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MEURTRE DE KIM JONG NAM – Doan Thi Huong dans la tourmente

Écrit par Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 5 mars 2017, mis à jour le 7 janvier 2018

Depuis le 13 février, les médias vietnamiens suivent avec attention les rebondissements de l'affaire de l'assassinat de M. Kim Jong-nam (demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un) à l'aéroport de Kuala Lumpur, en Malaisie.

Une Vietnamienne, Doan Thi Huong, figure en effet parmi les trois suspects, ainsi qu'une Indonésienne (Siti Aisyah) et un Nord-Coréen (Ri Jong-chol), qui devrait être extradé vers son pays.

 

Retour sur les faits

Des vidéos de surveillance ont révélé qu'un produit (identifié comme étant du VX, un agent neurotoxique) a été appliqué sur le visage de M. Kim Jong-nam par une femme de type asiatique. Celui-ci est décédé lors de son transport à l'hôpital, 20 minutes environ après les faits.

Deux jeunes femmes ont ensuite été arrêtées le 15 février. Toutes deux ont déclaré qu'elles pensaient participer à un canular où elles devaient enduire des voyageurs d'huile pour bébé. Mme Aisyah déclare avoir été payée 90 $ pour participer au « canular ». D'autres Nord-Coréens auraient été présents sur les lieux selon les enquêteurs malaisiens.

 

Procès

La séance préliminaire du procès s'est tenue le 1er mars 2017. Les jeunes femmes ont été reconnues coupables d'assassinat et encourent la peine de mort (administrée par pendaison en Malaisie).

La presse internationale et locale était représentée. Cependant un seul journaliste vietnamien a été autorisé à y assister. Siti Aisyah était défendue par cinq avocats Indonésiens tandis que Huong bénéficie d'un avocat commis d'office par la Malaisie.

Deux représentants de l'ambassade du Vietnam ont assisté à la séance, sans faire de déclaration.

Les jeunes femmes ont plaidé non coupable et une autre séance aura lieu le 13 avril. Elles ont été évacuées du tribunal vêtues de gilets pare-balles.

Les internautes dénoncent le manque de protection voire le désintérêt du gouvernement vietnamien envers une ressortissante. La ligue des avocats du Vietnam a proposé de défendre Mme Huong à titre gracieux. La demande est actuellement examinée par les ministères de la justice et des affaires étrangères. Un très grand nombre de partage d'information en lien avec l'événement sur les réseaux sociaux et la multiplication des reproches a amené le ministère des affaires étrangères à déclarer être à la recherche active d'avocats pour défendre l'accusée.

 

Implications

Une partie de la communauté internationale et des journalistes soupçonne cet assassinat d'être au centre d'un jeu politique. Selon les autorités malaisiennes, la Corée du Nord n'a pas coopéré à l'identification des suspects de nationalité nord-coréenne et aurait insisté pour que le corps soit immédiatement rapatrié sans autopsie ; demande qui a été refusée par la Malaisie.

De plus, une rumeur relayée dans les journaux fait état d'une tentative d'effraction à la morgue où repose le corps. Certains évoquent un meurtre commandité par le leader nord-coréen, qui a procédé à l'éviction des membres de sa famille depuis plusieurs années.

La Chine, dont M. Kim était sous la protection, a annoncé l'arrêt des importations de charbon depuis la Corée du Nord jusqu'à la fin de l'année. De plus, l'exemption de visa pour les ressortissants nord-coréens vers la Malaisie est annulée depuis le 6 mars.

 

 

Service de presse du Consulat général de France (www.lepetitjournal.com/Hochiminhville) 6 Mars 2017

Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 5 mars 2017, mis à jour le 7 janvier 2018