Le musée de la musique de Paris, actuellement fermé, a inauguré le mois dernier une exposition consacrée au chanteur Renaud. L’occasion pour le Petit Journal de revenir rapidement sur plus de 50 ans de carrière du “chanteur énervant” et plus particulièrement sur ses succès “irlandais”.
Une oeuvre impertinente entrée au patrimoine de la chanson francophone
L’artiste lui-même s’étonne d’être l’invité de la Cité de la musique, lui qui ne maîtrise pourtant que quelques accords. Il est vrai que Mister Renard est davantage connu en tant que poète-interprète, même si la tendre mélodie empreinte de nostalgie de son Mistral Gagnant a conquis les français et se classe régulièrement parmi leurs chansons préférées.
Renaud Séchan, c’est prêt de 20 millions d’albums vendus de chansons où humour et argot côtoient émotion et critique sociale. Que l’on aime ou non, le “loubard” ne laisse personne indifférent. Avec ses prises de positions et ses compositions, l’homme au bandana rouge et aux multiples engagements est devenu un des chanteurs français les plus populaires de son temps.
Un troubadour franco-irlandais
Bien qu’“authentiquement français” comme il s’est défini, Renaud s’est aussi fait le porte-parole des luttes irlandaises. Un des grands classiques de l’artiste reste sans conteste sa Ballade nord-irlandaise, adaptation de la chanson traditionnelle The Water is Wide figurant sur l’album Marchand de cailloux sorti en 1991. Renaud y chante un oranger, symbole de paix. Avec une référence à Bourvil qui interprète lui aussi une Ballade irlandaise en 1958.
En 1997, il tourne en Irlande dans des petites salles bondées et un patron de pub le qualifie de “French political troubadour” sur l’affiche visant à promouvoir le concert. Il confiera au Journal du Dimanche: “Ça a été la plus belle tournée de ma vie.” Au cours de ses séjours en Irlande, Renaud se constitue une discothèque de chansons folks et sa fascination pour ce pays grandit. Preuve en est, le patronyme irlandais donné à son fils né en 2006: Malone.
En 2009 avec Molly Malone, albums de ballades irlandaises adaptées en français, le chanteur confirme son attachement au patrimoine et au peuple irlandais. Dans ce disque, il chante un peuple combatif et exilé, la fierté et le désespoir, un pays et son histoire. Tout y est, la cornemuse, la flûte, le violon; la fatalité, la mélancolie, la convivialité.
Irlandais de coeur
Lors de rencontres sportives, Renaud n’hésite pas à afficher son soutien à l’équipe nationale d’Irlande: “Je suis traditionnellement derrière l'Irlande, pays que j'aime, peuple que j'aime" avait-il confié en 2009 au micro d’Europe 1. Le chanteur plutôt franchouillard, au répertoire patriote et engagé a souvent loué "le côté rebelle, insoumis et la joie de vivre du peuple irlandais".
A 68 ans, le chanteur n’a pas fini de nous balader et de chanter les petites gens de France et d’ailleurs.
Pour plus d’information sur la “Putain d’expo!” : https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/exposition/22596-renaud-putain-dexpo
Cédit Photos:
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