Dans le cadre du « Five Lamps Art Festival », The House Presents propose une soirée concert ce samedi 14 mars 2015 au pub Annesley House avec la belle Caroline Moreau dès 20h30 pour 10 ? seulement. Lepetitjournal.com a pu la rencontrer et parler musique.
Lepetitjournal.com : Comment décririez-vous votre style musical ?
Caroline Moreau : Je fais des reprises de chansons françaises. C'est plutôt Barbara, Brel, Piaf. Je m'aperçois en fait que tous ceux que je reprends sont morts [rires].
Vous faites des reprises par choix ou bien parce que ça marche ici en Irlande ?
Non, ce n'est pas par choix, pas parce que ça plait. C'est vraiment par goût, je trouve vraiment que Brel, Barbara et Gainsbourg ont des textes incroyables, magnifiques. Après, Piaf c'est plutôt pour le fun, le côté "frenchy". Moi je m'amuse en faisant du Piaf. C'est mon côté mélo.
Ça fait longtemps que vous faites ce métier de chanteuse ?
Ça fait une quinzaine d'années. Dix ans ici. En France, j'étais prof de musique et chanteuse mais pas professionnellement comme ici. J'habitais à Lille. Ça fait maintenant 14 ans que je suis en Irlande, à Dublin. J'ai sorti deux albums de reprises jusqu'à maintenant. Maintenant je suis en train de travailler sur un nouveau projet de création avec des chansons originales. Je suis en collaboration avec un artiste marseillais qui fait de l'électro. Donc mon prochain album sera un mélange. Ce sera complètement différent. C'est un projet balbutiant, ce n'est pas pour toute suite? « Work in progress » comme on dit ici.
Vous avez fait plusieurs dates en Irlande ?
Oui ici en Irlande, pas mal. Ici parmi les salles qui marchent bien j'ai fait Whelan's. Je vais dans les théâtres qui veulent bien m'accueillir.
j'apportais aux irlandais l'exotisme d'une chanteuse de fado en France
Les Irlandais sont friands de chansons françaises ?
Ça dépend. Le public que j'ai c'est ou bien des français, des expats, qui sont heureux de réentendre les classiques, ou bien c'est plutôt des Irlandais friands de culture française. Je ne dirais pas que ça va parler à tous les Irlandais. De toute façon, c'est comme ça en musique. Tout est comme ça. On me traine à un match de foot je ne vais pas forcément apprécier? [rires].
Oui c'est sûr, chacun ses goûts !
Je dirais qu'ici, quand je suis arrivée il y a dix, quinze ans, je sentais que j'apportais aux Irlandais l'exotisme d'une chanteuse de fado en France. J'étais vraiment un oiseau un peu spécial. Maintenant, ça fait longtemps que je suis ici. Mais oui, je sentais quelque chose comme ça. A l'époque, on était deux-trois chanteuses dans ce style-là, à faire du cabaret, reprendre du Brel, etc. Mais j'étais LA française [rires].
Maintenant il y a beaucoup plus d'artistes à être dans ce registre ?
Non, non je ne pense pas. Non ou alors je ne les connais pas. Après, oui il y a une scène cabaret en Irlande, mais pas spécialisé cabaret français.
Comment décririez-vous votre public ?
C'est un public assis, qui vient écouter. C'est clair. Ce que je fais n'est pas de la danse. Mais sait-on jamais avec le projet électro, ça peut venir !
Le North Side
Comment s'est faite la rencontre avec Nathalie et Paula de The House Presents ?
Avec Nathalie, ça s'est fait grâce aux enfants. On a des enfants du même âge. J'ai rencontré Paula. Elles m'ont ensuite invitée plusieurs fois pour faire des scènes à Annesley House. La première fois, c'était il y a deux ans. C'est vraiment super. Il y a le côté "french" ici, c'est-à-dire qu'à chaque fois, il y a des petits gâteaux, un petit "plus" offert au public que tu ne trouves pas ailleurs en fait. C'est la petite « touch ». C'est convivial, très local. Les gens du coin viennent, ils se connaissent entre eux, ils se retrouvent. C'est ça que j'aime, le côté communauté. Et puis tu es "North side" quand même.
On ressent le clivage Nord/Sud en tant qu'artiste ?
Oui il y a le clivage Nord/Sud c'est sûr. Et généralement les salles de spectacle marchent moins bien "North side" parce que les gens ont peur. Ce sont des clichés. En fait, il y a beaucoup d'artistes qui habitent "North side" et qui jouent au sud. Il y a plus de salles dans le sud. Mais c'est pour ce genre d'événements que c'est bien de changer. Maintenant il y a pas mal de maisons d'artistes qui s'ouvrent à "North side" parce que les locaux ne sont pas chers.
Pour plus d'actualités : www.carolinemoreau.com
Alice Hubert (www.lepetitjournal.com/dublin), vendredi 13 mars 2015
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