À Francfort, des citoyens traquent les incivilités avec smartphone et carnet, devenant des justiciers urbains. Entre responsabilisation et délation, la démarche divise tout autant qu'elle intrigue.
Bienvenue à Francfort, où les citoyens n’attendent plus la police pour jouer les shérifs. Dans une démarche unique en Europe, la ville a décidé de confier la chasse aux incivilités, notamment les stationnements gênants, à des habitants volontaires. Ces nouveaux auxiliaires de la loi, formés par la mairie, traquent les voitures mal garées, smartphones à la main et carnet de notes dans la poche.
« Gerd ! C’est ta Golf sur le passage piéton ? Hop, 55 euros ! »
Et voilà le voisin transformé en agent du désordre. Entre une ambiance Gestapo 2.0 et un air de guerre froide version parking, les trottoirs se transforment en champ de bataille.
La mairie, qui cherche à désengorger la police et à réduire les incivilités, assure que le système fonctionne. En 2023, ces justiciers amateurs ont dressé plus de 18 000 rapports. Une belle statistique qui devrait faire sourire les gestionnaires de budget, mais qui divise profondément les habitants. Entre les enthousiastes qui y voient une responsabilisation citoyenne et ceux qui dénoncent un climat de délation digne d’une dystopie, le débat fait rage.
Faut-il donc se réjouir d’un tel succès ? Si l’idée traversait le Rhin, imaginez Paris avec des citoyens verbalisateurs sous Macron : entre un ministère qui boucle enfin ses bagages et un métro bondé, les PV voleraient aussi vite que la popularité gouvernementale. À ce rythme, on pourrait même financer une nouvelle réforme des retraites.
Alors, Francfort, pionnière ou dystopie ? Une chose est sûre : en Allemagne, mieux vaut surveiller son frein à main… et son voisin. Après tout, la délation, c’est comme la roue : ça finit toujours par tourner.
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