Qui est Catherine Connolly, la nouvelle présidente de l’Irlande ?

Figure de gauche et indépendante du paysage politique, engagée de longue date pour la justice sociale, la neutralité irlandaise et les causes humanitaires, elle devient la dixième présidente du pays et succède à Michael D. Higgins.

Une enfance à Galway et un parcours académique solide

Née à Galway sur la côte ouest de l'Irlande en 1957 et issue d’une fratrie de 14 enfants, Catherine Connolly a grandi dans le quartier de Shantalla, dans une famille modeste. Son père était charpentier et constructeur de bateaux. Elle suit d’abord des études en psychologie clinique à l’Université de Leeds, puis obtient un diplôme de droit à l’Université de Galway avant de devenir avocate en 1991.

L'avocate de 68 ans est mariée à Brian McEnery et est mère de deux fils. Détail plus léger révélé pendant la campagne: elle possède deux chats, simplement nommés Cat One et Cat Two.

Des débuts en politique locale à Galway

Catherine Connolly fait ses premiers pas en politique en 1999, élue conseillère municipale sous l’étiquette du Parti travailliste. Elle devient ensuite maire de Galway en 2004. En désaccord avec la stratégie du parti, elle quitte le Labour en 2006.

Elle échoue à plusieurs reprises aux législatives (2007 et 2011), avant d’être finalement élue en 2016 comme députée indépendante (TD) de Galway West. Elle y construit rapidement une image de voix dissidente et directe, notamment sur la question du logement.

Une figure engagée au Dáil

Durant sa carrière parlementaire, Connolly s’illustre par plusieurs combats :

• Défense de la neutralité irlandaise, notamment face aux débats européens sur la sécurité
• Soutien constant à la cause palestinienne
• Engagement sur les questions sociales, du logement et des droits humains
• Travaux parlementaires sur la langue irlandaise

Réélue en 2020, elle devient Leas-Cheann Comhairle, la première femme à occuper cette fonction de vice-présidente de l’assemblée.

Une campagne soutenue par la gauche, malgré des controverses

Sa candidature à la présidentielle est officiellement annoncée en 2023. Elle reçoit le soutien de plusieurs partis de gauche, dont Sinn Féin, Labour, les Verts, People Before Profit et les Social Democrats.

Sa campagne a cependant été marquée par plusieurs polémiques :

• Un voyage en Syrie en 2018, où elle a rencontré des partisans du régime Assad
• L’embauche d’une assistante parlementaire au passé judiciaire
• Son travail comme avocate pour certaines institutions financières dans des dossiers sensibles

Connolly a reconnu des erreurs de jugement sur certains points, tout en défendant le contexte ou l’intention de ses actions.

Une présidente militante… dans un rôle limité

Catherine Connolly a bâti sa carrière sur la prise de position publique. Pourtant, comme présidente, son rôle sera désormais symbolique, constitutionnel et limité, loin des débats quotidiens du parlement.

Elle affirme vouloir rester :

• une présidente pour toutes et tous
• une voix en faveur de l’égalité et de la justice
• une défenseure active de la paix et de la diplomatie

Elle a également déclaré qu’elle n’hésiterait pas, en tant que présidente, à se rendre en Palestine pour témoigner du soutien du peuple irlandais.

Une nouvelle ère à Áras an Uachtaráin

Le 11 novembre, Catherine Connolly sera officiellement intronisée à Dublin Castle, entrant dans la lignée de Douglas Hyde, Mary Robinson, Mary McAleese et Michael D. Higgins. À 68 ans, elle entame un mandat où l’on attend d’elle qu’elle conjugue neutralité institutionnelle et fidélité à ses engagements moraux.

Sa présidence s’ouvre sous le signe d’un idéal : celui d’une Irlande ouverte, humaniste et indépendante dans sa voix diplomatique.

Crédit Photo : catherineconnollyforpresident.ie