Mercredi 1er février, le moteur de recherche Google affiche le portrait dessiné d’une femme vietnamienne : Suong Nguyet Anh, la première rédactrice en chef du pays… mais se trompe de modèle et s’excuse.
Une erreur de portrait de Suong Nguyet Anh, Google s’excuse
Il y a 105 ans, le 1er février 1918, la rédactrice en chef Suong Nguyet Anh publie le premier numéro du média Nu Gioi Chung (« Cloche des femmes »). Un événement que Google a souhaité saluer en publiant un bandeau représentant la journaliste dans le moteur de recherche, uniquement au Vietnam (nommé « doodle »).
L’œuvre web est réalisée par l’artiste américaine Camelia Pham, qui explique avoir « essayé de trouver des symboles visuels dans l'un des poèmes de Anh, qui met en scène des fleurs d'abricot entre autres, et mélangé un style graphique plat avec des couleurs rétro, ce qui ajoute un sentiment de nostalgie tout en restant moderne. »
Sauf que… Le visage figurant sur le doodle n’est pas celui de Anh mais de Dang Kim Chi, la première directrice du lycée général pour filles Suong Nguyet Anh. L’établissement est créé en 1971 et se nomme aujourd’hui le collège Suong Nguyet Anh, à Ho Chi Minh-Ville. Google a présenté ce matin ses excuses au Vietnam : « Ce doodle n'a pas représenté son portrait avec exactitude. Nous nous excusons sincèrement pour cet incident, car nous avons créé des désagréments inutiles pour honorer les réalisations exceptionnelles de Suong Nguyet Anh ». Pourquoi une telle erreur ? La presse vietnamienne explique que la confusion entre les deux femmes a déjà eu lieu, comme en 2018 où un livre sur les intellectuels du Sud du Vietnam avait utilisé une photo de Dang Kim Chi au lieu de Anh. Des photos publiques de la première rédactrice en chef du pays seraient très difficiles à trouver.
Suong Nguyet Anh, première femme rédactrice en chef du Vietnam
Née Nguyen Thi Ngoc Khue le 8 mars 1864 dans le delta du Mékong, Anh est la fille du célèbre poète et enseignant Nguyen Dinh Chieu, qui l’éduque. A 24 ans, son père meurt, et elle décide de poursuivre des études. Adulte, elle s’installe à My Tjo, se marie et a une petite fille. Quelques années plus tard, son mari décède, elle ne se remarie pas. En 1918, elle lance un journal dédié aux femmes, Nu Gioi Chung. Elle se fait alors appeler « Suong Nguyet Anh », (soit « Veuve Nguyet Anh"). Elle y écrit des poèmes, et évoque le rôle des femmes dans la culture et la société vietnamienne. Elle meurt en 1921. Elle est aujourd’hui considérée comme une feministe pionnière, qui a montré la voie aux futures générations, toute sa vie déterminée à « briser le plafond de verre ». Plusieurs rues de grandes villes portent son nom, comme à Ho Chi Minh Ville.
Source : VN Express International
Sur le même sujet
