La V-pop, la pop vietnamienne et ses artistes connaissent depuis quelques années un essor notable. Plus de budget, plus de visibilité et une expansion dans le monde de plus en plus large, jusqu’où ira le phénomène musical vietnamien ?
Si la culture Est-asiatique fait face à une ascension fulgurante grâce à la K-Pop (pop coréenne) ou même la T-pop (pop thaïlandaise), et à leurs artistes comme BTS, Lalisa Manoban ou encore le groupe GOT7, la V-Pop, elle, restait jusqu’ici en retrait. C’était sans compter sur la détermination de la jeune génération, poussée par les réseaux sociaux. Un registre musical qui s’éloigne lentement de la musique traditionnelle du pays, caractérisée par des percussions et des instruments à cordes, accompagnés de paroles en vietnamien. Pour se rapprocher de compositions plus pop et américanisé, avec des textes en anglais et des “music vidéo” éclatants de danse et d’effets de style.
La V-Pop, en solo ou à plusieurs
Parmi les artistes émergents de la pop vietnamienne, on retrouve différents profils. De jeunes chanteurs solos, tels que My Anh, âgée de 21 ans seulement, mais déjà numéro un dans son pays. La jeune soliste a conquis le public local avec de nombreux titres dynamiques et modernes, Mỗi Khi Anh Nhìn Em, Real Love, Got you et tant d’autres qui comptabilisent plusieurs milliers de vue sur Youtube. Une carrière artistique commencée relativement tôt, car plongée dans le milieu grâce à une famille de musiciens, My Anh a tout de même dû en grande partie se construire par elle-même.
Un petit budget, mais un grand talent, il ne lui en a pas fallu plus pour sortir son premier clip vidéo en 2020, écrit, réalisé et interprété par elle seule. Trois ans plus tard, elle accumule plus de trois millions de followers sur ses réseaux sociaux, et se produit sur la scène internationale, mission expansion réussie pour la chanteuse.
À l’image de la pop sud-coréenne, la V-pop a donné naissance à plusieurs boys band et girls band, tous appartenant à des compagnies de divertissement. 6th sense Entertainment, ST.31 Entertainment, des agences souvent créées par des artistes solos, qui tentent de pousser des petits groupes vers les sommets. Certains ont réussi à se démarquer, Monstar, Lip B ou Uni5, dotés de concepts et de MV de haute qualité, ils marquent un tournant dans l’évolution de la V-Pop. Des artistes formés à plusieurs disciplines, la danse, le chant et la comédie, une polyvalence qui leur permet de séduire un plus large public, au-delà des frontières du Vietnam.
Une industrie vietnamienne à l’épreuve de la crise
Bien loin d’une économie florissante, l’industrie musicale vietnamienne a dû trouver le moyen de financer ses ambitions. Pour cela, les réseaux sociaux lui ont été d’une grande aide. Tik Tok, Instagram et même Youtube, des plateformes sur lesquelles il est facile de faire le buzz, et qui peuvent vous propulser sur le devant de la scène en un clic. Une alternative pour la V-pop, qui ne possède pas de géants de l’industrie comme le sont les agences coréennes JYP Entertainment, YG Entertainment ou HYBE Label, des compagnies milliardaires, qui assurent à leurs artistes des chansons et des music vidéo à la pointe de la tendance et de la technologie. On compte d’ailleurs un petit nombre d’artistes vietnamiens qui ont rejoint des groupes de K-Pop, notamment Hanni, la chanteuse principale du groupe féminin New Jeans. Un quatuor formé en 2022 au sein de l’agence HYBE Corporation, la plus grosse agence sud-coréenne, et déjà très populaire localement comme à l’international. Une solution de repli imitée par d’autres, tels que Hanbin du groupe Tempest.
Le numérique reste tout de même le meilleur allié des artistes vietnamiens, pour faire entendre leur voix à l’international.
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