Entre souplesse stratégique et sauvegarde des intérêts nationaux, Hanoï poursuit sa diplomatie du bambou entre Chine et États-Unis. Après la visite du président américain Joe Biden le 10 septembre dernier, le président chinois Xi Jinping et son épouse effectueront ces 12 et 13 décembre une visite d'État au Vietnam.


La rencontre entre Xi Jinping et Nguyen Phu Trong, à l’occasion du 15e anniversaire de l’établissement du partenariat de coopération stratégique intégrale, s’inscrit dans un récent contexte de rapprochement entre Hanoï et Washington.
Des tentatives de conciliation
Si les tensions sino-américaines se sont relâchées depuis les récentes discussions « constructives et productives » entre les deux pays, comme l’avait déclaré Joe Biden lors de la visite du président chinois en Californie en novembre dernier, la stabilisation des relations entre les deux grandes puissances demeurent fragiles et le Vietnam devient progressivement un enjeu majeur.
La flexibilité des actions diplomatiques vietnamiennes ainsi que la fermeté du pays à garantir ses principes et son intégrité territoriale face aux pressions extérieures, renforcent progressivement la place du Vietnam sur la scène internationale.
Le Vietnam s’adapte aux conjonctures internationales et anticipe afin de garantir ses intérêts, telle est la stratégie du bambou, flexible, mais avec un tronc solide et des racines profondes.
Un rapprochement stratégique avec les États-Unis
Entre un voisin frontalier menaçant et un allier économique, Hanoï multiplie ses partenariats de coopération stratégique intégrale, s’efforçant de concilier sécurité intérieure et prospérité économique.
La croissance fulgurante de l’économie vietnamienne nécessite le soutien des États-Unis, indispensable à l’ouverture de ses marchés. D’autant que le Vietnam a récemment formulé aux États-Unis, une demande de reconnaissance de statut d’économie de marché.
En échange, Hanoï se positionne comme porte d’accès aux productions d’Asie du Sud-Est, permettant à Washington de contourner les chaînes de production chinoise.
Alors que la plupart des fournisseurs de puces chinoises étaient sur la liste noire de la Maison Blanche, les États-Unis ont conclu en septembre dernier, un partenariat commercial avec le Vietnam relatif à la production de semi-conducteurs, essentiels au secteur militaire, spatial ou encore télécoms.
Sur le même sujet
