Le bâtiment, signé de l’architecte français Jean Nouvel est un lieu intensément poétique. Il est un musée universel, un musée de l’histoire de l’humanité.
Il y a onze ans de cela, en survolant pour la première fois l’ile de Saadiyat, Jean Nouvel est frappé par « la coupe parfaite du ciel nu ».
Au dessous de lui, une langue de sable déserte battue par la mer. De cette émotion initiale va naitre un rêve de pierre, une coupole comme descendue du ciel, un “objet cosmique” moucheté de lumières aléatoires qui va traduire la symbolique même de la culture arabe : le jeux d’ombres géométriques des palmiers.
Le dôme est le coeur sensuel de cet ovni qui réécrit à la fois l’Agora grecque et la Medina arabe. Spirituellement et physiquement il protège les visiteurs des rigueurs du climat, il rassemble les promeneurs, il organise le palais, et permet aux hommes et aux œuvres de l’habiter ensemble.
Cour centrale avec l'arbre, Feuille de Lumière de Giuseppe Penone
En pénétrant dans ce bâtiment à la magie toute contemplative, le visiteur touche du doigt la vision de la famille Khalifa Bin Zayed Al Nahyan qui décidèrent alors, après une industrialisation intense, de lancer une révolution de la connaissance. Qui osèrent rêver du projet culturel le plus audacieux et ambitieux du XXIe siècle et qui pour se faire se tournèrent vers la France, avec une véritable « déclaration d’amour » (cit Martinez), une déclaration à laquelle la France a répondu, donnant ainsi naissance à une collaboration hors du commun avec les Émirats, sous le signe du partage et de l’expertise.
Fontaine de lumière - Ai Weiwei
Cette aventure humaine inouïe n’a jamais été le lieu de « réciter le passe mais au contraire, d’écrire l’avenir » (cit Martinez) et au travers d’un modèle unique de coopération, d’ouverture, d’inventer le musée de notre humanité, montrant ce qui rassemble et non ce qui nous sépare, sans niveler ni simplifier mais au contraire en pratiquant de la façon la plus vivante qui soit la maïeutique Socratique, car « éduquer ce n’est pas remplir des vases mais allumer des feux » (cit Montaigne / Martinez).
Et c’est ainsi que ce « musée universel dans la globalisation » (cit Charnier), ce premier musée global du monde moderne et du monde arabe, déroule le récit de l’humanité en réussissant le tour de force de décloisonner les collections et renouer ainsi le dialogue entre les œuvres, et les hommes à travers l’histoire.
Courrez voir le Louvre, car il rappelle à chacun de la plus belle façon qui soit que
« rien de ce qui est humain ne m’est étranger »
(cit Terence / Rabaté), allez admirer ce chemin de l’humanité, suivant un parcours chronologique de la préhistoire à nos jours, à travers 12 chapitres traitant de la naissance des premiers villages jusqu’aux grandes religions, ou de la mise en place de la civilisation industrielle jusqu’au monde globalisé.
Tour de Babel d'Abel Grimmer
Un parcours émaillé de plus de 600 œuvres extraordinaires, des prêts de grands musées français ou régionaux, mais aussi des commandes ou des acquisitions….comme ce spectaculaire, unique et énigmatique buste monumental à deux têtes (Jordanie, 6500 BCE), un portrait du Fayoum, une édition du Penthateuque de 1498, la Vierge a l’Enfant de Bellini (1480-1485), La belle Ferronière venue du Louvre-Paris, mais aussi un Mondrian de 1922 (une des premières acquisitions) ou la fontaine de lumière d’Ai Wei Wei (2016) qui fait écho a la Tour de Babel d’Abel Grimmer (1595). La liste est bien trop longue pour citer toutes ces pièces qui chacune racontent une histoire et questionnent le regard nous faisant naviguer sans cesse de la familiarité à la surprise.
Galerie d'entrée du musée
Suivez notre actualité pour tout savoir des festivités de la semaine du 11 novembre et des modalités d’accès, en particulier du « Musée des enfants » dans notre article Louvre - Guide Pratique
L'annuaire 
