Avec “Miles upon Miles: World Heritage along the Silk Road”, le Hong Kong Museum of History signe une exposition magistrale qui célèbre la route commerciale la plus ancienne de l’histoire : la route de la soie, et ce, jusqu’au 5 mars 2018.
Composée de 160 objets, d’une part issus des trésors des provinces du Shaanxi, Henan, Gansu et Xinjiang et d’autre part des collections des musées du Kirghizistan et du Kazakhstan, cette exposition met en scène un réseau complexe, véritable enjeu des relations entre l’Occident et l’Orient, de l’antiquité à nos jours…
Aux origines
Le terme même de route de la soie est forgé en 1877 par un géographe allemand, le baron von Richthofen, pour désigner ce tracé millénaire qui part de l’actuelle ville de Xi’an au Nord-Est de la Chine, pour contourner les déserts de Gobi puis du Takla-Makan, et rejoindre la ville étape de Samarkand, en Ouzbékistan, puis Alep, Athènes ou Rome. Une grande animation 3D inaugure d’ailleurs l’exposition et en retrace les nombreux itinéraires. On parle de route de la soie, mais le terme pourrait être décliné au pluriel, tant les produits convoyés sont divers : épices, perles, parfums, encens, the, céréales, porcelaine.
Chameaux et caravanes
On trouve des récits de voyages vers l’Inde puis la Chine dès la république romaine, mais les archéologues s’accordent à dire que ces voies commerciales sont bien plus anciennes en Orient et qu’elles sont autant terrestres que maritimes. L’exposition se concentre quant à elle sur les itinéraires terrestres au sein des régions centrales de la Chine et des pays limitrophes au Nord-Ouest, peuplés de tribus nomades. Le parcours propose des objets datant de la période d’essor de cette route fameuse : sous les Han, au IIème siècle avant J.C, pour nous guider vers l‘époque des Tang, au début de l’an 900 après J.C, où ces routes sont a leur apogée. La figure essentielle du chameau, clefs de voute des caravanes, est largement représentée sur les artefacts de ces périodes et semble présider à l’exposition.
Un projet politique
Depuis 2014, certains tronçons de la route de la soie, aussi appelée Couloir de Changan à Tian shan, ont été classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Sous l’impulsion de Beijing, sites archéologiques, villes anciennes, fresques, lieux de culte et objets d’art, sont désormais protégés et valorisés. Cette politique de protection de la route de la soie va de paire avec le projet de revitaliser les échanges continentaux de la Chine avec le reste du monde. D’autre part, ce projet révèle une volonté d’intégration des populations du Nord-Ouest de la Chine, notamment de la province du Xinjiang, enclave instable peuplée de minorités musulmanes. Si cette exposition fait l’impasse sur de nombreuses questions d’actualité, elle permet de comprendre le mythe fondateur de l’identité chinoise et nous donne un point de vue interne fort précieux.
Miles upon Miles: World Heritage along the Silk Road
Hong Kong Museum of History
Tsim Sha Tsui Exit P2
Fermé le Mardi
Entrée : 20 hkd