La marche des fiertés plus communément appelée Gay Pride aura lieu demain, ce samedi 24 juin à Dublin. Deux ans après l'adoption par référendum du mariage pour tous en Irlande, c'est l'occasion pour la communauté LGBTQ et ses soutiens de rappeler et de revendiquer la liberté et l'égalité des orientations sexuelles et des identités de genre, en Irlande comme dans le monde.
La Gay Pride englobe les idées et les idéaux nés de la plus grande lutte militant pour les droits des lesbiennes, gay, bisexuels, transgenres et queers. C'est à la suite des émeutes de Stonewall à New York en 1969 qu'une avancée considérable a été observée concernant le respect des droits des personnes LGBTQ. Ces manifestations ont eu un impact aux quatre coins du monde et ont permis de faire évoluer l'opinion de la société civile et des législateurs. À travers les nombreuses parades annuelles partout dans le monde, chacun espère faire valoir les droits de celles et ceux qui souffrent encore aujourd'hui de la discrimination, du harcèlement, voire des crimes de haine qui persévèrent dans de nombreux pays du monde.
"Marcher en solidarité et entendre le pouvoir de nos voix combinées"
La marche des fiertés de Dublin partira cette année de St. Stephen's Green et continuera sa parade jusqu'au Smithfield Square en raison des travaux du Luas (Tramway dublinois). Pour les organisateurs de la Gay Pride dublinoise, "La fête de la fierté est toujours un moment fort de notre festival annuel. C'est une opportunité pour nous de marcher en solidarité et d'entendre le pouvoir de nos voix combinées. C'est aussi une chance pour nous de célébrer nos droits, de nous célébrer nous-mêmes, notre diversité, nos réussites, nos accomplissement et nos amis."
L'opinion publique irlandaise évolue
Aujourd'hui en Irlande, malgré le poids de l'Église catholique au sein de la société, les droits et les revendications des personnes homosexuelles semblent entendus et respectés par l'opinion publique. Depuis 1993, les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont décriminalisées. Il a fallu attendre mai 2015 pour que l'Irlande devienne le premier pays à légaliser le mariage homosexuel au niveau national grâce au vote populaire à l'occasion d'un référendum. Depuis juillet de la même année, les personnes transgenres peuvent auto-déclarer leur genre dans le but de mettre à jour les passeports, les permis de conduire, l'obtention de nouveaux certificats de naissance et de mariage. Enfin, l'Irlande interdit également l'incitation à la haine lorsqu'elle est fondée sur l'orientation sexuelle des individus.
Le nombre de couples de même sexe n'a cessé de croître ces dernières années en Irlande comme dans les pays où les droits de la communauté LGBTQ sont tolérés et respectés dans la conscience collective et par les législations. Cela signifie non pas qu'il y aurait de plus en plus de personnes homosexuelles mais que ces dernières osent davantage s'affirmer.
Le contexte international
Les différentes manifestations célébrant les droits de la communauté LGBTQ se déroulement dans un contexte bien particulier. Trois associations LGBT françaises, Mousse, Stop homophobie et le Comité Idaho France ont déposé plainte mardi 16 mai 2017 devant la Cour pénale internationale à l'encontre le président tchétchène Ramzan Kadyrov. Ils veulent dénoncer un « génocide », « une volonté d'extermination des homosexuels » au regard des persécutions commises en Tchétchénie contre les homosexuels et au vu de « l'indifférence généralisée » et le manque d'actions concrètes de la communauté internationale malgré les preuves de ces crimes de haine. En Tchétchénie, comme dans de nombreux pays dans le monde, l'homosexualité est vue comme un tabou pour les familles.
De nos jours, l'homosexualité est passible de la mort dans sept pays : l'Afghanistan, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l'Iran, la Mauritanie, le Soudan et leYémen.
Deux autres pays exercent la peine de mort pour délit d'homosexualité dans certains de leurs territoires : c'est le cas du Nigeria et de ses 12 États du Nord ayant adopté la charia ainsi qu'en Somalie, dans les émirats islamiques régis par « Al Shabaab », des lieux où s'applique également la charia ou la loi islamique. Le dixième «pays» condamnant à mort les homosexuels est le Somaliland, un « pays » proclamé indépendant en 1991 mais toujours non reconnu par la communauté internationale.
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Elisa Mau (www.lepetitjournal.com/dublin) vendredi 23 juin 2017
Crédit photo : ©William Murphy