De plus en plus de Français décident de s’expatrier dans un pays anglophone, dans le cadre d’une réorientation professionnelle ou tout simplement pour changer de cadre de vie.
Parmi les principaux pays plébiscités, l’Irlande et les Etats-Unis se partagent les faveurs de nos compatriotes. Pourtant, de réelles différences existent, notamment au niveau fiscal. Aujourd’hui, zoom sur les particularités de chacun de ces pays, afin de vous aider à peser le pour et le contre avant d’organiser votre départ !
Les principes de la fiscalité irlandaise
Prenons tout d’abord le cas de cette île britannique où pour s’acquitter de ses impôts, il faut être considéré comme résident irlandais et donc passer 183 jours minimum dans le pays au cours d’une année fiscale, ou un total de 280 jours cumulés durant l’année en cours et l’année précédente.
L'impôt sur le revenu comporte deux tranches : un taux de base à 20 % et un taux à 40 % pour les contribuables les plus aisés. S’ajoutent à cela deux contributions à caractère social dont les plus faibles revenus sont exonérés. Le système fiscal mis en place est simplissime : en effet, il n’existe pas de déclaration d’impôts et les montants sont prélevés directement à la source, comme cela se pratique désormais en France. L’Irlande et la France ont par ailleurs signé une convention qui évite la double imposition.
Comme en France, chaque contribuable en Irlande paye une taxe sur la valeur ajoutée dès qu’il effectue des achats. Le taux principal est de 23 %, puis 13,50 % pour les biens et services non vitaux, 9 % pour les biens liés aux loisirs et au sport, un taux à 4,80 % pour l’agriculture et même aucune imposition pour certains produits, notamment issus de l’exportation ou par exemple les vêtements et les chaussures pour enfants.
Tous ces éléments permettent de classer l’Irlande parmi les pays disposant d’une fiscalité assez incitative, notamment pour les ressortissants français.
Le cas des Etats-Unis : une fiscalité plus complexe
L'administration fiscale américaine vous considère comme résident fiscal si vous avez passé 183 jours dans le pays au cours des 3 dernières années. En cela, c’est un règle qui présente plus de souplesse que pour l’Irlande.
Pour autant, c’est le contribuable qui calcule lui-même ses contributions sur le revenu après avoir rempli plusieurs déclarations, puisqu'il est soumis aux impôts fédéraux mais également aux impôts d'état. On peut même assister dans certains cas à une triple imposition, puisque certaines villes ponctionnent également une part de revenu de leurs habitants. C'est par exemple le cas de la ville de New-York. Dans un tel cas de figure, il est donc difficile d'annoncer un pourcentage d'imposition précis, puisque celui-ci varie en fonction de votre localisation sur le sol américain.
Un accord de “non double imposition” a été signé avec la France, mais il ne concerne que les impôts d'état. Dans certains cas, tant que vous serez détenteur de votre carte verte et même si vous avez quitté le sol américain, des impôts fédéraux peuvent donc vous être réclamés.
Les Etats-Unis n’assujettissent pas tous les produits à la vente, à l'inverse de notre taxe sur la valeur ajoutée (TVA). S’il existe une taxe sur les biens et services achetés au détail, cette dernière ne concerne pas les ventes en gros ou les produits non finis. Cette fiscalité n'est pas uniforme à tout le pays, et l’on peut constater des taxes additionnelles par région. Il est donc tout à fait normal d'avoir des pourcentage très différents sur le territoire américain pour un même produit.
Tous ces éléments rendent la lecture du système fiscal américain beaucoup plus complexe que pour l’Irlande. Sur ce point, avantage donc à nos amis irlandais chez qui les choses sont plus simples. Par ailleurs, aucune double imposition n’est à prévoir, ce qui peut évidemment représenter une charge non négligeable en s’installant au pays de l’Oncle Sam !
La fiscalité n’est pas le seul élément à prendre en compte
Au delà des aspects fiscaux, que nous venons de détailler dans leurs grandes lignes, d’autres éléments doivent être pris en compte avant de faire son choix.
Le coût de la vie, évidemment, reste l’un des facteurs primordiaux. S’il est extrêmement variable de l’autre côté de l’Atlantique, il reste néanmoins élevé dans une majorité de grandes métropoles habituées à accueillir des expatriés, comme New York ou encore Los Angeles. Néanmoins, le coût de la vie en Irlande n’est pas si éloigné de celui de la France. Si l’on se base sur le coût de la vie dans la ville de Dublin en le comparant aux mêmes dépenses à Paris, une étude récente nous montre que 3900 EUR seront nécessaires en Irlande pour égaler un coût de la vie de 4500 EUR dans la capitale française.
Autre élément d’importance à prendre en compte, les formalités à accomplir pour vous rendre dans ces pays, mais également pour ceux qui auront le plaisir de vous rendre visite. Et dans ce cas, évidemment, l’Irlande reste beaucoup plus facilement accessible aux expatriés français. En effet, en tant que ressortissant de l’Union Européenne, il n’est pas nécessaire d’obtenir l’obtention d’un visa pour se rendre en Irlande. Grâce à la libre circulation en vigueur dans l’espace européen, un passeport ou une simple carte d’identité vous seront suffisants pour accéder au territoire irlandais. En revanche, il n’en est pas de même pour les Etats-Unis. Si une demande de visa classique pourra être évitée (au moins dans un premier temps), vous n’aurez d’autre choix que de valider un formulaire ESTA pour entrer sur le territoire. Cette obligation, fruit d’accord passés entre les deux pays, sera donc plus contraignante que dans le cas de l’Irlande, qui reste un pays européen.
Vous avez désormais toutes les clés pour organiser votre “prochaine vie” à l’étranger ! Si le “rêve américain” reste évidemment à la portée de tous, une expatriation en Irlande présente sans conteste de nombreux avantages. Désormais, à vous de jouer !