernement sud-africain.

"Certains s'étaient inscrits mais ont changé d'avis quand les bus sont arrivés", a tout de même précisé le ministre de l'Intérieur sud-africain Masuli Gigaba.

Selon les témoignages recueillis par l'AFP, ceux qui ont préféré partir se juraient de ne plus revenir, comme Trust Mhlanga, ouvrier zimbabwéen du BTP depuis quatre ans à Durban.  "J'ai tout perdu", a raconté un de ses compatriotes charpentier, Melusi Ndiweni, en transit à la frontière. "Une foule en furie s'est approchée en chantant et en hurlant avec des bâtons et des machettes. J'ai juste réussi à fuir avec mes papiers et les habits que j'ai sur moi. J'aurai été tué si je n'avais pas pu m'enfuir".

Richard Simonnet (www.lepetitjournal.com/johannesbourg.htmljeudi 23 avril 2015

 

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Publié le 22 avril 2015, mis à jour le 23 avril 2015

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