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JEREMY HUBERT – "En tant qu’entrepreneur je suis au bon moment au bon endroit"

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Écrit par Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 22 novembre 2016, mis à jour le 22 mai 2022

Jeremy habite à Saigon depuis maintenant 4 ans. Comme beaucoup de francophones que nous avons rencontrés, il y a monté sa startup : un premier comparateur d'assurance santé de la région. Coup d'?il sur son parcours et sur ce qui l'a amené ici au Vietnam.

Lepetitjournal.com/Hochiminhville : Bonjour Jeremy, dis-nous-en un peu plus sur toi?

Jeremy Hubert : Mes parents étaient expatriés pendant une grande partie de mon enfance, j'ai donc eu la chance de voyager depuis mon plus jeune âge, ce qui a forgé mon envie de découvrir le monde en tant qu'adulte.

J'ai habité à Zurich entre 3 et 6 ans puis à New York entre 6 et 11 ans. C'est cette dernière expérience qui a le plus influencé mon état d'esprit et ma façon de réfléchir. Mes parents m'envoient d'ailleurs en « summer camp » et en échange à plusieurs reprises afin que je puisse maintenir cette double culture puis à l'âge de 16 ans, je suis revenu me former en tant qu'assistant animateur dans un « summer camp » YMCA de l'état de Washington.

Mon Baccalauréat en poche, je suis entré en école de commerce à l'IDRAC où j'ai effectué mon premier stage au service marketing d'Auto Europe à Portland, Maine. Cela a ravivé mon envie d'habiter à l'étranger et une fois mon cursus complété en 2008, j'ai intégré l'équipe d'Amadeus IT Group à Crawley, au Royaume-Uni.

La crise étant passée par là, mon contrat ne s'est pas renouvelé et j'ai alors quitté l'industrie du voyage pour intégrer l'équipe Marketing & Admissions d'EDHEC Business School à Nice. A l'époque, l'école cherchait à attirer les meilleurs profils internationaux pour intégrer ses programmes finance & business management et je voyageais donc dans le monde une grande partie du temps alternant salons d'étudiants et évènements dans les Alliances françaises. Mes marchés étaient l'Amérique de Nord, le Moyen Orient, l'Europe de l'Est et la Russie.

 

Alors pourquoi as-tu choisi de t'installer au Vietnam ?

Après 5 ans passés au sein d'une équipe dynamique et à parcourir mes marchés, j'ai décidé de prendre un congé de deux mois et de mettre le cap sur l'Asie, ce continent où je n'avais jamais mis les pieds.

Ma tante étant Vietnamienne, je décide de visiter ce pays dont elle et mes cousins m'ont tant parlé. Je tombe très vite amoureux de l'ambiance, du rythme effréné et du style de vie d'Ho Chi Minh Ville. Je me promets d'y revenir. De retour à Nice, je me sens comme étranger dans mon propre pays. Ma décision se prend très rapidement.

Trois mois après, débarrassé de toutes ces choses que l'on accumule en tant que sédentaire et avec 30 kilos de vêtements j'atterris à l'aéroport de Tan Son Nhat.

 

Comment t'es venue l'idée de monter ta startup ?

Après une expérience enrichissante chez un broker, je me rends vite compte des disfonctionnements des processus de vente, d'administration du nombre d'intermédiaires, des coûts engendrés pour le client et du manque d'objectivité de beaucoup d'acteurs. Je m'intéresse très rapidement à la Fintech et l'Insurtech et à la façon dont on peut améliorer l'expérience client et le service. C'est de là qu'est née l'idée de monter ehealthscannner : le premier comparateur d'assurance santé de la région gratuit, indépendant et objectif.

Je m'associe avec Rafael Hidalgo, qui avec son expérience de chef de projet software vient compléter ma connaissance du secteur de l'assurance.

 

Qu'est ce qui fait de ehealthscanner une plateforme unique ?

Nous sommes les premiers au monde à intégrer le chat live audio, vidéo, le co-browsing (un agent peut assister l'utilisateur en live afin de l'aider à naviguer le site et interpréter ses résultats), le partage de documents et la signature en ligne. Nous raccourcissons le processus de choix de l'assurance idéale et de souscription qui peut durer des semaines à quelques minutes. L'utilisateur est en contrôle total et a une vision globale de ce qui est présenté sur le marché sans avoir à se fier aux dires d'un intermédiaire qui pourrait favoriser un assureur en raison d'une promesse de volume ou de rémunération supérieure.

Nous mettons aussi un point d'honneur à faire ressortir les exclusions et périodes d'attente des plans d'assurance qui sont présentés dans nos résultats, ce qu'aucun autre comparateur ne fait à ce jour.

 

Quel est le prochain pas pour ta startup ?

Outre le fait que nous cherchions à développer notre notoriété, nous sommes en permanence en quête de nouvelles fonctionnalités que l'on pourrait intégrer. Nous voulons être connus et reconnus comme le comparateur qui s'intéresse au plus près de son expérience utilisateur et petit à petit nous implanter dans d'autres marchés.

 

Maintenant que ta startup est lancée, penses-tu rester longtemps au Vietnam ?

Je pense qu'en tant qu'entrepreneur je suis au bon moment au bon endroit.

Je crois sincèrement que le Vietnam est un pays où si l'on décide d'y mettre toute sa volonté, on peut réaliser de grandes choses avec de petits moyens. De plus, du côté technologique, un grand nombre de startups s'installent à Ho Chi Minh Ville. Nous avons beaucoup d'espaces de co-working où l'on peut échanger des conseils autour d'un café avec d'autres entrepreneurs et de groupements de startups tels que la French Tech Viet, ce qui fait de d'Ho Chi Minh ville une sorte de ville-incubatrice qui transforme de belles idées en projets aboutis.

Par contre, ce n'est pas un environnement de travail qui est fait pour tout le monde, il faut savoir sacrifier des heures de sommeil au profit de ses projets, apprendre la débrouille et le « savoir tout faire soi-même » pour avoir une chance d'arriver à ses fins?

Amateurs de la semaine de 35 heures dans un bureau cosy, s'abstenir.

 

 


Propos recueillis par Nathalie Mulot (lepetitjournal.com/Hochiminhville) 23 Novembre 2016