Le développement des grands centres urbains s’accompagne parfois d’un phénomène d’affaissement des sols qui, à terme, peut poser de graves problèmes. C’est par exemple le cas de Jakarta, la capitale indonésienne, où le niveau d’affaissement est tel que les spécialistes craignent de voir la ville engloutie à l’horizon 2050. Mais à Ho Chi Minh-ville aussi, la situation commence à être préoccupante. C’est en tout cas ce que révèle une étude publiée récemment par la revue scientifique mensuelle Nature Sustainability.
En mai, le Département de la construction de Ho Chi Minh-ville avait déjà tiré la sonnette d’alarme en relevant des affaissements sur une superficie totale de 7.200 hectares, les zones proches des rivières et des canaux étant particulièrement touchées.
Première conséquence : les inondations sont plus fréquentes et plus fortes.
Pour le Département des ressources naturelles et de l'environnement de Ho Chi Minh-ville, ce phénomène d’affaissement des sols remonterait au début des années 1990, soit au moment où l’ancienne Saïgon a entamé le développement fulgurant que l’on sait.
Affaissement et élévation du niveau de la mer
L'Agence japonaise de coopération internationale a elle aussi donné l’alerte, en précisant que le niveau d’affaissement de la mégalopole du Sud était compris entre 2 et 5 centimètres par an, et entre 7 et 8 centimètres pour les zones qui présentant une forte concentration de bâtiments commerciaux.
Problème : ce niveau d’affaissement est beaucoup plus rapide que l’élévation du niveau de la mer, qui est d’environ un centimètre par an.
Les districts les plus touchés comprennent Binh Chanh, le sud de Binh Tan, le district 8, l'ouest du district 7, le nord-ouest de l'ancien district 2, l'est du district 12, le sud-ouest de l'ancienne Thu Duc et le nord-ouest de Nha Be.
D'autres villes d'Asie
Les quatre autres villes mentionnées par Nature Sustainability sont, outre Jakarta qui détient le record de l’affaissement le plus rapide, Tianjin (Chine), Chittagong (Bangladesh) et Yangon (Myanmar). On est à chaque fois confronté à des phénomènes d’urbanisation galopante et d’exploitation anarchique des eaux souterraines.
Pour ce qui est de Jakarta, la situation est à ce point alarmante que le gouvernement indonésien a décidé de créer ex-nihilo une nouvelle capitale dans le Kalimantan oriental. Il reste à espérer qu’Ho Chi Minh-ville n’est pas condamnée à disparaître ainsi.