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Irlande du Nord: Londres appelle l'UE au "calme"

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Le gouvernement britannique a appelé mercredi l'Union européenne au "calme" et à "garder le sens des proportions" face à la menace grandissante d'un conflit commercial découlant des désaccords concernant les dispositions post-Brexit en Irlande du Nord.

Londres exige de renégocier en profondeur le protocole nord-irlandais conclu dans le cadre du Brexit qui maintient la province britannique de fait dans le marché unique européen.

Bruxelles refuse, ne proposant que des aménagements, et les discussions menées ces dernières semaines restent dans l'impasse.

Faute d'obtenir satisfaction, Londres a menacé de recourir à l'article 16 du protocole lui permettant d'en suspendre unilatéralement certaines dispositions. En représailles, les Européens ont évoqué la possibilité de suspendre l'accord de libre échange en vigueur depuis le début de l'année, qui a permis d'éviter in extremis un "no deal" potentiellement très douloureux économiquement.

"Je suggère poliment à nos amis européens de rester calmes et de garder le sens des proportions", a déclaré le secrétaire d'État en charge du Brexit, David Frost, à la chambre des Lords.

"Nous ne sommes susceptibles d'agir d'une manière risquée pour tout le monde que si l'UE réagissait d'une manière disproportionnée et décidait d'aggraver les problèmes en Irlande du Nord plutôt que de les réduire", a-t-il ajouté.

Il a assuré que les négociations n'avaient pas encore atteint un point de non retour. "Je ne vais pas abandonner ce processus tant qu'il ne sera pas clair que rien ne peut plus être fait", a-t-il indiqué, avertissant que si cela devenait le cas, "les mesures de sauvegarde de l'article 16 seront notre seule option".

L'Irlande se prépare à des mesures d'urgence

Face au risque grandissant de conflit commercial, l'Irlande, en première ligne, a indiqué mardi travailler sur des mesures d'urgence en "dépoussiérant" le plan préparé en cas de "no deal" l'année dernière.

Le protocole effectif depuis le début de l'année maintient la province britannique dans l'union douanière et le marché unique européens, pour empêcher le retour d'une frontière physique sur l'île d'Irlande qui risquerait de fragiliser l'accord de paix de 1998.

Les nouvelles mesures ont perturbé les approvisionnements en l'Irlande du Nord et provoqué la colère des unionistes attachés au maintien au sein du Royaume-Uni, relançant les tensions communautaires.

Londres exige en particulier la suppression du droit de regard de la Cour de justice de l'UE sur son application, pour le remplacer par "un arbitrage international", une modification inacceptable pour les Européens.

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