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Hong Kong a commencé jeudi 15 mai à détruire près de 30 tonnes d'ivoire saisies auprès de trafiquants. Cette destruction est la plus importante opérée à ce jour dans la lutte contre le commerce illégal des défenses d'éléphant.
Hong Kong, plaque tournante du trafic illégal d'ivoire
Depuis son interdiction en 1989, l'ancienne colonie britannique est une plaque tournante du trafic d'ivoire, qui arrive le plus souvent d'Afrique pour être acheminé vers la Chine et la Thaïlande. Hong Kong se place au 5ème rang mondial en termes de stocks saisis. Depuis 2003, près de 30 tonnes ont été interceptées par la police des douanes. 2013 a notamment été une année record avec 8 tonnes saisies.
La plus vaste destruction jamais opérée
Suite aux appels pressants des ONG internationales, les autorités hongkongaises ont annoncé en janvier dernier l'incinération de 28 tonnes d'ivoire, prélevées sur le stock des 29,6 tonnes en leur possession. La destruction, la plus vaste du genre jamais opérée, est prévue de s'étaler sur deux ans. Trois tonnes d'ivoire devraient ainsi être traitées chaque mois d'ici 2016.
Une première tonne de défenses a été broyée et incinérée jeudi à Tsing Yi dans une usine de traitement des déchets du gouvernement. Le reste du stock sera utilisé à des fins scientifiques, pour des analyses d'identification et pour l'éducation des jeunes, selon les autorités. Une partie a déjà été brûlée lors d'opérations test.
"Un message clair à la communauté locale et internationale"
Les associations de défense et de protection de la nature se félicitent de cette incinération complète, même si elles réclament un contrôle indépendant de la gestion du stock restant. "Cette destruction d'ivoire est le début de toute une série de mesures que devrait prendre n'importe quel pays impliqué dans les saisies d'ivoire et nous saluons cette impulsion.", a déclaré Cheryl Lo de WWF Hong Kong. "La cérémonie de ce jeudi envoie un message clair à la communauté locale et internationale: Hong Kong est déterminé à freiner le commerce illégal d'ivoire d'éléphants", a lui aussi indiqué le ministre de l'Environnement, Wong Kam-sing.
Détruire pour dissuader braconnier et trafiquants
Selon les ONG de défense de la faune sauvage, la demande croissante d'ivoire en Asie est la cause principale des massacres d'éléphants en Afrique. Des études récentes montrent que la population des éléphants d'Afrique est passée de cinq millions d'individus au début des années 1900 à environ 500.000 aujourd'hui. Ce sont près de 22.000 éléphants d'Afrique qui sont braconnés chaque année. Quant à l'éléphant d'Asie, il est désormais considéré en danger critique d'extinction, menacé par le braconnage croissant et la destruction galopante de son habitat naturel.
Pour dissuader braconniers et trafiquants qui ne laissent aucun répit aux éléphants d'Afrique, les destructions d'ivoire se multiplient à travers le monde. En 2013, des incinérations ont eu lieu aux Philippines, en Inde, au Gabon et au Kenya. En novembre, les Etats-Unis réduisaient en fumée cinq tonnes d'ivoire, appelant d'autres pays à les imiter. En janvier 2014, la Chine, plus gros consommateur mondial d'ivoire illégal, en détruisait à son tour six tonnes pour redorer son image. En février dernier, la France a elle aussi pour la première fois, broyé trois tonnes d'ivoire, au pied de la Tour Eiffel.
Florence Morin (www.lepetitjournal.com/hong-kong), mardi 20 mai 2014