Édition internationale

INTERVIEW - Marc Fonbaustier, nouveau Consul Général de France à Hong Kong

Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

Marc Fonbaustier est notre nouveau Consul Général. C'est un homme simple et sympathique, qui entend poursuivre, dans le droit fil de ses prédécesseurs, la mise en ?uvre d'une diplomatie d'influence et de rayonnement tout en veillant aux intérêts matériels et moraux des français de Hong Kong et de Macao

Lepetitjournal.com : Vous venez de prendre vos fonctions de Consul Général de France à Hong Kong et Macao, pourriez-vous nous parler de votre parcours ?
Marc Fonbaustier :
J'ai commencé ma carrière de diplomate en 1992. Mes premiers postes ont été à dominante européenne. Après l'Italie et Bruxelles (à la Commission européenne puis à la Représentation permanente de la France auprès de l'Union Européenne), je suis devenu chargé de mission auprès du Secrétaire Général du Quai d'Orsay. Je me suis ensuite tourné vers ce que l'on appelle la partie émergente du monde, en occupant les fonctions de n°2 au sein de l'Ambassade de France à New-Delhi. Ce poste fut une excellente préparation à l'animation et l'encadrement d'équipes ainsi qu'à la gestion. Il m'aura, je l'espère, suffisamment appris pour devenir chef de poste, ici à Hong-Kong. Hong Kong est un Consulat général grand angle avec environ 70 agents publics si l´on compte les différents services de l'Etat et établissements qui opèrent dans l'orbite de l'Etat. Je représente officiellement la France dans cette région administrative spéciale, ce qui démarque quelque peu mes fonctions de celles traditionnelles d'un Consul et leur confère une dimension plus politique.

Lpj : Quelles sont vos premières impressions ?
M. F. :
Elles sont extrêmement positives. J'ai reçu un accueil de très grande qualité de la part des autorités hongkongaises et j'ai été frappé par leur amitié pour la France. Notre pays a une place particulière dans le c?ur des Hongkongais. Quant à la forte communauté française, qui continue de croître, je la trouve enthousiasmante, énergique et de haut niveau. On ressent à Hong Kong une sorte d'«électricité sociale», une énergie positive. J'ai également la chance de travailler avec une équipe remarquable, avec des femmes et des hommes qui aiment leur métier et le font bien, avec un vrai sens du service, un esprit que j'appellerais volontiers «missionnaire».


Lpj : Avez-vous déjà des projets pour la communauté française de Hong Kong ?
M.F. :
 J'ai un devoir fondamental vis à vis de nos compatriotes de Hong Kong et Macao : maintenir la qualité d'accueil et de services qu'ils sont en droit d'attendre du Consulat, en veillant sur leurs intérêts matériels et moraux. Notre communauté a en effet doublé depuis 2004 alors que nos effectifs consulaires restaient stables, et nous enregistrons actuellement chaque mois, environ 100 nouvelles inscriptions. Je voudrais également être perçu comme un relais, un médiateur, un facilitateur. Je souhaite enfin poursuivre une diplomatie d'influence et de rayonnement, afin de continuer, comme l'ont fait mes prédécesseurs, à faire progresser l'image et la présence de la France dans tous les domaines. Cela permettra de faciliter les échanges humains, culturels, scientifiques, économiques et financiers. Nous pouvons être raisonnablement et résolument ambitieux, collectivement, dans cette région du monde, qui est très porteuse.

Lpj : Pensez-vous que la crise mondiale ait un impact sur la présence française à Hong Kong ?
M.F. :
Paradoxalement, non, à ce stade. On pouvait s'attendre à un choc négatif sur le nombre d'expatriés envoyés par les sociétés. Or, nous constatons le phénomène inverse avec une croissance régulière de notre communauté. Je crois que cela tient à différentes raisons. D'abord, il est vrai que Hong Kong a une attractivité particulière, un côté magnétique. De plus, nos entreprises sont fortement spécialisées dans des secteurs qui souffrent moins de la crise ici et connaissent même une bonne croissance (luxe, vins et spiritueux, communication?). Elles ont parfaitement saisi les atouts de cette ville internationale, ouverte au monde et qui constitue une puissante plate-forme de lancement vers la «mainland China», à commencer par la Chine méridionale. Enfin, Hong-Kong a été utilisée comme une sorte de base arrière par certaines grandes entreprises, en attendant la fin de la crise et un redémarrage d'activités dans les pays d'Asie environnants. Au final, Hong-Kong est l'un des endroits qui semblent résister le mieux à la crise, ce qui ne signifie pas pour autant que la crise n'y est pas présente et que l'avenir est simple et clair.

Lpj : Comment voyez-vous votre collaboration avec le Gouvernement hongkongais ?
M.F. :
Cette collaboration est placée sous les meilleurs auspices, du fait notamment de la bienveillance du gouvernement hongkongais à l'égard de la France. Les Hongkongais sont ouverts, ils ont une vraie tradition d'accueil. Cette bienveillance se mesure à plusieurs indices convergents. Parmi ceux-ci, la consécration du French May comme festival culturel et artistique de référence, avec la remise du Golden prize du Arts Development Council en 2009. L'octroi par les autorités locales d'un terrain très convoité pour notre école à Chai Wan en est un autre. Hong Kong compte notamment sur la France pour manifester son ouverture au monde et cette attente nous oblige.

Lpj : Quels sont vos prochains grands rendez-vous ? Attendez-vous la visite de certaines personnalités françaises ?
M.F. :
Parmi les prochains événements, nous préparons la semaine du Design, dont la France est cette année le pays partenaire. Vinexpo sera également un temps fort. Il y aura, bien évidemment, le French May, avec, je l'espère, une programmation de grande qualité. Une programmation conforme aux attentes de nos publics et d'une ville qui attache de l'importance aux valeurs reconnues et à un certain «style» français. Nous devons chercher à «monter en puissance» d'ici 2012, pour fêter un triple jubilé : les 150 ans du Consulat général, les 40 ans du Cinepanorama (festival du film français organisé par l'Alliance Française de Hong-Kong) et les 20 ans du French May.

Lpj : Un mot pour conclure ?
M.F. :
Certainement? J'ai la chance, parce que l'on doit admettre une fois pour toutes que les «choses de la vie» nous dépassent, d'avoir une vie personnelle heureuse et bien remplie. Mon épouse, Gabriella, y est pour beaucoup : elle me supporte dans tous les sens du mot ! Nous avons trois enfants de 6, 4 et 2 ans, deux garçons et une fille. La vie familiale occupe une place très importante pour moi. Elle me recentre et me permet d'équilibrer la dimension officielle et institutionnelle de mes fonctions. Par ailleurs, je suis un homme simple, avec des plaisirs et des loisirs assez basiques, comme le cinéma, la pêche ou le vin !

Propos recueillis par Vanessa Avrillon (www.lepetitjournal.com/hongkong/html), lundi 5 octobre 2009

lpj 20
Publié le 5 octobre 2009, mis à jour le 13 novembre 2012
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