Créé par Simone Del Duca en 1969, le prix Cino Del Duca est un prix mondial qui vient en principe couronner la carrière littéraire d’un auteur, Français ou non, dont l’œuvre est porteuse d’un message humaniste.
Pour 2023, le nom du lauréat vient d’être dévoilé, et c’est une lauréate ! Mieux encore, c’est une Vietnamienne : Duong Thu Huong.
Sur proposition du jury (14 membres) présidé cette année par Hélène Carrère d’Encausse, Secrétaire perpétuelle de l’Académie française, le comité de la Fondation Del Duca, présidé quant à lui par Xavier Darcos, Chancelier de l’Institut de France, a donc décerné son prix 2023, un prix doté de 200.000 euros, à Duong Thu Huong, qui succède ainsi au Japonais Haruki Murakami.
Le prix lui sera remis au cours d’une cérémonie organisée sous la coupole de l’Institut le 21 juin prochain.
Une figure de proue de la littérature vietnamienne contemporaine
Très populaire, tant au Vietnam qu’à l’étranger et notamment en France où elle est désormais installée à demeure, Duong Thu Huong n’est pas une inconnue au bataillon, loin s’en faut. Née en 1947 à Thai Binh, elle a déjà plus d’une bonne dizaine de romans à son actif, qui ont tous été traduits en français et publiés chez Sabine Wespieser éditeur.
De Itinéraire d’enfance (1985) à Collines d’eucalyptus (2013) en passant par Au-delà des illusions (1987), Terre des oublis (2005) ou encore Au zénith (2009), elle plonge le lecteur dans le quotidien d’un peuple vietnamien marqué par la guerre autant que par le poids des traditions.
A l’instar de Nguyen Huy Thiep, Pham Thi Hoai ou encore Bao Ninh, Duong Thu Huong fait partie de cette génération d’écrivains qui auront participé à la renaissance littéraire du Vietnam de l’après-guerre.
« C’est un esprit extraordinairement libre, une femme dont toute l’œuvre et toute la vie sont consacrés à proclamer l’importance de la liberté… », a dit Hèlène Carrère d’Encausse à son propos.
« Au centre de son œuvre se trouve un triangle de souffles, aux dimensions cosmiques, le Vietnam. L’on y croise des êtres épris d’absolu, des cœurs purs qui trébuchent, des volontés résignées, des héros qui parfois manquent le coche, et la douceur de la vie quand même. Car tous ses romans sont une méditation sur la puissance de la vie », a pour sa part déclaré Daniel Rondeau, de l’Académie française.
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