

Chaque année, les militants pro-démocratie manifestent entre Causeway bay et Admiralty pour l'anniversaire de la rétrocession. Le rendez-vous a été précédé de polémiques entre organisateurs et autorités sur le tracé du parcours et en particulier sur le point de départ.
Les pro-establishments ont subi un demi-échec. Ils avaient réservé les terrains de football de Victoria park ce dimanche pour organiser des spectacles de danses de dragons. Surtout, cela empêchait les militants pro-démocratie d’occuper cet espace comme de nombreuses fois ces dernières années pour lancer leur manifestation annuelle.
Dimanche après-midi, les curieux n’étaient pas nombreux pour voir les dragons. Quant à la manifestation des opposants, elle a bien eu lieu malgré les avertissements des forces de l’ordre qui n’avaient pas validé le parcours. Quelque 50 000 personnes -selon les organisateurs- ont défilé entre Causeway bay et Admiralty. Cet afflux est le plus bas depuis 2015.
La police avait prévenu qu’elle procéderait à des arrestations si des groupes ne respectaient pas le point de départ concédé par les autorités. Nombreux sont alors ceux qui ont rejoint le cortège au milieu du parcours. Même pas peur, répond un étudiant de 19 ans. “Le gouvernement sait que s’ils nous arrêtent, il y aura encore plus de monde dans la rue”, assure Matthew Cheng.

Les organisateurs ont retenu comme thème “la fin de la dictature du parti unique et le rejet de la chute de Hong Kong”. La première proposition suscite le scepticisme des organisations de jeunes qui préfèrent se concentrer sur la politique locale. “Nous sommes inquiets pour le peuple chinois non pas par patriotisme mais pas humanisme”, leur rappelle cependant Albert Ho, ancien président du Parti démocratique. Si les syndicats étudiants n’étaient pas présents, des organisations de jeunes ont tenu à être présents, ainsi que Demosisto, le mouvement issu de la Révolution des parapluies, avec l’incontournable Joshua Wong, toujours perché sur son escabeau pour haranguer la foule.

Autre motivation pour les manifestants: Liu Xiaobo. Le prix Nobel de la paix mort le 13 juillet dernier était présent sur les calicots et dans les esprits. Une statue de bronze a été transportée jusqu’à Great George street. Elle était auparavant à Times Square avant que les propriétaires du centre commercial ne demandent son retrait. Elle sera installée à Tamar Park le 13 juillet. “C’est le symbole de la démocratie pour Hong Kong et pour les Chinois”, explique David Leunt, qui se fait photographier à côté de la statue.

La manifestation se déroule dans le calme et sous la surveillance policière. Soudain un attroupement. Un homme raccroche un drapeau du Hong Kong coloniale sur sa hampe. Un policier le filme. La foule attend. L’homme repart sous les applaudissements suivi par trois policiers dont un équipé d’une caméra, lui même suivi par un “observateur”, militant envoyé dans le défilé par une association pour les droits de l’Homme pour surveiller les actes des policiers. Entre la majorité et l’opposition, l’ambiance est au calme, mais à la méfiance.
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