Alors que Vietnam se positionne de plus en plus comme un leader de la fécondation in vitro (en abrégé FIV), nous avons rencontré le médecin Dr Tuong M. HO à l’Hôpital My Duc de Ho Chi Minh-Ville.
Véritable activité business dans certains pays d’Asie comme en Thaïlande grâce à de faibles régulations, il est même parfois possible de choisir le sexe du bébé lors des FIV en fonction des cas et de l’argent que les couples sont prêts à dépenser.
A l’inverse, la FIV est très encadrée par la loi vietnamienne si bien qu’il est difficile d’obtenir des informations sur le sujet. Nous avons donc interrogé le médecin Dr Tuong M. HO à l’Hôpital My Duc Phu Nhuan de Ho Chi Minh-Ville.
Qu’est-ce que la FIV ou fécondation in vitro ?
La fécondation in vitro est une technique de procréation assistée qui consiste à :
- Pratiquer une fécondation, c’est-à-dire une rencontre des spermatozoïdes et de l’ovule en laboratoire, en dehors du corps de la femme.
- Réimplanter l’embryon dans l’utérus de la future mère.
Quel est votre parcours scolaire et professionnel ?
Diplômé de l’Université de médecine et de pharmacie de Ho Chi Minh Ville, le Dr Tuong M. Ho a passé plus de deux mois en France pour approfondir ses connaissances en matière de FIV. Il a ensuite fait partie de la première équipe de FIV au Vietnam en 1997 à l'hôpital de Tu Du.
Actuellement, il est consultant principal au centre de fertilité IVFMD, à l'hôpital My Duc, à Ho Chi Minh-Ville.
Il a effectué plus de 20 000 cycles de FIV depuis ses débuts et a participé à la formation de la plupart des centres de FIV au Vietnam. Il est conférencier principal dans de nombreux cours de formation sur les techniques de procréation assistée au Vietnam et il a été invité en tant qu'orateur à de nombreux congrès régionaux et internationaux. Il a publié plus de 100 articles dans des revues scientifiques vietnamiennes et est le rédacteur en chef adjoint du Journal vietnamien d'obstétrique et de gynécologie. Enfin, il est membre du conseil d’administration de la VAGO (Association vietnamienne de gynécologie et d’obstétrique) et membre du conseil d’administration et trésorier de l’ASPIRE (Asia Pacific Initiative on Reproduction).
Pouvez-vous nous raconter un cas de FIV qui vous a particulièrement touché durant votre carrière ?
« Je me souviens de deux cas, l'un très émouvant et l'autre particulièrement réussi. »
Le premier cas concerne un couple européen avec la femme vietnamienne qui s’est rendu au Vietnam il y a 7 ans pour une FIV. Le premier cycle est un échec. En rentrant en Europe, le mari apprend qu’il a un cancer et qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre. Le couple revient au Vietnam avec une requête particulière : réussir à avoir un bébé avant que le mari meurt. Cette fois, c’est une réussite et le mari apprend que sa femme est enceinte avant de mourir.
Le deuxième cas concerne un couple américain avec la femme vietnamienne qui planifiait de se rendre au Vietnam pour pratiquer une FIV car la pratique est trop chère aux États-Unis. Mais le COVID apparaît et le couple ne peut pas se déplacer. L’hôpital met en place un service de consultation en ligne pour contacter les médecins pendant la pandémie. Ce service en ligne permet d’échanger les tests médicaux, de décider si la FIV peut être pratiquée ou non.
Grâce à ce service en ligne, le couple prévoit la FIV, se rend au Vietnam après le COVID et c’est une réussite du premier coup. La femme, qui n’était jamais retournée au Vietnam, en profite pour visiter sa famille durant la gestation. Les médecins sont particulièrement fiers de ce cas car ils ont su ajuster leurs méthodes de travail. Depuis, le service en ligne a continué gratuitement.
« Je pense que nous disposons de bons équipements et de bonnes installations, de docteurs compétents et de faibles coûts. »
Le Vietnam est devenu un véritable un leader en Asie du Sud Est en matière de FIV. Mais que dit la loi ? Que pensent les Vietnamiens ? Quelles perspectives ?
La seconde partie de cette interview et un article sur le sujet de la FIV au Vietnam sera prochainement publié ...