Après plus de 70 ans, le « Peking » retrouve son port d’attache pour devenir le point de repère du nouveau musée portuaire allemand. Il sera amarré au port de Hambourg le 7 septembre 2020, aux côtés du Rickmer Rickmers, du Cap San Diego et du MS Bleichen.
Le grand voilier « Peking » est de retour à Hambourg
C’est en 1911 que le « Peking » a été inauguré en tant que cargo servant au transport des nitrates et céréales entre l'Europe et le Chili. Ce quatre-mâts en acier de 115 mètres de long et de 14,40 mètres de large a une vitesse maximale de 17 nœuds, soit environ 31,5 km/h. La hauteur du mât du navire est de 51 mètres au-dessus du pont et la partie immergée du bateau (tirant d’eau) peut atteindre jusqu’à 7 mètres de hauteur.
Il faudra un certain temps avant que les premiers visiteurs ne soient autorisés à monter à bord du navire, cependant il est possible de venir l’admirer dès son arrivée le 7 septembre 2020 au « Bremer Kai » au Hansahafen où seront réalisées les rénovations intérieures. Il sera par la suite amarré à Grasbrook. A cet endroit sera construit le futur musée portuaire allemand (Deutsches Hafenmuseum), qui sera relié à l’actuel musée du port de Hambourg (Hafenmuseum Hamburg). La construction du nouveau musée portuaire allemand devrait commencer en 2023 afin qu’il puisse ouvrir ses portes en 2025.
L‘histoire du célèbre navire hambourgeois
Le « Peking » et la ville de Hambourg sont étroitement liés. La construction du quatre-mâts au chantier naval Blohm & Voss de Hambourg a duré jusqu'au début de 1911 et le navire est devenu l'un des légendaires Flying P-Liner de la compagnie maritime F. Laeisz. Au début du XXe siècle, les Flying P-Liner étaient de rapides et robustes voiliers des plus avancés techniquement sur les océans du monde.
Après plusieurs voyages au Chili entre 1911 et 1913 en tant que cargo, le « Peking » a été interné au port de Valparaiso au Chili pendant la Première Guerre mondiale et en 1921, il a été remis à l'Italie en compensation des dommages de guerre. Il a été racheté en 1923 par la compagnie maritime F.Laeisz qui le vendra en 1932 au « Shaftesbury Homes and Arethusa Training Ship » à cause de la crise économique mondiale. A cet endroit, il est transformé en navire-école et rebaptisé « Arethusa ».
En 1940, le « Peking » est réquisitionné par la Royal Navy britannique comme lieu d'hébergement et se fait appeler « HMS Pekin ». Après la Seconde Guerre mondiale, il retourne à son ancien propriétaire et reprend le nom d' « Arethusa ». En 1974, la J. Aron Charitable Foundation achète le navire pour 70 000 livres et le remorque jusqu'à New York. Là, le « Peking » est fidèlement reconstruit et décore le « South Street Seaport Museum ».
C’est en 2017 que le « Péking » quitte New York pour Brunsbüttel en Allemagne, puis est amené à Wewelsfleth, non loin de Hambourg, pour sa restauration.
Restauration d’un voilier de 108 ans
Au chantier naval Peters Werft à Wewelsflet, le quatre-mâts a ainsi été restauré pour être progressivement remis dans son état de 1927. La restauration du voilier noir, blanc et rouge s’est terminée en mai 2020 avant que celui-ci soit remis à la Fondation des musées historiques de Hambourg. Cependant, elle se poursuivra au Hafenmuseum de Hambourg puisque le « Peking » y recevra un nouveau gréement. Une équipe de 14 personnes, composée de gréeurs expérimentés venus de toute l'Allemagne du Nord et du Danemark va s'occuper de la remise à neuf des « gréements dormants », c'est-à-dire des câbles métalliques nécessaires à la fixation des mâts. Ce faisant, l'équipe se rabat sur des techniques traditionnelles qui sont rarement utilisées aujourd'hui, un travail probablement unique en Europe dans cette dimension. Le « Peking », grand voilier de 108 ans, est le dernier de son espèce et fait partie des navires encore exploités sans aucune assistance technique, c’est aussi pour cette raison que sa restauration demande une certaine attention.
Infos pratiques
Pour suivre les actualités sur le « Péking » rendez-vous sur le site du musée portuaire de Hambourg.