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Bien sûr, il s'agissait de toute autre chose. Jusque il n'y a pas si longtemps à Sanjiang, les rapports entre fidèles et pouvoir étaient bons. Le problème tenait à la taille du nouveau bâtiment, très en deçà des besoins. Il comptait 1800 places, comme le temple précédent, lequel chaque dimanche refusait du monde ! Aussi les architectes de la paroisse avaient agrandi le chantier, faisant fi des interdictions et avertissements de la mairie, pour atteindre une capacité de 5000 personnes (cf photo) au coût de 30 millions de ¥.
La crise éclata en mars quand le secrétaire provincial vint en visite, et constata les 8 étages et l'immense croix déployée à 70m de hauteur. Le 3 avril, la province donnait 15 jours de délai avant de procéder à la démolition. Les paysans montèrent alors par milliers pour défendre leur sanctuaire. Mais rien n'y fit, le 18 avril, à l'issue de l'ultimatum, la police armée fit converger des milliers d'hommes anti-émeutes en soutien de véhicules lourds de démolition. 10 jours plus tard, de l'orgueilleux sanctuaire, ne restaient plus que quelques piliers de béton, et cinq fonctionnaires voyaient débuter contre eux une enquête disciplinaire.
Cette brusque démonstration d'autorité survient après 30 ans de tolérance observée dans la région : les églises, même immenses, s'érigeaient dans la nuit, avec ou sans permis, par des communautés enregistrées ou non. Et Ningbo fermait les yeux, pour constater un beau jour que son territoire commencer à ressembler davantage au Vatican qu'à la RP de Chine, mettant en cause la primauté du Parti et menaçant la carrière du cadre responsable !
Eric Meyer - Extrait du Vent de la Chine N°18 (du 12 au 18 mai 2014)
http://www.leventdelachine.com
(lepetitjournal.com/hong-kong) vendredi 16 mai 2014







